En Voyage (Still Life)
De l’infinité d’une nature morte
Où se trouve l’identité remonte
Une écriture qui n’est plus asservie
Tributaire de la brume et des cadres
Dans ces rues entremêlées j’ai
Ramassé un livre mort à peine né
Déjà pillé et un livre mort
On en clamse aussi sûr que ça
C’est éreintant ça esquinte
Une ville recréée qui n’existe pas
Et que tout le monde pille allégrement
Une ville recréée et que tout le monde
S’arrache je suis mort et je siffle
Recherchant la traduction pour
M’éviter la déchéance que je côtoie
Trop que je dégage d’un récit boueux
La véritable source cette vie secrète
L’exégèse tout m’y conduit
Je suis mort et je siffle un air
A partir d’une perception déjà écrite
Ou mal écrite ou salement galvaudée
J’entrevois pourtant dans cette profusion
Une bâtisse le meilleur et le pire
Un mythe une allusion un mystère
Au fond d’un verre l’emblème
Délié intouchable encore raté
Je suis mort et je siffle marchant
Dans une ville qui n’existe pas
Pourtant peuplée à ras bord
Mais ce n’est qu’un objet un simple
Possible et encore la condition
Sine qua non indispensable d’un
Voyage éthylique boosté à la gouache
Aux prétextes bariolés aux pigments
Pastel point barre ce n’est pas autre
Chose ce n’est pas autre chose mais
C’est déjà trop apparemment déjà trop
Je suis mort et je siffle plus haut
Une nature morte dans un corps rigide
Still life stillborn stiff body
I was bored stiff...