mardi 31 mars 2020

Le Passage



















Ce bruit qu’il fait
Entre deux âges

La chair
De l'évènement
Qui s’effrite
Comme de la poussière

Ce bruit qu’il fait
Tout un monde
Qui s’avance

De quoi s’effondrer
Refuser les mots vides

Et toujours
Vérifier si
Le souffle suit

Ce bruit qu’il fait
Avant de s’enfuir
On le connait

On ne veut
Plus jamais
L’entendre


lundi 30 mars 2020

Au Bruit Du Dernier

















Il faut se méfier
Rester à bonne
Distance

Les rêves
Se bousculent
Et passent
Par la fenêtre

Des écorchures
Comme ça
Sous le soleil

Il faut se méfier
Rester à bonne
Distance

Caresser les objets
En céramique

Dans la distance
Ordinaire d’un jour
Qui s’allonge

Dans la distance
Ordinaire d’un jour
Silencieux




vendredi 27 mars 2020

Future Saison




















De quoi dire
Et dire encore
De quoi se dire

Mort

Puis s’en échapper
A la manière
D’un geste
Que l’on regrette
Aussitôt

De quoi tenir
Et tenir encore

La distance

Suivre cet oiseau
Qui perce le ciel

Ce frémissement
Minimal

Ce même temps
Et ses traces
Sur le sol

Comme un repos
Inexistant

jeudi 26 mars 2020

Chemin de Souffle


















Suspendu encore
Dans le vide
Battement de cœur
Et de ville

Cette blessure
Fermée
Comme une fleur
Sauvage et urbaine

De l’audible encore

Au loin et
Vibrant au clair
Que l’on attrape
Pour exister

Ce mot dans la main
Devenu contemporain
D’une rue reflétée

Battant de la tempe

Cette mort refermée
Sur elle-même
Que l’on devine
Quelque part






mercredi 25 mars 2020

Délibéré


















L’envie de fixer
La meilleure part
De ce paysage

Faire le vide
Comme on fait
Le noir
Faire le vide
Comme on fait
Le noir

Et découvrir
Cette part
De néant

L’envie de fixer
La meilleure part
De ce noir qui éclaire

Traversant la vue
Avant de s’enraciner
Dans la conscience

Comme un foutu
Mystère du monde

Ce renoncement
Comme on fait le vide

mardi 24 mars 2020

Passage Extrême

















Dans son essence même
Un jeu de lignes
Courant d’un jour
A l’autre

Prenant corps
Comme un acte
Immédiat

La meilleure part
Du réel ou bien
Sa face la plus
Fidèle

Les vestiges
Du désir

Qui s’élèvent
Jusqu’au
Langage

lundi 23 mars 2020

L’autre Vécu

















Des images
Mouvantes
Que l’on capte

D’une fenêtre
Ou d’une parole
Sensible

Ce propos
Là en bas
Que l’on cueille

Comme la diversité
D’un monde

Au seuil
De sa modernité
De ses nouveaux
Sujets

Capturant
Les consciences
Et les corps



vendredi 20 mars 2020

Lieu Puissant




















Comme on se préserve
Que l’on soutient
Le visage de ces blessures

Balayé par le vent

Passant par-dessus
Cette image
Que l’on a dérobée

Celle que l’on voit
Changer dans
Dans la consistance
De l’air

Ces dialogues
Encore à parcourir
Autant de rues
Abandonnées



jeudi 19 mars 2020

Histoire (7)



















Donner des corps
A ces fantômes
Comme à des illusions
Trop fortes

Habiter doucement
La fragilité

Ces battements
Précipités
Que l’on délivre

En traits de sang

Sur une page
Des veines brûlantes

Pour des phrases

Et le compte
De ces moments
Enivrés

Des blessures pourtant


mercredi 18 mars 2020

Personnages




















L’ouverture et la perte
Déliant l’ordre
Trop figé
De l’ordinaire

Cette chose
Déchirante
Qui griffe
Les visages
Et qui tresse
Les devenirs

L’envers d’un décor
De son effort
Pour s’éterniser

Défiant mordant
Toujours davantage
La version de nos faits

L’ouverture et la perte
De ces vies venant
Se réfléchir comme
Autant de points de vue




mardi 17 mars 2020

Histoire (6)




Cette marge
De progression
Comme un futur
Cool et palpable

Quelque chose
Comme une écriture
Envisagée

Se dire doucement
Il n’est jamais trop tard
Et même le répéter
Il n’est jamais trop tard

Cette marge
De progression
Comme on construit
Une errance
A la dimension
Du temps

Se dire doucement
Il sera toujours
Et même le répéter
Il sera toujours là



lundi 16 mars 2020

Accorder Le Sentiment



















Cette action rigoureuse
Qui consiste à survivre
A tuer le temps
Son accélération
Ce truc étrange
Qui coule pourtant
Parfois si lentement     

Cette action rigoureuse
Qui consiste à survivre
A tromper le monstre
Toujours en attente
Peut être impitoyable

S’inclinant
Dangereusement
Architecture
Mouvante

Que je vois
A travers
Ma contemplation



vendredi 13 mars 2020

Histoire (5)

















L’interminable voyage
L’histoire toujours
Déraisonnable

Les gestes
Qui se perdent

Sans apercevoir
Immédiatement
La froide dérive

Le cœur plein
De cette eau
Comme la douceur
Trompeuse
D’un ciel humide

Vaincre ou mourir
C’est ainsi que l’on
Regarde ces nuages


Et que tu braves
Cet ailleurs
Inexpliqué


jeudi 12 mars 2020

Histoire (4)





















Le scintillement
De nos présences
Font des formes
Elancées

Nos âmes fatiguées
Se projettent ainsi

Contre la forme
De ces nuages
L’architecture
De cette ville

Tous ces mouvements
Qui reviennent
Tous ces mouvements
Qui désirent

De l’enfer
Et de vivre

Nous imposent
Cette réflexion
Contagieuse

Phénomène vivant
Qui ne pardonne pas
Comme la sérénité
Désolante de cette
Vision





mercredi 11 mars 2020

Histoire (3)


















Par les nuées
Qui courent
Ces visages
Arrachés du ciel
Sont comme des proies
Ces lieux où ils ne sont pas
Des fleurs sinistres
Aux airs d’heure fatidique

Et tu répètes en boucle
Que t’en as rien à foutre
Que t’es du genre
A foncer droit
Sur la tempête

Par les nuées
Qui courent
Ces visages
Que tu croises
Ne disent rien de bon
Ou bien trop de souffrances

Et tu répètes en boucle
Que t’en as rien à foutre
Que t’es du genre
A te faire abattre
Sans trembler

Et que rien ne pourra rompre
L’harmonie foutue
De ta démarche bizarre



mardi 10 mars 2020

Histoire (2)























D’un soleil hivernal
Qui semble s’attarder
Pas encore las
Sans doute
De son emprise
Maladive
Tombent nos
Lettres

Comme des
Villes en déplacement

Des rayons couchants
Que l’on regarde
Comme les derniers

Alors qu’ils ne sont
Que les méandres
D’un temps dérobé

Le vol infâme
De nos années
Que semble contenir
Le sommeil
De la lumière


lundi 9 mars 2020

Histoire
















Il y avait là
Des époques
Enchevêtrées

Impossible
De s’en souvenir
Exactement

A part peut-être
Le désir immortel
De sombrer
Dans la violence

Il y avait là
Des quartiers
Convulsifs

Impossible
De s’en souvenir

A part peut-être
Les vestiges incertains

Morceaux d’abord
Funestes avant
D’être beaux




vendredi 6 mars 2020

Souterraine


















Ce tyran du monde
Que l’on retrouve
Ce bruit qui court

Le signe évident
D’un spectacle
Dont l’offense
Est le moteur

C’est la mort
Que l’on apprivoise
Que l’on respire
Convulsivement

On y voit seulement
L’œuvre d’art

La profondeur
Compliquée
D’une ville
Dans laquelle
On marche

Et surtout
L’heure capable
De compromettre
L’inévitable



jeudi 5 mars 2020

Détourné





















Ces mots sont
Comme une présence
Puissante et monotone

Chaque jour ils s’imposent
Décrivant ce mouvement
Intérieur

A l’image d’un retrait
Un peu fatigué

Eclairé pourtant
De toutes les forces
A peine poétiques

Tenant d’une main
Des années toxiques
Toute la mythologie
De la destruction
Petit  à petit

En fait une vraie
Prière un office
Trop cher payé

Avant de tourner
Le regard vers
Une autre raison

Pour y lire
Enfin mes pensées

mercredi 4 mars 2020

La Mer Miroite


















On dirait encore
L’agonie du jour
Les feux des
Candélabres
Qui attirent
L’oppression
De la nuit

On dirait encore
Les profondeurs
D’une solitude

Ivre pourtant
D’une ville presque
Infinie

On dirait encore
Cet exil
Qu’une simple
Lumière accable

Cette espèce de mort
Eblouissante
Que l’on voit

S’affaisser
Au fur
Et à mesure

Et tomber
Dans une rade





mardi 3 mars 2020

C'est Ici


















C’est ici
Le refus
De l’effacement
Des noms
Et du reste

C’est ici
Comme un
Langage
De Celan
Et du reste

C’est ici
Un fleuve
Immense
Qui emporte
Encore et toujours
Ce corps

Toujours le même
Au fond

Cette nuit
Qui jette
Ses ténèbres
Comme ça

Dans les discours
Comme la délivrance
D’un monstre



lundi 2 mars 2020

Harmonie


















C’est là
Qu’il faut aller
Où les heures
Profondes
Ressemblent
A la femme aimée

Ce grand fleuve
A l’air sombre
Peinture idéale
Sous le vernis
De la ville

La vie elle-même
Qu’il rejoint
Comme la grâce
Accordée
Jusqu’à la rupture

Le souvenir alors
Des façades
Assoupies
De la couleur
Indécise
D’un crépuscule
Aux portes
Du printemps