vendredi 29 juin 2018

Écume





















Des blocs
De chair
Au ras des
Trottoirs
De blanches
Fenêtres
Et des vitrines
Luisantes 

Le vaste ciel
Son silence
Énervant
Mordant nos
Peurs obscènes
Qui s'émiettent
Par parcelle

Je voudrais
Tant endormir
Les ombres

Leurs poussières
Qui retombent
Et fécondent 
Ces terrains 
Que l'on fuit

jeudi 28 juin 2018

Ville Désir





















Au hasard des reflets
Des regards flambants
De ces bruits partout
La ville ardente
Contre laquelle
On se blottit

Ses murmures ameutés
Ses  contours pleins
Son impudeur
Et l'impureté
Où gisent les
Désespoirs

Condensés en
Signes frappant
L'œil et l’esprit

Les nuits disparues
Les chocs hurleurs
Qui s'agitent
Ou se traînent
En aveux sanglants



mercredi 27 juin 2018

Une Époque






















Le sang toujours
A fleur de peau
Comme on s’égare
D'heure en heure
La bouche ouverte
Aux cris aux erreurs

C'est un déchaînement
La plupart du temps
Qui ressemble aux
Siècles accélérés

Ce corps entier
Éclaté - la paix
Lourde en
Cauchemar éveillé

On l'aimerait
Charnelle et peinte
Elle n'est qu'un
Déni de son passé

C'est un événement
Permanent – un feu
De couleurs désordonnées

mardi 26 juin 2018

Quoique Morte


















L’image des rues
Dessinant
Des ombres immenses
Armées  de résidences
Qui touchent à peine
Le sol

Silhouettes vénérables
Et douloureuses
Que l'on frôle
Avant qu’elles ne
Se dissipent
Et s'en aillent
Dans les brumes
D’une ville
A la surface

Parfaite pour
Vivre avec la
Tristesse du monde
Que le vent emporte
Rapporte et transforme


lundi 25 juin 2018

Déjà L'aurore

















Le soir descend
L’obscurité enlace
Ton corps

Il se consume
Sans se plaindre
Et semble danser
Doucement

Errant dans sa nuit
Comme dans une
Vie nouvelle

Le temps tremble
A peine dans la
Solitude sa demeure
Nocturne

Des gestes jamais
Banals perdus
Peut-être dans
Une mer houleuse
De souvenirs froids

Ce qui reste
Du rêve


vendredi 22 juin 2018

Le Ciel Clair





















En attendant
La sépulture
Ce qui s'est passé
Ce qui passera
Défie le vide

On s'y attache
Comme on regarde
Des nuages capturer
Le ciel – à l’entrée
De la nuit  - perdu
Dans les revers –

On distingue encore
Ce rivage – en un mot
Le visage et son avenir -
Comme usé par un chant
Que l'on croit déjà passé

Cette feuille morte
N'est pourtant qu'une
Vue de l'esprit
Caressant la pierre
Tombale de si près



jeudi 21 juin 2018























Ainsi le jour
Et sa Lumière
Répondent
A la douleur
Défendue

Cet endroit
Qui danse
A la pluie

Des réponses
A peine formulées
Faisant l'effet
D'un fantôme

Ce truc qui
Grimace pour
Toujours sur
Ses paroles absurdes
Et dangereuses

Ni le temps
Encore moins
L’absence ne
Consolent

De ce qui déchire
L'air et les os

mercredi 20 juin 2018

Tentation























Rapide comme
La mémoire vive
Elle s'expose et
S’écoule - se
Couvre de rêves
Immobiles et
Se brise – faut
Jamais accoster
La mort – elle
Se réjouit trop vite -
Un putain de spectacle
Que l'on distribue
Aux enfants
Elle leur dit :
« Je vous attendrai"
Mais pas trop
Longtemps –
Alors les balles
Transpercent
Les vies – cette
Volonté devient
La leur – et sans
Doute l'avenir
De ce monde
Ou bien de l’autre -
 Ce foutu monument
Poétique s'efface
Même pas poliment
Avec autant
De violence que les
Morts-vivants

mardi 19 juin 2018

Ton Corps






















Le vent y gémit
Ça fait le bruit
D'une prière
Parmi la foule
Affolée par la nuit

La vie lentement
Devant soi

Ce regard sur
La cicatrice
Qui nous
Ressemble
Les ombres déjà
Se heurtent aux
Façades

Reste un ciel
D’oubli que l'on
Boit ou baise
Au triste jour
Finissant

L'amour comme
Une onde qui s’épuise
Et renaît toujours
Près de ton corps
Blanc


lundi 18 juin 2018

Vivre Mieux





















Ce trouble
Au corps
Qui revient
Comme un mur
Intérieur croule

La fierté la vigueur
Et l’atteinte apparaît
Elle dicte son choix
En forme de représailles

Salope elle me rattrape
Déjoue ma fuite indignée
Garce elle tire dans mon âme
Mes vertus austères tu parles…
Elles s’écrasent

Ce trouble au corps
Si ça se trouve
C'est moi qui m’envole

En même temps
Ça colore les jours
D'une drôle de douceur

Un truc insigne
D'une voix
Lucide et tremblante

Je t'aime
Ce fut tout



vendredi 15 juin 2018

Fureur

















Livrant la chair
Aux attaques
Sans l'aigreur
Absente

Un ciel presque
Blanc que l'on
Contemple avec
L’âpre envie
D’échapper à sa
Démesure

Plus envie de ces
Armes que l’on
Embarque contre soi

Comme le désir
D'un désarmement
De ne plus céder
A ce deuil expiatoire
Son décor illusoire

Sur l'ordre et le devoir
Au cœur ou dans la tête
De ces tristes parages
Et bien des excès

Mais voilà le signal
D’espérance
Non sans l'expression
D'un soupçon
Cette chose
Qui plane sur le corps


jeudi 14 juin 2018

Nos Impénitences




















I


Le nom d'un ange
Lancé comme ça
Comme un foutu
Projectile

Cet immense effort
Pour sortir de
La douleur
Inaccessible même
Aux larmes

On parle de
Chaste combat
De guerre trop longue
De choses plus cruelles encore
Parfois sensuelles
Comme nos heures
Visitées par la foudre

Ces brûlants désastres
Qui font tomber
Les écueils du monde
Les souvenirs noirs
Profonds

Ceux que l’on
Confesse à peine
Comme blessures

II

Une inquiétude passe
Sur les traits
De la ville
Je la scrute
Avec plus de
Curiosité encore

Elle espère je suppose
Profiter de ces jours
Passés - de ces moyens
De survie en milieu
Hostile – je la regarde
Boire son fleuve
Soudain incontrôlable

Dans un étrange silence
Il ombre son présent
D'un cauchemar
Singulier 



mercredi 13 juin 2018

Nos Armes Parlantes






















Ce qui provoque
L'exode
Ce qui détruit
Les villes
Tous les sens
Sont ainsi possibles

Ce qui provoque
L'exode
 Ce qui détruit
Les villes
Alors en pleine
Décadence
Est le signe distinctif
Réservé aux seules
Factions encore debout

Elles se retirent
Par la suite
Poussées par
Le désir

On appelle ça
La blessure de
L’infortune
Ces drames
Que l'on impute
Aux blessés




mardi 12 juin 2018

Secret





















(Photo d'après Nicolás Combarro)




Il n'y a ni
Jour ni nuit
C'est je crois
Le livre
De l’éternité

Une route pavée
D’insuccès
Que tout semble
Indiquer

On a beau
La redouter
Crouler sous
Le poids énorme
Du purgatoire

Cet inconnu autrement
Qui ressemble à
La trajectoire mauvaise
Qui nous a tous plantés
Le terme courant
Pour orgueilleux

Il n'y a ni
Jour ni nuit
C'est je crois
Ce que le vers
Signifie au fond

On peut bien
Douter de son exactitude
Jamais de son
Interprétation

lundi 11 juin 2018

Du Ciel



















De lumière en lumière
Il reste la soif
De ce monde trompeur
D’un soleil sensible

Le soutenir si bien
Du regard que
L’on s’épuise en proie

De la chair qui s'abandonne
Alors qu'elle prétendait
Régner comme
Un rayon premier

Cette assurance
Tu l’oublies
Au profit
Des vagues du
Déluge

C'est là
Que se trouve
A présent délaissé
L’intérêt des mortels




vendredi 8 juin 2018

Prendre Corps























Je n'en dis rien
De la douleur obstinée
Qui se rebelle
Aux abois
Du sang qui
Se livre à la
Ville comme
Aux docteurs sacrés
A des cimetières
Autrefois des foules

Il m'arrive
De tourner le dos
A l'auteur

Il a causé
Tant de pleurs
Tournant le dos
A ce monde
Qui l'appelle

Bien des forces
Sont restées
Lettre morte
N’offrant toujours
Que des prémices
Et de me dire
Tu seras une
Simple pensée
Pour finir


jeudi 7 juin 2018

Nature Tragique


















Sur le bord
De l'Europe
Non loin de
Ces mots  passant
De main en main
Comme des corps

Sur le  bord
De l'Europe
Non loin de
Ces croyances
Consacrant des
Lois excessives
Ces voyages vains

On se soulève
Contre un emblème
Que l'on voudrait
Sain – alors faisant
Retour au fond des
Distances soudaines
Comme la divine
Sur le bord
De l'Europe
Non loin des
Sacrifices on
Invoque encore
Et toujours
Des cieux
Des pouvoirs

On finit par voir
Devant ceux
Qui restaient
Derrière

mercredi 6 juin 2018

La Matière Noire
















Si peu souvent
Aux regards des mortels
L’horizon échappe
A la rançon

Le genre d’étincelle
Capable de tout
Emporter

C'est à peu près
La matière du monde
Que l'on esquive
D'une voix
A court
Comme rivée
Au soleil
Pour survivre

Tout entière
Attachée à ce
Qui régit ces
Grâces bien
Trop lointaines

On parle d'apaiser
La soif de l’âme
Et du reste
On se retrouve à
Courir après
L'univers

mardi 5 juin 2018

Moitié

















Imparfait dedans
Ce dont j'ai la mémoire
Comme ce froid
Qui m'envahit en
Cas d’oubli
Le corps s'y fond
Tout entier
Et se retrouve à
Soutenir la vue
D'un malaise
Glacé puis fiévreux
De  cette profondeur
Je retiens son manque
Jusqu'au point d'épuiser
La marche jamais l'envie
Je rassemble alors tous
Les fragments épars
Substances accidents
Et tout ce qui vole
En éclats derrière
L'œil cette algie
Dérisoire qui
Se heurte à la
Force infinie
De ces frêles
Feuillets et de
Ta peau si proche

lundi 4 juin 2018

Par Sa Lumière























La défaite peut
Suivre nos pas
Ces mêmes
Connaissances
Qui font prévoir
Des moments plus
Favorables

Un peu cet art
De la guerre
Nos campagnes
Guerrières
Qui nous suivent

Au sein des villes
De nos vies
A l'instar de
Rayons irréfléchis

Toutes ces figures humaines
Ces regards
Comme autant
D'éternelles clartés
Qui siègent en nous-mêmes

En somme le
Changement qui
Nous modifie sans
Nous détruire




vendredi 1 juin 2018

Tous Les Secours


















Des immeubles
Et des verdures
Perdus dans
L'amertume
Des nécessités

Les passants attardés
Au bord des rues
Les paroles fraîches
Ou profondes
Loin encore
Des ténèbres
Montantes
Qui font périr
Les corps provisoirement

Cette façon singulière
De trouver la mort
Puis de s'en échapper

Et d'entrevoir
A nouveau
Le sillage
Des vivants
Cette clameur
Souvent
Inespérée