vendredi 29 mai 2020

Death The Rap (3)






















Je ne sais
Quel espace
Cette chair
Envahir

Quelle rue
Déchirée
Encore traverser

Regarder
La clarté déserte

S’y fondre

Voir la foule
Naufrage

L’espoir
Cruel

Son écume
Inconnue


jeudi 28 mai 2020

Death The Rap (2)






















Vaincre ce corps
Séparé de sa nudité

Ce contenu jeté
A la ville lasse
De son repos

Délaissant la fin
Jetant les reproches
Et l’amer sommeil

Cette âme greffée
Sur la mort

Le seul voyage
Étrange

Comme un nouveau
Paysage que l’on voit
Apparaître




mercredi 27 mai 2020

Rap The Death



















Ce parfum de tristesse
Comme un don de la nuit
Les heures profondes
Y songent et oublient

Comme au vain souffle
Un jour jusqu’au matin
Qui cessa d’exister

Ce très naturel décès
Aurait pu l’emporter
La dernière minute
Achevée dans l’aube

L’instant eut cet égard
L’élégance sans fard
De blêmir avant de fuir

Ce qui me hante encore
Je l’emprisonne toujours
Comme un démon endormi
Pénétrant les ténèbres





mardi 26 mai 2020

A Dormir Debout





















Ce parcours du regard
Sur tout ce qui semble
Perdu

Pense à ce qui fut

La nuit dehors
Et ce blanc saccagé
Ma ville-coma
Lieux-vides et
Voile désespéré

Dans cet air
Que l’on fend
Le regard posé
Sur tout ce qui
Sera



lundi 25 mai 2020

Photosensible


















Vers l’intérieur
Des motifs
Que l’on porte

Vers la ville
Qui s’écoule

Comme une lumière
Qui se répand

La vue promise
Aussitôt disparu

Vers l’intérieur
Des motifs
Que l’on écrit

Comme cette rue
Où le soleil s’écrase
Aveuglante

Rapatrié
De l’oubli

vendredi 22 mai 2020

Viral


















Tu laisses
Des choses

Un genre
De drame
Dans l’ombre

Comme une ville
Décapitée

Encore enlacée
Dans ses rêves

Ces mots errants
Dans la mort


mercredi 20 mai 2020

Matière (3)

















A bout de bras
Les jours et les nuits
A peine audibles

C’était parcourir
La mélancolie

Avant de s’en passer
De préférer le temps

Cette heure qui s’écoule
Une ombre promise
Cet écrit éternisé
Que l’on creuse

Le cœur que l’on avait
Perspective insensée
Ressurgi du plus
Profond de soi





mardi 19 mai 2020

Matière (2)

















Presque rien
C’est un fait

Cette chose
Qui salue la mémoire

Juste des rues
Comme des plaies

Des paysages
Adorés transportés
Avec soi

En surplomb
De tous nos pas

De tout ce qui
Donne l’ombre

Des signes
Ramassés
Que l’on partage
Avant qu’ils ne s’étiolent









lundi 18 mai 2020

Matière















C’est une manière
Comme une autre
De regarder la fin

C’est une manière
Parmi d’autres
D’apprivoiser

D’éclairer davantage
La nuit en soi

Nos intempéries
Trafics intérieurs
Et cauchemars ciselés

C’est une manière
D’écrire la chair

Saturé de survie

vendredi 15 mai 2020

Ce Point Dépassé


















Par ce temps figé
alors que tu me
touches - que cela
m’a sauvé - mais tu
le sais - d’une
évasion - c’était
partir en vain - c’était
partir pour rien - à
grands pas d’une
aube à la ramasse -
ces maudits pas
qui brisent - tes mots
comme une liesse
m’ont retenu …

un monde intérieur
que d’autres trahissent
et poussent dans l’abîme. 
Je regagne un quartier,
on dirait qu’il s’acharne…
J’essaie d’y voir clair,
les tourbillons m’
emportent et me lavent. 
Comme débarrassé
des soupçons, des
nouvelles chutes dans
la foule. Cette foule
et son goût de vengeance…
Je regagne au pas d’un
étranger mon logis, 
dans lequel je surnage
sans dessein. Telle est
la voie, avec le blanc
d’un vin…Tes gestes
me paraissent comme
au clair d’un été. Alors
que dehors s’acharne
toujours…J’entends
grandir la clameur des
vents. Aux étages surtout,
les portes qui claquent…


jeudi 14 mai 2020

Drive





















Cette agaçante perspective
Sorte de figure de guerre

Toute cette incohérence
La somme de tout le reste

C’est-à-dire pas grand-chose

En constatant qu’il fait
Déjà presque froid

Eclater de rire
Juste un peu
Comme il se doit

Reprendre
Plus vite encore
Le cours
De ce qui n’est
Pas encore arrivé

Autant dire
Pas encore
Ecrit

mercredi 13 mai 2020

Temps Inconnu



















Un long cheminement
Pour éviter le pourrissement
Et cette mort à grande vitesse
Juste écrire un mot comme
Le dernier des symptômes

Un long cheminement
Son odeur d’asphalte
Et d’essence aussi
Cette mort à grande vitesse
Que l’on décrit inlassablement
Comme le dernier des mots

Sans jamais s’étendre
Elle ne fait qu’apparaître

Son visage de dernière
Volupté s’affale
Et s’écrit tout seul


mardi 12 mai 2020

Vers (Vaché) 4






















Non sans peine
C’est dans l’ordre
Que l’on se promène
Dans les ruines

Maintenant
Que l’on reste
Ainsi bloqué
Entre deux mondes

Dans l’attente
D’une réponse

Au lieu  de ces
Visions
Catatoniques

Cette absence

Ces foulards
Illuminés

Le souvenir
Perdu de vue



lundi 11 mai 2020

Vers (Vaché) 3



















Un court instant
Ca ressemble
Au trajet
Le plus court

Dans la plus totale
Indifférence

Alors que l’on se dit
Pour soi en silence :
« Jamais je
Ne gagnerai
Autant de guerres »

Un court instant
On a ce doute
Ou plutôt
La lucidité
De se dire ça

La plupart
Du temps
Tout semble
Possible

Un court instant
C’est vrai

Un court instant
Au fond
De tes yeux




vendredi 8 mai 2020

Vers (Vaché) 2

















En somme
Du bruit encore
Cette curieuse
Intoxication
Qui fait
Comme une
Aversion

Le choix
Souvent
En réaction
De ces mots
Comme des amorces

Véritables détonations

En somme
Le détachement
Comme en temps
De guerre

Autant
De pas perdus

mercredi 6 mai 2020

Vers (Vaché)























Me promène de ruines
En villes et pense à
Ces mots : «  tout
Est contradiction
N’est-ce pas ? »

Regardant les beaux
Eclatements
Comme des chantiers
A l’arrêt

Trop nombreuses
Définitions de la fin
Découpures d’une époque
Qui résonnent de curieux
Et d’amusants meurtres

Ces folles avancées
Electriques
Autant de lettres
De guerre

Et d’hommages
Anonymes






mardi 5 mai 2020

Vers






















La part maudite
De la poésie
S’impose à nouveau

Son règne est absolu
Elle se promène nue

Les deux pieds dans la boue
Sortant doucement
Du paysage diverti

Derrière la tranchée
Prête à tirer

Comme une désertion
A l’intérieur de soi

Cette forme tragique
De l’écriture

lundi 4 mai 2020

Embuscade
















Le souvenir fuyant
Sa vitesse contagieuse
Et ton regard bleu

C’est la lumière
Qui lave de tout

Consumant
La haine
Cette autre
Ville et sa douleur

Le souvenir fuyant
Sa vitesse contagieuse
Et ton regard bleu

C’est une autre langue
Son entrave au silence

Écartant l’enfer
Comme un rideau

Derrière lequel
Un ciel annonciateur

Paysage inassouvi
De la mort



vendredi 1 mai 2020

Tracer (10)


















A coup de cauchemars
Qui s’amoncellent
Couche par couche

La proie de sa rancune
L’écho tardif d’une nuit
Suffocante…

Que l’on écarte
Comme un alignement
De cadavres

Des lettres de pluie
A la place