Dès que l’on plonge
Dans ses ruines
Lambeaux d’affiches
Et discours effacés
Comme on se déplace
Un peu au hasard
Dans un décor trop
Négligé
On se défait
De cette désespérance
Un peu trop vague
Cherchant hors
Les murs son origine
Quelque chose
Qui ressemble à ça
Une façon de s’y retrouver
Pour l’interrompre
Dans le tumulte ici-bas
Souvenirs d’images
De places et de façades
Qui se posent
Sur ton visage
Y a ces murs effondrés
Et derrière L’Avenir
Puisque rien
Ne l’entrave
Même si ce n’est
Que la course
Temporaire
Vers d’autres
Territoires
Absorbés par
Le monde
Comme une vie
Prenant la mesure
De ses réseaux
Et de sa fin
Dans l’intervalle
On se voit
On s’aime à
S’engloutir
Dans le spectacle
Cette chose
Erratique
Et progressive
Qui nous bouleverse
Avant de se fixer
Hors du temps
Et de tous les espaces
La population
Se mêle à la pluie
Pour ne former
Qu’un mouvement
L’instant où
Le ciel rejoint
La ville inondée
Jusque-là de soleil
Comme ces arbres
Qui bougent à peine
Recueillant ce qu’il
Faut pour leur sève
Et tout ressemble
Soudain à ce visage
Traversé par le temps
Rendu à la douceur
Comme reposé
De la guerre
Est-ce ainsi
Que les jours
Passent ?
Du tranchant
Du combat
Au calme intérieur
D’un simple regard
C’est une histoire
De vitesse
Et d’époques
Qui se rencontrent
De gros moteurs
Et d’occasions
De quartiers
En construction
Et de cités qui
Se délabrent ou
Se maquillent
À nouveau
D’esthétiques
Toutes neuves
De sites internet
Et de territoires
Interdits
C’est une histoire
D’énergie
D'un instant et
De l’attraction
La cassure convenue
Cette porte cassée
Tout ce qui reste
Du passé
Elle trône au milieu
D’un jardin public
S’accommodant
D’un point de vue
Son regard impulsif
Sur ce qu’on ne peut
Oublier
Puisque ça résiste
À tous les vents
La cassure convenue
Cette porte cassée
À travers laquelle
On se propulse
Vers des soirs
Aux lumières
Émerveillées
Comme un amour
Aux couleurs
Ressuscitées
Ramasser
Par terre
Sa jeunesse
Cette absence
D’attention
Comme on rate
Un virage
Ce n’est pas
Forcément
Une bonne idée
Ça laisse voir
Les beautés
De l’aurore
Avant de se transformer
En carcasse fumante
L’équivalent
De la brume
Qui te traverse
Alors que la gravité
Devient chronique
Mieux vaut s'élancer
J’aurais voulu
Un ou deux
Morceaux
De ce cœur
Pour voyager
Au-delà du souffle
Dépasser les
Horizons
Offerts par les
Immeubles
Ces paysages
Ordonnés
Comme on dépasse
Un tableau
Se laisser ravager
Par le vent
Celui qui pose
La lumière
Et porte la mesure
D’une ébauche
À grands traits
À la manière dont
L’éclat rouge
Du soleil
Se mêle à
La blancheur
Des immeubles
Je devine ta présence
Toujours à l’équilibre
Si mélancolique
Et forte
Comme une prière
Qui s’élève toujours
Voiles blanches
Et rouge sang
Un monde
Qui prend forme
La couleur
De la braise
Et des larmes
De pluie qui
Signent l’éternité
D’un instant
Sur un quai
Avant de s’élancer
Sans jamais finir
D’éteindre
Le désespoir
Ça expire
Et se dérobe
Sous nos yeux
Comme une chose
Qui continue à
Exister sans nous
Cette chose
Presque imaginaire
Qui recouvre
Nos pensées
Au-delà
Du cauchemar
Et du rêve
Simple manifestation
D’un silence
Quand sur les
Boulevards
Ne coule plus
L’intensité
Du jour
Dans son éclat
Marqué par
L’usure
Et l’envie
Toujours
De se relever
Il demeure
La possibilité
Toujours
De ne retenir
De ces pillages
Que les cris stridents
D’oiseaux marins
De ces vols
Affamés
Agressifs
Portés
Par les vents
Voluptueux
À tous les coins
On lit le passage
Indéchiffrable
De cette agitation
Convulsive
Qu’observent
Les pilleurs
Comme nos pas
Vers l’hiver
Et ses nuages
Je ne sais quoi
De limpide et
De brumeux
Ce mélange
Aux bords des toits
Que l’on contemple
Sans peine
D’une fenêtre
Ouverte
Toute cette profondeur
Que l’on devine
Derrière un ciel
Encore syncopé
Qui se livrera sans
Doute plus tard
Lumière toujours
Différée
Avant de se donner
À la clameur
Du soir
À ces luttes sauvages
Aux caresses animales
D'une ville révélée
Des jardins reliant
Les quartiers désaccordés
Autour d’un centre
Qui s’épaissit de jour
En jour
S’élevant contre
Tout ce qui veut
Mourir
À distance de ce
Corps rêvé
Même si l’âme
Peut le rattraper
À tout instant
Comme une danse
Légère qui nous
Retient
Et qu’on lit
Parfois dans les
Plis de la rade
En lieu et place
De tous les décombres
Sur le pont
Écrasant les
Silhouettes
Dans la brume
Épaisse
On se dit
Que ce fût
Le monde
Alors que le soleil
Crève le mur
De ce brouillard
On le voit revenir
Tout plein
De ces battements
Et de ces heurts
Reste le chant
Du monstre
La voix ensorcelante
D’un acier rendu
À la vie
Ça ne dit rien de plus
Que cette peine
Pas même l’effacement
D’une vieille photographie
Les décombres
Encore chauds
D’un bombardement
Et cet air désaffecté
Ou plutôt détaché
Devant ces convois
Au bord de la saison
Cachant le crime
D’une solitude
Qui reste sans
Offrande
Même au cœur
Des métamorphoses
Parmi cette foule
De jeunes morts
Où bascule la
Journée
Ce peu de poids
De la mort
Comme un sentier
Plongé dans
L’obscurité
Cette peur
Par égard
Des vivants
Le poids encore
De tous les soirs
Tombés dans la mer
Ville engloutie
Chaque jour
Et chaque nuit
Ce pur mouvement
Au bord d’un gouffre
Maritime
Au ponant
Toujours plus haut
Le silence et
Le temps qui
S’empare
De ses réseaux
De tous ses plans
Ses soubresauts
Entre les figures
Insurmontables
Ces lumières tranchées
Qui vrillent le cerveau
Il y a toujours
Un ciel livré
À lui-même
Que l’on ne sait
Interpréter
Tout juste
En recueille-t-on
Les fruits
Même si l’on reste
Au cœur de l’ombre
Urbaine
Qui masque le sang
Et l’absence
Dans cette apparente
Paix intérieure
Alors que l’on médite
Au milieu des immeubles
Tenant le vide entre
Les mains
Sans le savoir
On sort porté
Par ces battements
Irréguliers
Par ma chère
Et ses poussières
D’étoiles
Laissées toujours
Derrière elle
Ces poussières
Qui déchirent
Ce long murmure
Que l’on dit
De passage
Et ces pas
Que l’on tresse
Comme de longs
Longs détours
Avant d’être
Ainsi porté par
Ces mouvements
Et ces beaux
Sentiments déclives
De songer
Aux bruits
De ces textes
Comme des
Objets perdus
Que l’on retrouve
D’une rue à l’autre
Ces rues où finissent
Tous ces passages
Lumineux
Et toutes
Ces réponses
Déjà données
Autant de détours
Presque infinis
Comme ces mots
Qui résonnent
Contre les murs
Des songes
Au péril des
Averses
Emportées
Par le vent
Sa rumeur
De bois mouillé
De bitume glissant
Là où s’élancent
Tant de vies
En aquaplaning
