vendredi 26 avril 2019

Dans Le Soir
















On mord
A l’appât
On meurt
Toujours
Transfiguré

Tournant 
Sans arrêt
Avant de sortir
De l’enfance

Et de voir
Qu’il reste
A parcourir 
Avant l’obscurité

Par une parole
Ou par un silence

Nos temples
Aux ombres
Du monde


lundi 22 avril 2019

Son Temps
























Tous ces liens
Du corps
Qui nous consolent

Que l’on parcourt

De ces bords à
Cette chair que voici 

Nous indiquent
Comme un chemin
Pour sortir du désert

Il est parfois
Rempli de sang

On le prie
Humblement

On le pleure

Pour mourir
Sans déchoir








vendredi 19 avril 2019

Eprouver

















A partir
De son
Bord

Qui ressemble
A l’abîme
Quelque chose
De grave

Que l’on côtoie
Chaque jour

Plutôt la forme
De ses tourments

Entraînant dans
Le même désastre
Le langage sensible

Que l’on retire
Aux morts




jeudi 18 avril 2019

Position du Tireur

















De là je suis
D’où ses mots
Partent
Comme
Des balles réelles
Je n’entretiens plus
Les regards

Il est juste question
De montrer
Ce qui ne doit pas

Au plus près
De ce qui
Ne se raconte
Pas

En pointant
Seulement
Du doigt
L’impensable

Comme on épure
Encore et toujours
Pour vivre malgré tout
Dans l’insupportable





mercredi 17 avril 2019

Après Le Crépuscule



















On ne peut
Se vêtir du deuil
S’abandonner ainsi
Aux tristes efforts
De la fin

Il y a les ornements
De la ville
Il y a les autres
Soupirs

Il n’y a pas
De séjours
Établis dans
La peine

On ne peut
Rester malade
Cela n’existe pas

On ne peut plus
Monter comme ça
Dans la nuit

Les gestes
Et les traits
D’un hiver qui
S’éloigne

mardi 16 avril 2019

Déjà L’ombre

















Et de là
Revenir
Parmi
Les autres

Ce monde
Où l’on respire
Par l’effet
De nos fautes

Ce monde
Où l’on écrit
Des choses
Bien trop
Verrouillées

Et de là
Revenir
Avant la fin
Du jour

Après avoir livré
Son âme toute seule

Le corps comme
Un simple écran

Lancé
À toute bride


               

lundi 15 avril 2019

La Cible de Soi-Même



















Là tu peux
Espérer qu’elle
S’éteindra
D’elle-même
Cette angoisse
La connaissance
Par les chutes
Qu’elle daigne
Te regarder
Te reconnaître
Et disparaître
S’enfoncer
Dans une impasse
Et qu’elle y reste
Comme l’ombre
De ce qu’elle fut
Qu’elle croupisse
Avec ses vieilles
Habitudes
Que la nuit foule
De ses pieds
Son corps couché
Et souffrant

Et toi constamment
Eloigné à présent
D’un souffle
Destructeur



vendredi 12 avril 2019

In Exit (3)


















Le visage baissé
Les hauteurs pourtant
Du regard
Qui se dit
Comme cela
Soulagé

L’aspect recueilli
De ceux qui portent
Un passé vers lequel
On se tourne
Avec peine

Le sourcil fendu
Par un bonheur fané
Une blessure
Que l’on conte
En implorant

Cet effet de
Douleurs
Et de joies
Nous guide
Ainsi dans
Ce temps
Qui s’écoule

En écoutant
L’esprit
Les ombres
Des endroits
Traversés



                                                                        

jeudi 11 avril 2019

In Exit (2)





















Un Instant
Mon âme
Ne t’emballe
Pas si vite

Mon corps ici
Sa douleur
Revient toujours

Au moins dans
L’esprit

Cette habitude
De l’arpenter
Comme les rues
S’éparpillant
Dans Paris

Dans ce monde
Que l’on assemble
De toute pièce

Une fuite éperdue
Dans ses nouveaux
Territoires conquis

Mon âme
Ne t’emballe
Pas si vite

Tu ne dures
Qu’un instant

Au milieu
De cette ville
Qui court
Sans savoir
Où elle finira




mercredi 10 avril 2019

In Exit


















On lisait dans les façades
La disparition
De l’humain

Comme pour signifier
Notre propre disparition            

On voyait dans les chantiers
Notre temps décomposé
Avant de s’éteindre

On marchait dans ses rues
Nouvelles comme dans
Un cimetière à venir

La ville était un psaume
Elle se transformait
Plus forte que nous

Nos regards se
Promenaient partout
Comme des corps
Qui s’éloignent
Inexorablement

Elle montrait
Pourtant le chemin

Et ces fragments
Beaux comme jamais
Que l’on captait
Désormais incapable
De se raconter
Et de dire
Simplement

Presque oublieux
Du vivant

Je crois que dans
Mes yeux parfois
On peut lire
L’absence

Ce corps mortel
Que je lance
Par dépit
Dans le décor
Miroitant
Qui s’échappe

Je voudrais tant
Ne rien perdre
De ce que j’aime

Afin de retourner
Toujours aux endroits
Comme aux âmes
Adorés







mardi 9 avril 2019

Tout Au Long

















Sur le visage
Une telle clarté
Qu’il pourrait
Remonter les ténèbres

Comme débarrassé
De toutes les souillures

Avec pourtant
Dans les yeux
Un reste
De brouillard
Que l’on traîne depuis

Depuis que l’aube
Ne chasse plus
Les peurs ancestrales

On ne se protège plus
De leurs rayons

On les absorbe

Leur venin
Est cette écriture

lundi 8 avril 2019

(Dé)Composition

















Dans le jour
Brillant du réveil
Les fissures
Apparaissent
Graduellement

Mangées par
Le silence encore
Humble du matin

Avant la guerre
Sans trêve

Cette matrice vorace
Qu’est l’histoire
Constamment
Démolie

Un éternel effort
Comme un accident
Ralenti à jamais

Et dont l’éclat
Fait feu sur
Le papier
Comme à
L’écran

vendredi 5 avril 2019

D’une Blessure


















Le regard s’y fond
Tout entier
C’est un choc
Que l’on observe
Et décrit
Inlassablement

Qui tourne en boucle
Où l’on perd ses forces

La rue s’y fond
Toute entière

C’est une plaie
Qui ronge en dedans
Entraînant avec elle

La misère et la mort
Forcément

Ce prix qui ne
Cesse de monter

En piétinant
Les éclaboussures
Que sont les mots





jeudi 4 avril 2019

Un Seul Volume



Tout ce brouillard
C’est une oraison
Que l’on dissipe

Comme une vision
Qui s’estompe
Jusqu’à s’évanouir

Il en reste
Au moins
Une étincelle

Un peu de mémoire
Que l’on s’empresse
De disperser

Pour soutenir
La vie et la vue
De ce pâle reflet

La source d’un oubli
De tous ces feuillets
Dont le poème est fait










mercredi 3 avril 2019

De cercle en cercle























D’intercepter
Le souvenir
De la substance
Obscure

Après avoir
Joui de son visage

Puis préférer
Le sentier uniforme

Avec moins
De colère

De cette éclipse-là

En reconnaître
Les limites

En connaître
Le premier jour
Puis le dernier

Du sommet
Jusqu’à lui





mardi 2 avril 2019

Hors de L’éternité

















La course est plus rapide

Le reste en second lieu
A contempler le désordre

Dans le ciel où
Nous sommes
C’est tout
Ce que les mortels
Peuvent en faire

Comme à travers
Le verre

Nul espace
De ce temps
Que l’on porte

Que l’on emporte
Avec soi

Sans connaître
Aucun répit

Ça resplendit
Si vite avant
De s’éteindre

La course est si rapide

Qu’elle finit
Par blesser

Avant même
De s'achever

lundi 1 avril 2019

Mouvement


















Le temps a bien
Des racines
Dans ces mots

Ce qu’ils contiennent
Ce qu’on en dit

La nature d’un monde
Immobile
Que l’on porte

Et qui dévore
Et gouverne

Le temps a bien
Ses racines
Dans ces luttes
Intérieures

Ce qu’elles contiennent
Ce qu’on en dit

La nature d’un monde
Immobile
Que l’on porte

Et qui dévore
Et gouverne