jeudi 30 mai 2019

Fingere

























La proie au fond
D’un tombeau

C’est toute l’histoire
De ces palais embrasés
Que l’on écrit
Inlassablement

Des coups que l’on
Ecarte comme le malheur
Qui devient celui
D’un autre

Le beau soulagement
D’être dévoré
Par des mots

Qui composent
Dans ce chaos fatal
L’univers secret
D’une existence

mercredi 29 mai 2019

Les Rues A Terre
























La cause des orages
Ces pertes fatales
Des cris légitimes
Que l’on garde
Au plus profond
De soi

La cause de tout ça
Ces naufrages contemplés
Des plaintes enfouies
Que l’on ne déterre
Jamais

Autant fouiller
Dans les débris
D’un sanglant ravage
L’univers entier
Pourrait s’y glisser

Autant écrire
L’outrage
Rompre l’amarre
De ce corps

Chercher l’origine
De ce langage
Sous les efforts
D’un vent portant

Que la mort
Ne devienne pas
Le comble des maux
Que l’on scrute


mardi 28 mai 2019

Fatal



















Des humains égarés
Ce genre d’espérance
Sortir de la nuit
S’élancer loin
De ces plaintes
Où nul ne veut mourir

Les pertes sans nombre
Consacrent un monde
Où l’ordalie ressemble
A des soupirs toxiques

Des humains égarés
Instruits par le temps
Son immensité qui
Se limite pour eux
A des actes condamnés
Au débris d’une cité
Intérieure

Ses quartiers défaits
Que l’on visite
Comme un éternel
Tremblement

lundi 27 mai 2019

Tôt ou Tard



















La douleur qui diffère
Aujourd’hui
Il en reste un mélange

Un composé de maladie
Auto-immune

Que l’on rend insensible
Aux éléments
Presque étrangère à soi

Et même si elle détruit tout
A l’intérieur tôt au tard
Des murs abattus un à un

On reste guidé
Par la pensée

On en mesure
La grâce et son
Théâtre d’erreur

Infortuné qui parle
Pourtant
D’un certain bonheur

Même s’il passe
Comme une ombre





vendredi 24 mai 2019

Voix


















Mais puisque les
Pages que j’avais
Consacrées
S’échappent

Des foudres souterraines
Sur les bords
Sanglants d’une
Conscience

En éternel
Torrent intérieur
Maître absolu
De l’être et
De l’espace

Cette ville
Son mélange
De sang et
De visages

Qui m’apprend
La destruction
La nature et
Son emprise

Je vis
Je la traverse
Et j’expire

jeudi 23 mai 2019

Bâtir

















Les mêmes sentiments
Que l’on dissipe

Un brouillard
Dans sa forme mortelle
En nous se répand

Comme s’il fallait
Goûter l’amertume
A l’espèce des hommes
Et des villes

Avant de s’en défaire
Et de regarder le visage
De cette loi sûrement
Éternelle

Quelque chose
Comme le vide
Que l’on remplit
Dans le désordre
Apparent
D’une écriture




mercredi 22 mai 2019

Plura Relictis

















Comme au vent
Cette voix
Ballottée par les
Flots qui ressemblent
Au discours
Laisse une part
D’elle-même
Entièrement noyée

Plus vivante
Pourtant
Que jamais

Étranglée à demi

Se préparant pour
Le temps

Ce dessein du ciel
Sans la moindre pitié
Qui s’étend à la Terre

Cette voix
Qui continue
De goûter
Les ondes du Léthé

Devine le feu
Et l’oubli
Finissant par
Couvrir d’un voile
Son propos

Pour que personne
N’y pénètre
Sans gravité







mardi 21 mai 2019

Lost In Time






















La Grâce aussi
De pouvoir dévoiler
Ce qui reste vivant

Cet endroit où
Le cœur est soûl

Oublieux du bruit
De cette parole
Qui ressemble
Au sommeil
Profond

La grâce aussi
De céder à
L’autre chant

Une autre langue
Que l’on comprend
Par la seule intuition

Comme si le langage
N’était rien

Qu’il abritait
Autre chose

Cette chose
Après laquelle
On court



lundi 20 mai 2019

La Rue Divine






















On a beau
Rester au bord
De la route
Avec ces airs
De sainte rivière

S’éclater sous
Le poids accablant
De la vie

Se dire au milieu
De ses vœux
 Et s’accrocher
A des chimères

On a beau
Ressentir si fort
Le chemin

Comprendre
La chair ensevelie

Ne plus entendre
Les sirènes hurlantes

A partir du jour
Reconnaître
Et poser
Ce qu’il advient
Toujours attacher
 Ses yeux
Aux yeux
Resplendissants



vendredi 17 mai 2019

Noctesco





















Avant qu’elle
N’obtienne
Une entière
Obscurité
La nuit ressemble
Au brouillard
Qui t’offusque

Elle s’en affranchit
Et s’élève ensuite
Tellement vers
Les cieux
Qu’elle fait frissonner
L’épaisseur de
Nos corps

Que l’on écrit
Dans la douceur
Et l’amertume
D’un long silence
Nocturne

jeudi 16 mai 2019

Un Ailleurs




















Je dois aux oraisons
D’écrire sur
Ma dépouille
Ou celle d’un monde

De ne pouvoir dire
Autrement tout
Ce qui s’éloigne

Tout ce qui
Augmente
Les brûlures
Intérieures

Je dois aux oraisons
De voir parfois
L’humanité
S’éteindre

Devenir sous
L’airain
D’une arme
Une bête sauvage

Si visiblement
Que l’on abandonne
L’idée de s’en défaire








mercredi 15 mai 2019

Corps Fictif




















Ensuite une âme
Comme un navire
En mer

Mais perdue dans
La ville

Elle en fait
Sa mémoire vive
Y retrouve ses
Membres perdus

Ensuite une âme
Comme un navire
En mer

Mais perdue dans
La ville

Elle en fait
Son désert
Entièrement
Construit

Qui donne corps
Aux soupirs
Aux larmes
A nos désirs

mardi 14 mai 2019

Chaque Veine


  




















Ce sont des ombres
Une foule d’esprits
Leur pieux silence

Que l’on oppose
Intérieurement
A l’agitation
Qui nous charme
Et décharne

Jusqu’à l’extrême bord
D’une ville pareille
Son bruit comme celui
D’un fleuve en furie

Où le temps de l’erreur
Se paie en immeubles
Déchiquetés

Il se sépare de nous
A pas pressés
                                       
Ce sont des ombres
Une foule d’esprits
Leur pieux silence
Que l’on embrasse                                               

lundi 13 mai 2019

Commun Néant






















Il fallait
Rompre
L’ordonnance

Lentement dériver
Vers la vengeance
Des blessures

Se rappeler
Encore et
Toujours

Comme un éclair

Le soupçon
De l’âge
Limite

Traiter son ombre
Comme le corps

On appelle ça
L’appétit
Des mortels

vendredi 10 mai 2019

Au Monde



Ici les larmes
Mûrissent
Puis suspendues
Dans le vide
Elles attendent
Que le ciel se retourne
Comme une âme à l’envers

Tu vois
J’en porte
Toujours
La peine

Je me dis
Que son intention
Finit toujours
Par radoucir
La colère

Ici les larmes
Mûrissent
Puis me poussent
A marcher

Les seules à
Connaître
La raison
De cet
Acharnement


jeudi 9 mai 2019

Nécessité























Le fardeau
De ces doutes
On y recueille
Aucune réponse
Limpide et manifeste

Rien de tout ça

C’est une fureur
Que l’on empoigne
Comme on marche
D’un pas leste et pressé

A peine ressemble-t-elle
A ce désir d’avancer
Un pied forcément
Dans le tombeau

Mordant à belles dents
Dans notre fin

Pour mieux s’en convaincre
Pour mieux la vaincre


mercredi 8 mai 2019

Les Mots























Ne pas avoir
De trêve

Ne jamais
Croire à l’excès
De lumière

Ne pas voir
La défaillance

Soutenir pourtant
Le regard

Et s’empêcher
D’y voir
Une morsure

Ne rien attendre
Bien sûr
De la prière

Se dire
Que par endroits
Demeure
Autre chose
Qu’une défaite

mardi 7 mai 2019

Ce Trépas





















Qu’une ombre
S’avance

Un genre
De nuit épaisse
Capable de défaire
Le nœud de sa colère

Et tous les liens
Qui nous rattachent
A la mort
S’effondrent

Qu’une ombre
S’avance

On se laisse guider
Par ses paroles

Se brisant d’elles-mêmes
Comme de mauvais rêves
Tuant le sommeil
Et descellant les corps




lundi 6 mai 2019

Les Présents




















A chaque instant
l’on tresse des
paroles et des
silences – au monde
à soi aux autres -
sa fierté première
va comme vérité
de poussière aux
vents – le mérite
de sa douleur est
nul – peut-être
ton âme – les affres
éclatants de tes
questions – sont-
ils à même d’éteindre
cet ailleurs – de casser
ce mur aveugle – si
souvent nos
blessures se croisent
et s’ignorent – à l’orée
de nos peurs comme
de nos joies – sentiers
mouvants – villes
transparentes –
visages parsemés
de brisures ou
parés d’étoiles –
sans raison
apparente dans
le blanc d’une
sortie - d’où
émerge un appel
nu – le seul à
savoir -