Jamais

Pourrais-je oublier

La mer contenue

L’embrasement

De tes lèvres

Ta souffrance

Eclatée en rire

Des larmes

Prisonnières

De maisons

Eteintes

Pourrais-je oublier

Le soleil enlacé

Que tu portes

L’heure seule

Comme une existence

Entière entre

Tes mains

Embrasé (2)

La peur glacée

Qui se rêve mélancolie

Et se penche au-dessus

D’un chemin

Le mal de s’envoler

A sa vue

Et de s’accorder

Un répit

Des nuits sans

Réparation

A marcher

Dans ces lieux

Obscurs

Embrasé

Toujours entre

La douleur

Et le désir

Les yeux braqués

Sur la fureur

D’écrire

Un fantôme

Dans sa brume

Alors que le corps

Entre dans sa nuit

Et qu’il sort de cette

Autre vision de la mort

En y laissant à chaque fois

Des traces de pas

Au Bord

Ça tremble là

Comme un discours

Inutile

Tout près de soi

Cet accomplissement

Aux couleurs

Du renoncement

Ce temps souverain

Que l’on regarde

Comme un jardin

Couvert de givre

Ça tremble là

En pensant

Au métal froissé

A ce cœur

Aux cachets

A la ville océane

A la mégapole

Des horizons

Parfois défaits

Comme on meurt

Ici de sa main

D’homme au bord

Le Mouvement des Choses

Néfaste infiniment

Indispensable pourtant

Je-ne-sais-quoi de perdu

Que l’on invoque

Sans jamais rien

Retrouver

A travers sa brume

Intérieure

Ce voyage

Dans l’existant

Des années futures

Les injures de chacunes

Comme un siècle

Qui vous cerne

Et vous garde ainsi

Dans ses griffes

Des suites

Pour les Dieux

Oublie

Pour une réponse

Oublie

N’interroge

Jamais

Ce vide-là

Pourtant

Tu restes souvent

Assis devant

Un autel

Ce flux et reflux

De la ville

Qui te parvient

Ainsi

Lumière

Des jours à flancher

Où l’on essaie

De se convaincre

Âme et conscience

D’avoir ce corps

Hors sa tombe

Les années mortes

De la maladie

Tu n’y peux rien

Il suffit de l’accueillir

Et de danser

Avec son ombre

Vagues

En silence

S’amoncellent

Les vagues

Les peurs

Immenses

Aux airs

D’étoiles

Tombantes

Ces tempêtes

Aperçues

Pleines

De sommeil

Et de mort

On s’accroche

A la profondeur

De cette lumière

Peinte en soi

Comme le recours

A tout ce qui

Saccage et déchire

Poursuivre

L’ombre et le reste

Au-delà des lieux           

Où tu laisses

La douleur

A l’article

De sa mort

Tu n’es pas

Son sommet

Refusant

Cette cime

Ce rugissement

Bien trop élevé

D’un idéal sans

La moindre espérance

Comme une fenêtre

Sans métaphysique

De l’histoire (3)

Ne pas attendre

L’assaut

Son étrange

Réseau

Qui te guette

Entre les pages

Comme un champ

De bataille

Un putain de combat

D’être terre et soi

De l’aube à la fin

D’un jour toujours

Recommencé

Jusqu’au bout

Du courage

De l’histoire (2)

C’est comme

Penser l’agonie

Un truc implacable

Le réveil face

A cette lumière

Pleine face

La vie trop loin

Comme baignant

Dans la réponse

Au-delà

De ces dieux

Incarnés

Au-delà

De ce qui

Ne pense pas

De l’histoire

Sans que personne

Ne meurt

Dans ce combat

Ce mal au cœur

Indispensable

Qui brille

Comme une étoile

Et son visage

Tourné vers

L’histoire

Cette création

Comme un chagrin

Qui ne s’écrit

Qu’en filigrane

De plomb

Les siècles

Qui nous cernent

Et nous guettent

Sens Non Formel (4)

Débordant dehors

Le mal adouci

Son mouvement

Si lent au-dessus

De nous

Glisse en nuage

Immortel

Pensée mouvante

A laquelle on se rattache

Quand ce qui naît

Est effrayant

Sens Non Formel (3)

S’éterniser

Comme taillé

Dans la pierre

En mille éclats

Genre de ville

Métastasée

Comme je les aime

Celle qu’on écoute

Jour et nuit

Dans son angoisse

Toute neuve

Un vol de feuilles

Et des toits

Comme un océan

Accordant

Son répit

Comme une fuite

Ensorcelée

Sens Non Formel (2)

La mémoire

De ses propres

Mots

Un corps

Epuisé

A l’image

D’une terre

Abandonnée

On y revient

Rempli de tout

Le regard empli

D’inconnu

Lèvres à l’aube

De tes larmes

Et le constat

D’une nudité

Qui fut

Cadavérique

Sens Non Formel

Effleurer le monde

Y trouver des traces

Quelque chose de craint

Comme un brouillard

Cette ombre première

Ce vers desserré

Comme un enfant perdu

Ces mots qui se libèrent

Comme des liens

Inaperçus

Que l’on remarque

Pourtant très bien

Tous ces lieux

Emblématiques

De la défaite

Qui justifient

Tant de silences

Minimal

Ce passage

A la limite

Jusqu’au seuil

De la destruction

Tu l’infliges

A la langue

Après l’avoir

Eprouvé

De ces frêles

Années

Il demeure

La force

D’un métal

Aux confins

De sa résistance

Voici ce qu’est

La langue

Ce qui l’en reste

Ce qui est

Toujours

Après l’acide

Je Ne Suis (3)

Derrière ces murs

Comme l’éloge

Sans peine

De la disparition

Qui n’arrête pas

De continuer

Elle déchire

Le ventre

Et le ciel parfois

S’abandonner

A la chute

Qui décime

Nos doutes