Il y avait
La mise à sac
Qui signifie
Mourir
On ne mérite
Jamais mieux
Que la déroute
De cette ville
Interdite
Dans laquelle
Perdu
On compte
La fusion
Des jours
Batailles de
Chair à chaque
Détour de rue
Et de langue
Il y a
La mémoire
L’or interne
De nos survies
Un truc qui se délite
Froidement calmement
Dans la tête
Une chose détruite
En plein vol
Tu répètes :
Ca ressemble
À un temps vaincu
Une vérité
Qui se brise
Une idée
Qui glisse
Sur le sommeil
À fleur de peau
Comme une carte
Et sa mauvaise
Direction
Des masses d’armes
Et cette épidémie
Comme une pluie
D’alarmes
Le bel âge
Confronté
À l’usure
Au ressentiment
Forcément douteux
Que l’on retrouve
Bien au fond
De ses pensées
Des paysages
Qui s’écroulent
Et qui s’érigent
À nouveau
Comme en rupture
De morts
L’instant
D’une lueur
Que l’on
Attrape
C’est un regard
Tous feux éteints
Que l’on porte
Sur cet espace
Investi par le silence
Le jour à peine visible
Que l’on reconnaît
À la morsure
matinale
Son rejet des paroles
Autant de défaites
Comme un torrent
Son air dépouillé
Presque austère
À renaître
Ça défonce le cœur
D’on ne sait quoi
D’incertain
Ça met pourtant
La chair en mouvement
Loin de cette condition
Aux allures de sale époque
Loin des décombres
De ces continents forcenés
Où s’ébrouent des jours
Interminables
En dénombrant
Tout ce qui peut
L’être
Statistiques et
Méthodes de
Charniers
Ça défonce le cœur
Mais ça défie
Le pourrissoir
Comme ces profondeurs
Qui considèrent la peine
Et les distances
Tous ces chemins perdus
Ces mécaniques oubliées
Préludes de nouvelles
Catastrophes
Réclamant son lot
De cadavres
C’est là qu’apparaissent
Les divergences
Qui recouvrent
Comme une étoffe
L’ampleur de ce
Fléau intérieur
Derrière ce mur
De paroles
Que reste-t-il ?
Tout ce qui a pu
Se briser
Tout ce qui s’est
Fissuré
Le chant aussi
Des colères
Anciennes
Le regard froid
Puis doux dans
Cette alternance
Naturelle
Qui se pose
Contre la terre
Et les autres
Et puis toi
Contre un ciel
Préoccupé
Que l’on scrute
Des mots
A la main
À peine l’image
De la mort
Tissant la ville
Déchirée qui
Se déchaîne
À peine l’image
De la mort
Jusqu’aux arbres
Que l’on élague
Ce langage qui
Se noue au milieu
Du chaos
Le miroir
De ces temps
Qui dénudent
À peine l’image
De ce que l’on voit
Dans le bruit
Sous la pluie
Cette longue pluie
D’hiver et ses
Lignes froides
Qui s’entrechoquent
Comme une émeute
Soudaine et folle
Pendue aux portes
Il en reste des
Griffes mortes
Des rues tueuses
Qui finiront
Par retrouver
Leur âme
Ce retour de la force
Intérieure contre
Les chairs mortes
Qui pourrissent
Sur les pavés noirs
D’entre les morts
Diamants tirés
D’un sol sans nom
Ce prix mortel
À payer
Comme le sang
Qui recommence
À circuler
Seulement sous
Nos pieds
Un fleuve ridant
La surface et nos
Peaux
D’entre les morts
À brides abattues
Pour ce périple
Dans un avenir
Que l’on ne veut
Pas tari
Loin des années friables
Comme une terre
Réduite à son ombre
Ce beau voyage
À son désastre
Autant de mots
Décharnés
À l’aube des sens
Qui me hantent
À l’image
D’une architecture
Ébauchée
Loin des années dérobées
Comme une vie
Réduite à son ombre
En simple témoin
Dévoré par l’obsession
De cette orfèvrerie
De cet assemblage
Mettant parfois
L’âme en péril
Mettant parfois
L’âme en péril
À force de courir
Après cette part
De vie éternelle
Mourir en ciselant
Encore et toujours
A la lumière d’une ville
En écoutant la cendre
Inconsolable déposée
Et que le vent renverse
Autant de mots
Ramassés
Pas l’ombre
D’un passé
Pas même
Le pauvre vernis
D’un souvenir
Sauf peut-être
Cette ville
Qui se réveille
Et sa fuite
Aussitôt dans
Le mouvement
De clairs visages
Aussi qui apparaissent
Comme autant
De bonheurs
Fugaces
Des fragments
D’épaules et
Des présences
Retenues malgré
Tout
Ça rend somptueux
Les renoncements
Ça les tire du rien
De ces gouffres
En soi
De ces jeux
Trop sombres
Et des fureurs
Intérieures
Les cauchemars
Presque domptés
Et le fil retrouvé
De quelque chose
Qui ressemble
Au sommeil
Interrompu
Sauvé d’une eau
Trop profonde
Ça ne bascule pas
Dans la panique
Ça ne bouscule pas
Le temps mort
Le sillon d’un passage
Dérobé
Ça n’est que
Le creux désir
D’un oubli
Un mal déchiffré
Cavalier d’une apocalypse
Comme le retrait d’un voile
Ça finit par révéler
L’invivable
Et les entrailles
De l’espoir
Cette parole due
Dans le dernier rayon
D’un jour sous l’effet
Des profondeurs
Cette habitude
D’accueillir
La lumière
Même à son déclin
Tomber vivant
Dans la nuit
Coupé un instant
De la mémoire
Et des contours
À venir
Face au dernier miroir
Son reflet séculaire
Qui finira par s’éteindre
De cette âme par défaut
Qui ne s’endort
Jamais vraiment
Ça ne sert à rien
Même s’il tombe
Des larmes
Ça ne sert à rien
Même si tu comprends
Trop bien ce que
Le froid signifie
Son air d’âme
Perdue qui
Se cogne
Son air de
Guerre totale
Qui s’acharne
Sur les chairs
Ça ne sert à rien
De ressentir
La peur pour des
Griffes plantées
Dans le cœur
Le matin se lève
Tu fais comme lui
Ici se tient
Ce qui disparaît
Rien qu’un monde
Et sa douleur
Qui sera oubliée
Ou transformée
En une autre
Un presque paysage
Balayé par un autre
L’extrême silence
De son passage
Puis des lieux
Et des corps
Qui s’enfoncent
Dans cette ombre
Pour enrichir
Le sang des rues
Dans cet exil
Et pour toujours
Cette écriture
Qui écoute
De son néant
De sa dépendance
Aux heures portées
Des entraves
Et des ombres
Révélées
Sorties
De leur temps
Sauvées
De l’asphyxie
Par l’égarement
Et dans l’équilibre
Précaire de ces
Dévastations
