mardi 30 octobre 2018

Chant X (5)

















Après la fin
Des jours
Leurs heures
Déployées
Dans cet ordre
Il demeure
Cette rive
Sa fureur
Le même
Emportement
Sauvage
Qui saute
Sur le réel

Les mots
Deviennent
D'un seul geste
Ce que la vie
Ne délivre pas
Lardant
De cent coups
L'histoire

Pour n'en laisser
Que ce qui se cache
Aux regards


lundi 29 octobre 2018

Chant X (4)

















Ça ressemble
Aux mensonges
À cet air
Épais
Et noir
Qui traverse
Les armures

La couleur du fer
D'une triste plaine

Cette figure-là
N'est pas nouvelle
Elle est vieille
Comme le monde
Que l'on aura
Seulement effleuré

Ça ressemble
Aux mensonges
A cette vie
Où le damné
S'empare
De ces paroles
Inconsolables

lundi 22 octobre 2018

Chant X (3)
























Alors sort
De la page
Un souffle
Qui devient
Une voix
Une image
Une sculpture

En peu de mots
Elle donne une
Réponse
À cette âme séparée
Qui voulait se
Précipiter au
Septième des cercles
Ou se vêtir
D'une dépouille

Une manière
De réparation
Qui se rappelle
Au monde
Sans le raconter



vendredi 19 octobre 2018

Chant X (2)

















Aucun découragement
Juste la menace
Du mal comme
Un truc révélé
La poésie est
Une arme pour
Détruire les histoires
Des yeux qui
Découvrent autre chose
Tous les maux 
Comme une offense
À l’existence
Voilà toute l’histoire
Aucun ailleurs
Juste la rage
Qui brise les
Attaches
Les ondes
Ecumantes
Et les fragments
Perçus dans
Les présages



jeudi 18 octobre 2018

Chant X


















Un air défait
Qui couvre
Le visage
Paraissant
Superbe
Sans courroux
Et qui repousse
Sans combat
Sans encombre
Le deuil et
Les tourments

On fait de nos peines
Des feux éparpillés
De si brûlants
Charniers
Qui veulent
En finir avec
Le corps

Un langage défait
Que l'on voudrait
Réduire à ce trait
Qui dépasserait
Le tombeau
D'un récit

mercredi 17 octobre 2018

(Dé)Construire


















On contemple
Le deuil
De nos séjours
On échappe
À ce mal
Et au pire

Plongé si fort
Dans la douleur
Que la vie coule
Sans blâme

On contemple
L'espoir d'un repos
Et parfois d'une autre
Mort

Comme absorbé
Absent

À l’écart
En un lieu
Découvert
Armé d'une
Certitude

Les mots
Ne peuvent plus
Tout dire
Aucun récit
Qui se tienne
Et soutienne
Tous les crimes

mardi 16 octobre 2018

Cette Nuit-Là





















Ce rêve
Évanescent
D'un instant

Toute la nuit
À mesure que
Les heures passent

Comme des fleurs
Mourant
Dans le silence

Instantané volé
Aux poussières
Du sommeil
Que l'on voit
Dérisoires et vaines
Comme un doux
Privilège

L’intervalle offert
La durée
Ce temps

L’image du temps
Exactement
Qui nous passe
Sur le corps

lundi 15 octobre 2018

Cette Ville























Il y a cette ville
au milieu d’une
pluie révoltée
que l’on effleure
en prenant le large

De plus en plus vite

Vers ce brouillard
qui s’ordonne
à merveille avec
l’humeur

A jamais répandu
flanqué d’un
morceau des ténèbres
qui s’immisce
toujours dans
les pensées

Qui s’écroulent

Quelque chose
de puissant


vendredi 12 octobre 2018

Décompter


















La file est
d’attente

Le temps
ce fil que l’on
tire encore
et toujours

La file est
d’attente

Le temps
son fils
dégénéré
là sur le côté

La file est
d’attente

Le temps
ce regard
que l’on fuit
éperdument

La file est
d’attente

Le temps 
ce compte
à terme toujours
bloqué
                                    

jeudi 11 octobre 2018

Des Astéries























A la place des yeux par
Réflexion de la lumière
Ou la ville météore sur
Ceux qui pensent encore
Après l’heure d’affluence

A ce qui s’exonère
S’évapore se dilue
Après le passage
D’un souvenir
Si pesant peut-être

Tellement qu’on l’ignore
Et puis il ressurgit
Au détour

On s’écroule
Sans donner
L’impression

C’est la chair qui
Vole en éclats et
La substance cette
Essence pour la
Pensée qui prend
Feu

Au-delà c’est
Impossible
Sur le palier
Je reste
Plus loin
C’est trop


mercredi 10 octobre 2018

POP

















Tu considères la paix
La bonne mort
Ou la mauvaise

C’est toujours pareil

Tu considères ton
Coeur débile
Sa faiblesse
Que tu éclates
D’un coup de batte

Tu assistes à la lutte

Tu subis la soif
Inépuisable
De la douleur

Tu écoutes
La voix intérieure
La nuit qui te
ronge

Parmi les
Heures en vrille
Qui s’écrasent
Comme des briques

Gloire des fronts

Gloire aux médocs
Qui ne marchent pas
Mais bon
Ils emplissent
Le jour de silence
Et d’air vicié

Pour que la nuit
Tu restes éveillé

Voici le monde
De retour
C’est cool

Fraîcheur de
Sentir le soleil
Ce trésor
Qu’on déterre

mardi 9 octobre 2018

L'erreur des cités























L'occasion de fuir
Ce coupable rival
Là dans la poitrine
Quand sévit le
Monde redoutable

Quand sévit ce
Monde on a
La grâce austère
Le cri silencieux
La colère aux lèvres
Un genre d’oraison
Qui soude et réveille

On se tire
Pour l'instant
Avide de combats
De cette épreuve ultime

Là dans la poitrine
En travers des artères
Comme des rues
Où lutte la vérité

Pour s'imposer
À la foule
Qui n’est plus
Qu'une pénitence
Un fleuve
Trop amer

lundi 8 octobre 2018

Comme Une Aube

















L'impropriété
De ce corps
D'un souffle
Qui ne fait que
Passer

La grâce plus que
Jamais utile

Alors que les efforts
Que l'on perd
Je m'en souviens
Maintenant

De cet air
Qui finit
Par manquer
Des jours puis
Des heures
Gaspillés

Les efforts
Que je perdais
Dès avant la
Lumière

Les syncopes
Avant le
Bonheur terrible
Récupéré

vendredi 5 octobre 2018

L'accident (2)



















A peine
Si le souvenir
Semble plus
Présent
Comme si
Cela renouvelait
La peur
Remplissait
L’âme de
Ces terreurs
Engourdie par
L'aveuglement
On jette alors
Un regard
Sur le danger
 Celui que
L'on escortait jadis
L’aspect
D'une bête fauve
D’une cage en acier
Qui surgit
Tout à coup
Une histoire
De trajectoire
Et de douleurs
Intenses
Et de douleurs
Intenses
L'aspect
De la bête
Jusqu'au
Fond des
Entrailles


jeudi 4 octobre 2018

Au Seuil

















En présence
De l’être
Du précipice
Que l'on
Nomme parfois
Notre dérive

A travers
Les prodiges
On le voit
Toujours qui
S'étoile
En rayons

De lugubres ennuis
Qui disparaissent
Là sur ta peau
Le pli sacré
Sa brumeuse
Vision qui
Me trouble tant

Ce temps lentement
Transformé juste là
Aux fronts de
Mes travers effarés


mercredi 3 octobre 2018

Combat






















Des bris jetés
Comme ça
A la figure

Fragments même
Pas confus
Écrits toujours
Très vite

Un truc de combat
Et de refus
Un truc de combat
Et de colère

Ce putain d'apaisement
Des morts
On en veut pas

Le doute toujours
Plus effrayant
Vers lequel on
Fonce à tombeau
Ouvert c'est le prix

L'ombre immense
Qui nous suit

Et comme disait
Victor : « paix à
L’obscurité muette
Et redoutée »


mardi 2 octobre 2018

Le Fil de Soi






















L'autre a glissé
A terre
Le cœur rassasié
Tout juste
Le temps de
Balbutier
Un je t'aime

La dernière page
Lue toute entière

Les mots perdent
Aussitôt cet éclat
Un peu fade
Pour enfin s'effeuiller
Et devenir

L’humanité derrière
Que l’on n’aura jamais su
Vraiment montrer

De soi ce que
L'on a trop souvent
Détourné
Prisonnier
Sans doute
De ses pensées

On appelle ça
Faire son fier
Ou souffrir tant
Que l’on est
Devenu muet




lundi 1 octobre 2018

Le Monde Au Bord



Il y a
Dans ces mots
Une sorte
D'adieu royal

La rage
Des vaincus
Qui ne se rendent
Pas

Le souffle
Désordonné

Toujours la
Jeunesse défunte

Cette nuit
Qui enveloppe

Notre inconscience
Bien trop lucide

Un genre
De compte
Débiteur

L’âme entière
Le temps lapidé

Tout ce que
Les doigts
Ont dilapidé

Dans le cœur
Au fond
Un poignard

Et puis l'art
Sans délai

Enfin le silence
Qui retombe et
Qui éloigne son
Tombeau