vendredi 28 juin 2019

Parcours


















On se dépouille
De la parole
Comme d’un
Bagage inutile

On en fait
Juste un geste

On se perd
Dans la marche
Des précipices
Tout autour

Le fracas
Les couleurs
Les terreurs
Éternelles
S’enchaînent
Et périssent
A l’ordinaire

Accablé
Sous le poids
De son air
Trompeur

Instruit soudain
Du chemin
Parcouru


jeudi 27 juin 2019

L’instant



















Je ne tiendrai
Pas à grand-chose
Un souvenir peut-être
Une élégie sûrement
Une œuvre forcément
Incomplète
Un corps toujours
Sollicité            
Que l’on pousse
Jusqu’à la conclusion
Que l’on espère écrire
Je regarde ainsi
La circulation
Cette agitation
Qui comble les vides
Je regarde dans
Le blanc des yeux
Ce décor étincelant
Qui invariablement
M’aveugle
Je regarde la courbe
De ton dos
L’inflammation
S’envole
Ce moment précis
Que je garde
J’en fais une
Part de moi




mercredi 26 juin 2019

Celle des Morts



















Ce que l’on inflige
Du sommet de sa bâtisse
Ecrite – ce présent
Tumultueux que l’on
Façonne pour une sorte
D’éternité – ce cœur
Qui me laisse vieillir

Les eaux dissipées
D’un paysage que l’on
Porte encore
Sous l’ombre
De ton jardin
Luxuriant

Sans l’ombre
D’une ruine

D’une ville
Mourante

Parmi les
Temples fiers
Et les rues
Foisonnantes

Ce que l’on s’inflige
Finit par se perdre
En silence – au cœur
De ta cité dénudée



mardi 25 juin 2019

Toute Ta Chair






















Et surtout ne pas céder
A la nouvelle irrémédiable
A « ce grand péché radieux »
Que l’on explore

Tantôt comme un miracle
Tantôt comme un cauchemar

Ce truc qui rayonne
Et qui détruit
Des années à se laisser
Porter par sa toute-puissance

Cette conversation intérieure
Sans frein ni fin
A se pendre à cette
Langue

Ce langage alors
Comme une putain
De protection

Pauvre cœur
Mal sauvé
Que l’on éclate
A des lèvres belles
Et affamées


lundi 24 juin 2019

Des Corps


















A l’épreuve
On apprend

On apprend
Que la force
Est abondante

Qu’elle peut être
Dans la déficience

C’est tout un monde
En mouvement

Comme en proie
A la foule

Soûlé à chaque
Pas

A scruter chaque
Organe
Le silence
Rassurant

L’amour
Que l’on porte
Fervent
Comme le jour

Et pour combler
La ville
Son âme au combat
On attend la suivante

En fier damné
De la vie

vendredi 21 juin 2019

Tout Sera






















Toutes les circonstances
Qui nous accompagnent

Tous ces préjudices
Qui se proclament
Et surpassent nos
Pires cauchemars

On en fait
Des combinaisons
Sans limites

On les oppose
Dans ces grands
Quartiers de vie

On sait bien
Que nos digues
Finiront minées
Que les chaînes
Qui nous retiennent
Finiront brisées

Notre élan
Est peut-être
Irrésistible

Il finira renversé

L’attaque est
Si précise




jeudi 20 juin 2019

Formaliser
























Qu’on effeuille
Au passage
La vie et ses
Métamorphoses

Puisqu’elle n’est plus
Que ça

Ce que l’on recueille
L’art de la guerre
Sans livrer combat

Mettre à terre
Un ennemi
Ayant déjà subi
La défaite

C’est ainsi
Que l’on ose
Défier
L’impensable

 Ce qui est invisible
Ne se dit même pas

C’est toujours là
Qu’il faut être

mercredi 19 juin 2019

D’une Ecriture























C’est encore ça
Qui me hante
Qui se répand
Sans jamais me quitter

Même blessé à mort

C’est encore ça
Qui rend la nuit
Ses heures enténébrées
Supportables

Rien à voir
Avec le hasard
Aveugle

Le souvenir
Du parfum
De cette ville

D’un corps
Qui glisse
Sur l’âme

C’est encore ça
Qui prend sans remords
Tout ce qui respire

C’est toujours ça
Que l’on conjure

mardi 18 juin 2019

(Re)Chutes






















Tout vit
Par l’action
De ces mots

Toujours mieux
Que l’instrument
Aveugle de nos peurs

Ce monde que l’on
Tire à nous

Ces faces du temps
Que l’on observe
Dans le métro

Ces rages conquérantes
Qui s’écrasent contre
Nos douleurs

Le point de se relever
De les restituer ici

On se dit que l’on
Corrige ainsi
La mort


lundi 17 juin 2019

Précédant






















On peut penser
Ça…Que le désespoir
N’est qu’une erreur
Une pensée qui s’offre
Bien trop facilement

On prend la peine
De courir les rues
D’en remarquer
Les destins effacés
Les destins bien
Plus grands que nous

On peut penser
Ça…Et d’autres choses
Encore comme
La plus petite
De nos erreurs

Se retourner
S’appuyer sur
La même vision
Toujours la même

Regarder au loin
Les orages de la jeunesse
Précédant le livre
Précédant les textes
Précédant ce qui finit
Par rendre humain


vendredi 14 juin 2019

Poétique Substance (4)



















Voilà tout
Le divertissement
Que l’on regarde
Comme un sacre
Son plus infime
Mouvement perçu
Comme le cœur des choses

Le remède à tous les mots
Figure à l’état de peine capitale

La force de la passion
Qui nous reste
Ce monde en général
Le silence d’une arme
Pour briser ses pensées
Fait le bruit d’un
Texte que l’on expose
Aux périls de la mort

Chaque jour qui passe
On se tue pour ça
Ne pas perdre connaissance
La connaissance et tout
Le reste


jeudi 13 juin 2019

Poétique Substance (3)


















Elle compose
Le train d’une vie
Son rythme et
Ses détails
Tous les détails
Toujours présents
Entre deux vers
Comme des connaissances
Que l’on voudrait solides
Elles ne font que décrire
Le trouble et
Des impressions
A l’envi
Elle compose
Le train d’une vie
Le meilleur moyen
D’inspirer le contraire
De la terreur
D’en tarir la source
En plongeant en elle
D’en voir l’ombre
Et son détraqué



mercredi 12 juin 2019

Poétique Substance (2)























Elle emporte
Les tragédies
Les poèmes
Ces trucs étranges
Que l’on ne peut
Que souffrir

Jamais boire
Jamais avaler
En se disant
Que le souvenir
Comme l’avenir
Y crèveront

Prime ici
La froideur
Résolue
Quelques lueurs
Éparses
Un sujet
Vide de
Ses erreurs

Les sens
Et cette même
Ignorance
Les sens
Et cette même
Energie forcément
Insuffisante


mardi 11 juin 2019

Poétique Substance























Tout ce qui s’y trouve
Ressemble à l’éclat vivant
A la simple image
De la mort

A l’instar de cette
Figure humaine
Que l’on aperçoit
Dans le reflet
D’une vitrine

A mesurer ainsi
Le temps - son savoir
Sans jamais le trouver

Hors d’état de voler
Si haut on ressent
Comme un choc

Un putain d’éclair
Qui ne comble rien
Mais dit presque tout

Cet éclat son
Propre changement
Que l’on discerne
Se fond dans
La mémoire
Immédiate

Celle qui meurt
En renaissant
Comme un
langage



lundi 10 juin 2019

En Suspens


















La mémoire cède aussi
A tous les songes
Cette fausse écriture
Jusqu’à s’évanouir

Le souvenir de son éclat
Qui parfois seulement
Retentit dans les vers
Jusqu’au point
D’épuisement
Dont la ville est faite

Alors tu crois avoir vu
Sa forme universelle
Tu ne plonges que
Dans le spleen

Et tu poursuis
Comme on roule
Sur une route
Sans fin

C’est ainsi
Que l’on regarde
Droit devant soi

Fixement cette
Ecriture
Sa vitesse
Intimidante

jeudi 6 juin 2019

Dessein Eternel

















Cette ultra-urbanité
Tu la portes
Comme ton cœur
Dans une main

Elle contemple
La violence
Elle vit dans le bruit

Le goût trop prononcé
De tous ces passés
Qui s’accumulent

Tous les temps
S’épanouissent
Et finissent
Par se vendre

Tous ces temps
Te projettent
Là où les secours
Abondent

Rien ici ne te porte
En arrière

Rien n’écarte ton cœur
De ces paroles
Muettes



mardi 4 juin 2019

Sacro-Saint


















C’est par nécessité
Que l’on interroge
L’obscurité

C’est la couleur
De la grâce
Que l’on fuit

Autant la regarder
En face

La force nécessaire
De ces mots
Relégués en bas

Comme en périphérie
Une proche banlieue

De toutes parts
Le chœur d’un
Œdème pulmonaire
Toujours présent
A l’esprit

Alors de toutes parts
Comme pour répondre
A ce cantique
Un peu merdique
On embrase
Des pages