vendredi 29 mars 2024

Processus

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les arbres
Vibrent

Paysages
Dépouilles
Que l’on voit
Lutter

En grisailles
Intérieures
Éclaircies
Soudaines

Lentement
Se détache
La patine

D’angoisses
Inexpliquées

Et d’accidents
À peine visibles

Inscrits dans le corps
Et sur les façades

À l’assaut de ces
Troubles

À l’affût de nos
Pas anxieux

Qui cerclent
L’horizon

Ce qu’on doit
Dépasser


jeudi 28 mars 2024

Remonter

 

 

Le passé se trouble
Ou se couvre d'un
Curieux mirage

D'éclats revisités
Qu'on a laissés
Sans voix

Blessures
Morceaux

Et parures de mots
Impossibles à sortir

Seul dans une salle
De bibliothèque

Au milieu du tout
A l'écart sans la peur

Des heures à remonter
Le fil de ces rues

Arpentées dans le
Silence qui suit

Les colères intérieures
Qui n'en sont pas



mercredi 27 mars 2024

Pour Dire le Péril

 

Cette partition
Que l’on a perdue

Soucieux toujours
De ne pas savoir jouer

Pendu à des
Protocoles
Et des rituels

À des armes
Scientifiques
Pour recomposer

Comme se dresse
Le spectre d’un
Effondrement

Je regarde l’immense
Clocher tout en béton
Paré de linceuls noirs

J’en isole sa
Majesté

À distance
Du monde

Celui plein
De signes

Dans lequel
Je me débats


mardi 26 mars 2024

Identité



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec des bruits
Comme des instants
En fuite

Des lumières
Bien trop vives

Sur des troubles
Compulsifs

Qui se posent
Sur les convulsions
De la ville

Entre un monde
Sans ombre
Et ce reste
De veines

De tous ces
Chemins inventés
Ourlant nos peurs

De la houle en soi
Qui soulève tant
D’angoisses

Transformées
En textes noirs

Profondeurs de
Mon ciel trop chargé









lundi 25 mars 2024

Comme une Descente

 

 

La question se pose
En toute conscience

De ce qui mord ainsi
Les journées

De cette brume soudaine
De sa disparation rapide

Des fragments de lumière

De ce qu’ils laissent
Comme éclats dans
L’esprit

Traversant les rues
Transperçant les morts

Comme tous les jours
Ce mouvement rejoue
La beauté instable

D’un lieu où l’on
Peut voir les morceaux

De ce que fut l'enfance

vendredi 22 mars 2024

Mirage

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un moment
Il faut renoncer

Au terme
De quelque chose
Il faut renoncer

Comme un fameux
Voyage sur les routes
Du sud de l’Europe
Surchauffées
Presque désertiques

Que l’on observe
De notre regard flouté
De myope

Ce qu’on entend
C’est le bruit
D’une déchirure

D’une chaleur
Trop douce
Pour être réelle

Si intense
Qu’elle en devient
Dangereuse

Comme si elle
Annonçait
L’égarement

Le mirage
D’un souvenir
Jeté dans le
Vide


jeudi 21 mars 2024

Sans L'acharnement

 

 

Ce trait de caractère
Qui se lit dans la pierre
Comme sur les visages

Cette absence étrange
D’un rivage accueillant

Sans la rumeur
D’une cité toujours
Présente à l’oreille

Un cœur qui
Se soulève
Littéralement

Tous ces liens
Que l’on entend
Se faire

Puis se défaire

Dans l’inquiétude
Ou la joie

Rien ne pourrait
Perdurer

De cette enveloppe
Qui nous sert de corps

D’un silence à rompre
Qui nous protège

mercredi 20 mars 2024

Totalement

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À l’évidence
Ça dissimule
Des circonstances

Dans l’urgence
De l’oubli

Comme on  a
Toujours besoin
Semble-t-il
De ne rien raconter

Sauf par à-coups

Comme on fait mine
De savoir où l’on va

Alors qu’on se perd
Systématiquement

Dans sa propre
Raison

Dans ses propres
Villes

Et sa propre vie

À l’évidence
On découvre
Que l’on connaît
Toujours l’adresse




mardi 19 mars 2024

Le Répit



 

 

 

 

 

 

 

 

 

À cette heure
On chavire

De ne pas
Ressembler
À la déchéance

Presque annoncée
Que l’on a vu
À l’œuvre

Suivant les jours
On oublie

On a peur

On se laisse
Glisser

Puis on se reprend

On ranime la
Douleur éteinte

On l’embrasse
À pleine bouche

On la tire à soi
Encore et encore

Trop heureux
Qu’elle existe

Comme un répit

Un coucher de
Soleil sans cesse
Convoqué




lundi 18 mars 2024

Figer



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À ne plus être
Un fichier temporaire

Vaguement perdu
Dans les arcanes
D’un historique

Au-dessus d’un plan
Numérique à
Flotter comme ça

Prenant la mesure
De ce qui s’éloigne

De ce qui demeure aussi

Dans les centres
Et périphéries

Avant de figer tout
Ce que l’on peut

De transformer
Nos instants
En endroits

Quelque part
En soi


vendredi 15 mars 2024

Habité

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a le sang
Répandu de
La circulation

Toutes ces
Formes étrangères
Qui se mêlent
À nos souvenirs

Des chantiers et
Ces vestiges de tout
Ce qui nous ébranle

Le vertige de
Nos chaos intérieurs
Au milieu de tout ça

Qui nous traverse
Jusqu’à la mort

Il y a toutes
Ces choses
Que l’on ne peut
Abîmer

Toujours allumées
Et pour toujours


jeudi 14 mars 2024

Depuis (2)

 


Il faut d’autres
Miroirs brisés    

Et d’autres cris
Comme ceux
Jetés dans la rue
Par un forcené

D’autres angoisses
Jamais vraiment
Comprises

Des songes en plein
Jour comme autant
De rappels impossibles
À saisir

Et de se dire
Que tout est
Consommé

Jusqu’au moindre
Terrain à construire

Même si la porte
Menace de s’ouvrir

Et de saisir
Ce qui précède
Et nos oublis


mercredi 13 mars 2024

Depuis

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On nageait encore
Même et surtout
Au-delà de la limite
Autorisée

On courait encore
Jusqu'à l'égarement
Quand le soleil
N'était plus qu'un
Faible rougeoiement

Je me revois encore
Jeter un coup d’œil
De côté vers les coins
Sombres de l'été

Me dire comme ça
Que j'irais bien
A la recherche
D'une terre inexplorée

J'en avais le droit
Et le corps suivait

Je revois encore
Les gouttes d'eau
Qui couraient le
Long de mes bras

La mer comme
Un feu d'artifice
Aux teintes argentées

Et tous ces cœurs
Qu'elle allait
Bientôt déchirer

mardi 12 mars 2024

Rien Qui Ne Puisse



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rien
N’efface

N’altère ne
Serait-ce
Qu’un pixel

Ce qu’elle contient
Tourne toujours

C’est ainsi

D’un bout à l’autre
De tous ces lieux
Que je traverse

Tous ces mots
Révélés

Comme cet arbre
Arraché plus bas
Au pied de l’immeuble

Qui gît comme ça
Dans l’attente
D’être relevé


lundi 11 mars 2024

Ce que l’on voit

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la présence
De ce que l’on voit

Dérives éparses
Sur la rade

Vagues silhouettes
De cargos

Et terres entre
Deux mondes

Soutenant des
Nuages à peine
Menaçants

Juste la présence
D’un ciel vivant

Au départ
D’une évocation

D’une arrivée
Toujours attendue

Et d’un jour
Qui s’éclate
Sur des falaises
Douces et sauvages

Où plus loin
Se love un genre
D’urbanité

Qui nous porte



vendredi 8 mars 2024

Fixer

 

 


Toujours fixer
La fenêtre

S’emplir
Du bleu

Respirer
Autant que
Possible

Ce qu’il est
Possible de
Faire encore

Quand d’autres
Plus bas
Semblent
Courir

Sur le bitume
Tout frais
D’une future
Piste cyclable

Comme se déploie
Toute cette lumière

Qui redessine à
L’infini le paysage

Alors ton enveloppe
Flotte quelque part

On aimerait
La fixer pour soi

Dans le creux
D’une âme
Pendue
À la fenêtre


jeudi 7 mars 2024

Migraine

 


 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les coûteux
Renoncements

Tous ces fantômes
Retenus

Pour se hisser
Au niveau
De cette parcelle
Douloureuse

Territoire en
Perdition
 
Jusqu’à son épuisement

Puis l'apaisement
En forme de lieu

Que l’on indique
À peine secrètement
Au fil des jours

mercredi 6 mars 2024

Montrouge

 




Comme on rejoint
La solitude d’une nuit

Celle d’un deuil
Que l’on retrouve
À voix basse

Que l’on a
Toujours partagé

Enveloppé d’un silence
Aux confins imprécis
D’un faubourg

Des frontières
Trop floues
D’une cité géante

Ou d’un corps
Qui n’a cessé
De se confronter
À l’alcool

Avant de devenir
Décombres

Puis vagues images
Que l’on se repasse
À la lumière d’un monde
Sans





mardi 5 mars 2024

Paradoxal

 

 


Tout ce qu’on évite
Ressemble à la mort

Comme on s’accroche
Aux démentis

À tout ce qui
Échappe à ce qui
Doit être ainsi

Comme on marche
Ici sur la ville enfouie

Ailleurs sur sa beauté
Si évidente qu’on en meurt
Parfois en y pensant

Avant de se tourner
Vers ton ciel bleu

Et de se remettre
À penser à la vie

Selon l’usage
Et ses règles
Forgées

Dans un plan
Déplié



lundi 4 mars 2024

L'évidence

 

 

 

Histoire de voir
Ce qui reste
D’un centre
Reconstruit

Ça ressemble
À une sortie
D’hôpital

Chancelant
Tout juste guéri

Avant de se redresser
Peu à peu

De voir les trottoirs
S’aligner puis
S’élargir

De retrouver
Figure humaine
Et même davantage

Ce visage-là
Qu’on n’oublie
Jamais

Remonte
À la surface

Et vous percute
Toujours

Multiplié par
L’absence


vendredi 1 mars 2024

Terre Neuve

 

 

 

Il y  a l’eau
Qui ruisselle

Qui éteint les cœurs
Et fait briller le béton
Comme du marbre

Tous ces immeubles
Qui deviennent
Des masses mouvantes

Sculptures inachevées
Livrées comme des corps
Aux regards avides

Au ciel blanc
Qui ressemble
À une page

Que l’on voudrait
Remplir de tout ça

De tous ces bruits
De toutes ces formes
Qui relèvent d’un rêve

Sorti de terre
Comme d’un voyage
À sa fin

Terminal quartier
Posé sur les hauteurs

Qui furent religieuses
Puis industrielles

Avant de s’embraser
Et de se vendre