vendredi 30 novembre 2007

Working Class Hero

(Une Version)


Les retours tard dans la

Soirée et l’alcool qui s’éter-

Nise dans le sang il crispait

Sa bouche de fatigue une fatigue

Indescriptible ils savaient

Qu’un homme exténué à ne

Plus pouvoir tenir debout

Est un employé corvéable

La fatigue est une drogue

Ces montées d’adrénaline

En fin de journée putain

C’est magnifique


Ils l’ont massacré mais

Au fond il ne demandait que

Ça j’imagine : je suis le même

Il s’asseyait encore en costume

La cravate dénouée la chemise

Sale je me souviens de la

Chemise souillée par la sueur

Les taches du travail merde

J’en étais fier elles sentaient

Notre bonheur même si je

Devais me forcer pour y croire

Certains soirs


Le matin à l’aube “rebelote”

Il disait ce mot manière de

Dire que la journée serait une

Eternelle souffrance je le voyais

Se préparer déjà à l’écart déjà

Au travail : le chiffre de la

Veille à exploser et la pression

Se lisait sur son front et la

Pression s’insinuait sans que

Je comprenne très bien de quoi

Il s’agissait je n’aime pas

Les grands magasins je n’aime


Pas les grands magasins

Rouleaux compresseurs des

Hommes les plus beaux les

Plus travailleurs ils finissent tous

Comme des zombies incapables

De vivre en dehors putain je n’aime

Pas les grands magasins des broyeurs

De cerveaux et de santé et merde je suis

Comme lui un travailleur acharné

Désespéré et alcoolique aussi

Je crèverai dans mon grand magasin

Celui que je me construis et dans lequel


Je m’enferme

(En sa mémoire éternelle)

jeudi 29 novembre 2007

Betweentime


Ce que j’observe

Des variations que je

Ne veux plus analyser

Je les saluais sans réponse

Alors je me suis tue avant

De mourir l’air de rien

D’une chose à l’autre


De mourir l’air de rien

Comme cette statue recou-

Verte d’une bâche noire

Elle est ceinte d’un ruban

Je n’échappe pas à cette

Image : elle fait si mal

Entre la pierre et la toile


Sur une terrasse je

Me prends à sourire

Je me pends à la rue

Comment fait-elle ?

Et le vendeur de marrons

Combien de temps encore ?

Changing Brest...


L’odeur des fruits brûlés

Anachronique dans le verre j’ai

Rabattu le col de mon blouson

Pour en profiter puis les

Marches et les voitures

Rangées et sales d’un

Immeuble à naître


Les écailles d’une maison

Petites plaques d’ardoise

Maintenues par des crochets

Les poutrelles du changement

Les hommes y adossent un

Programme dans un flou

Tonitruant


Je remarque la couche de

Poussière sur un étal et la

Vendeuse une momie carrément

A deux pas les nouvelles

Tendances les nouveaux

Emballages je suis en cavale

Entre la vie et la mort


(Between one thing and another...)

mercredi 28 novembre 2007

The World To Come


L’endroit est inondé

D’un jaune pâle terre et

Ciel d’une teinte uniforme

Loin d’être celle de

La Mer de Paille qui

Borde Lisbonne


Réfugiée dans ce terrain

Vague boueux une boue

Sèche qui garde les traces

De pneus elles sont énormes

Les lignes d’une main géante

On dirait les lignes d’une vie


Avec des ruptures des chemins

Croisés qui se dédoublent

Là-bas deux camions au

Moins sont passés et deux

Chiens au moins sont passés

Par là de la bave de chien


Elle a mouillé la boue

Tout autour brouillant

La signature d’un crime

Pas seulement d’un crime

Si ce n’était qu’un acte qu’on

Efface d’une main dans la terre


Le sac contient des vêtements

Dérobés une jupe un pull

Et quelques accessoires

A la mode d’un soir de

Nocturne tout est jaune

Depuis tout à l’heure


En retenant le sac et ce qu’il

Contient elle ne ferme pas

Que son avenir elle devient

Cette terre sèche craquelée

Qui retient des outils rouillés

Emprisonnant un passé des


Bidons des sachets de ciment

Et son geste et le reste les chiens

La palissade est fendue des lattes

De bois qui se détachent ici et là

Comme si le monde venait

De s’ouvrir en deux

(the other world...)

Post-Poetry


J’ai changé 2 heures du mat’

J’ai changé de force on va dire

Mais le résultat est le même

C’est kif-kif pareil quoi

Ferme ta grande bouche ! Ta

Grande gueule tu vois ça aussi

C’est kif-kif on est où d’abord ?


Ramassés par terre et contre

Une surface glacée et lisse une

Vitrine dedans photo de Jurgen Teller

Go-Sees qu’elle s’appelle qu’elle

S’intitule l’autre en remet par

Dessus ferme ta grande ! 1998-99

Zürich-Berlin-New York 1999


Je lis ça une galerie des

Visages que des femmes

Drôlement belles et tout qu’on peut

Se gratter pour en capter une

Pareille c’est kif-kif qu’y déconne

L’autre je vais te planter ! C’est

De l’art de l’art pauv’ cul


Pourtant avec mes grammes

Qui débordent des poches je

Les admire et je le remercie le

Teller même au ras des poubelles

Y a de l’espoir dans l’art photos

De rue c’est beau faiblement

Eclairé de l’intérieur


Ces visages qui me regardent

Ou pas enfin ces visages qui

Regardent ils s’admirent se

Détestent sont pris comme des

Rats faits comme eux coincés

Dans la lumière maquillage ou

Pas heureux ou pas


J’ai changé décidé d’arrêter

De boire si et sous les regards

Admiratifs d’une foule muette

Eclairée de l’intérieur comme

Des lampes on repère aussi sec

Ceux qui ont de la lumière à

L’intérieur triste aussi c’est bien

mardi 27 novembre 2007

Damned Soul


Tenant sa fille toujours par

La taille comme un colis

Pas très fragile elle rebon-

Dissait sur sa propre hanche

Et riait des chocs et riait

De ses bonds avant de

Dormir ainsi bercée par

Un traitement qui n’était pas

Si mauvais juste rugueux


Le poignet puissant lui

Epargnerait les drames elle

En était certaine d’où la

Bonne humeur dans les yeux

Des flammes et des étincelles

Regardez-moi ! Je vous emmerde !

En revanche plus haut le savoir

Presque maudit ils nous abattrons

Elle et lui dormaient dans les mêmes


Draps froissés elle les pieds

Dans le froid mais la tête

Au chaud sur son tee-shirt blanc

Déchiré par la lutte de tous les

Jours et tous les instants c’est tout

Ce que j’ai quelques kilos

D’un être qui compte sur moi

Moi qui ne suis que de passage

Elle devra me survivre et


Se passer d’un amour plus

Fragile que ses os ils rebon-

Dissent sur ma hanche et ne

Cèdent pas elle est forte

Plus forte que des sentiments

Ils nous en veulent à mort

Elle aura le droit de m’en

Vouloir comme j’ai regretté

Qu’elle soit là avant de...


De regretter encore mais

D’autres regrets elle devra me

Haïr elle va me haïr et fort

La nuit elle commence à me

Donner des coups de pied

Comme des sommations : où

Est-elle ? Me protégeras-tu ?

Et de lui caresser la tête :

Tu devras me trahir tu le feras

lundi 26 novembre 2007

Afghanistan Paradise

(L’Apocalypse De Pierre)


La rumeur courait la chienne

Toutes les dents dehors

La came est coupée la came

Est coupée on avait bien

Remarqué que le nombre de

BMW avait été multiplé par deux

Des engins flambant neufs

Le prix des overdoses probablement

Mais de là à établir un lien

Quelconque...Je vous entends

Derrière votre écran : “Quelle bande

De tarés !” et franchement je peux

Pas vous donner tort et c’est

Encore pire que ce que vous

Imaginez un camé c’est un abruti

Et même le dernier des derniers

Des abrutis de la Création


On reste des enfants du

Père Eternel à ce titre on est

Des vôtres pour vous en convaincre

Voici la figure de Pierre le seul

Junkie que j’aie connu capable de

Se piquer les yeux fermés pour un

Aveugle on peut pas parler d’exploit

Mais bon lui ne se faisait jamais

D’abcès allez comprendre...

Dans le noir prince déchu

Ancien pêcheur à ce qu’on raconte

Il répétait tout le temps :

L’Occident est aveugle !

L’Occident est aveugle !”

Et tac ! L’aiguille dans le bras

Ou ailleurs dans la jambe et

Il concluait par une sorte de prière


Les bras en croix une demi-seconde

Mais alors une croix en plastique

Qui s’écroulerait petit à petit

Et se répandrait comme un gros

Chewing-gum sur le sol crasseux

D’un local dont j’ai oublié jusqu’à

L’adresse dans notre quartier

Puis le délire continuait de plus belle

J’aurais dû le remplacer

J’aurais dû trouver ma place

Dites-leur de commencer par

Le Mal et ils trouveront l’Universel”

On pouvait plus douter de la

Qualité suspecte de ce qu’on

S’envoyait dans les veines

Une révélation de la fin des temps

Une saloperie de jugement dernier

vendredi 23 novembre 2007

In A Short Time


La fille fut éventrée en août

Le mois passa aussi vite que

Son court voyage le mois passa

Aussi vite qu’une courte histoire

Elle était sortie en début de

Soirée la cloison ne mentait pas

J’avais entendu le moindre de

Ses mouvements et le bruit

Des choses qu’on ouvre et qu’on

Ferme si souvent qu’elles

Laissent une empreinte virtuelle

Dans l’espace


Pour l’intimité il était plus que

Recommandé de mettre de la

Musique ou d’écouter la radio

Les cafards adoraient danser sur

La moquette râpée jusqu’à la trame

Les gens mentent volent et frappent

Ils sont si souvent décevants qu’ils

Laissent une empreinte sournoise

Sous leurs pas mais la fille

Du studio d’à côté elle était

Différente en tout cas j’aimais

A le croire ça m’aidait


J’entendais sa foulée dans l’escalier

Et sur notre palier en me concentrant

C’est sa respiration qui me parvenait

Au creux de l’oreille un essoufflement

Léger comme une plume elle avait

Un coeur solide détail que je lui

Enviais parce que le mien sentait

Le sapin depuis un moment

Trop de médicaments depuis trop

Longtemps détail que je soignais

En me plaquant contre la

Porte dès qu’elle s’annonçait


N’empêche elle est morte avant moi

Depuis sa respiration me manque

Comme si mon coeur n’avait plus

De stimulant elle montait parfois

Avec un homme parfois avec une fille

Ces soirs-là c’est moi qui sortais

Les rues s’offraient à moindre risque

Si jeune et déjà vieux c’est un détail

Qui vous poursuit comme un tueur

Vicieux un qui chante doucement

Alors qu’il vous tue entre un kebab

Et un restaurant asiatique :


It’s just a matter of time...

It’s just a matter of time...”

jeudi 22 novembre 2007

La Cause

Des Monstres


Les ombres avaient fini par façonner

Un visage fermé qui semblait vous

Détailler des pieds à la tête et même

A l’intérieur un organe après l’autre

A présent elle foutait la trouille

Et tout le monde la craignait

Une fois j’ai pensé qu’elle

M’inoculait un virus à distance


Robert et ses longs cheveux roux

Sa jupe en taffetas ses colliers et ses bas

On sentait bien qu’au niveau des

Hormones c’était pas le top

Robert le pervers ou Slim le monstre

A cause du papier OCB grand format

Qu’elle distribuait généreusement

A droite et à gauche une cigarette roulée


Littéralement vissée à ses lèvres rouges

Des grosses lèvres étonnantes de

Sensualité quand tout en elle respirait

Le dégoût et le truc qui cloche

A la fin donc elle faisait peur et pas

Qu’un peu les gamins s’approchaient

Timides ou méchants comme seuls les

Enfants savent l’être : “Ça roule Raoul ?”


Ils criaient de loin ou en la frôlant

De trop près montés sur des vélos et ils

Taillaient aussitôt Raoul titubait

Pris dans une mini bourrasque et sur

Des talons que même les vraies femmes

Ne portent jamais mais tombait pas

Miracle de l’apesanteur et de la nature

Entre l’accablement et la fascination


Des rideaux se levaient sur le cirque

Ambulant qui retrouvait une allure

Convenable après une dizaine de mètres

Qui suis-je ?”ou “Comment est-ce possible ?”

Voilà ce qu’elle murmurait dans une barbe

Dissimulée sous un col roulé noir

Remonté sur les joues quand les

Cachets et les injections ne suffisaient plus...

mercredi 21 novembre 2007

Corruption (l’Enfer de la)


Lorsque la petite fiche

Cartonnée est arrivée devant

Lui sur le bureau acajou

Des chiffres une série inter-

Minable puis des lettres

En majuscule et des signes

Bizarres


Il aurait aimé pouvoir se dire

C’est pour la maladie

Rare de mon fils pour les

Dettes et la maison il aurait

Aimé que la réalité ressemble

A ce genre mais non

Pas de maladie pas de dettes


Le doigt sur la fiche un silence

De circonstance tu vas pourrir

En Enfer et comme si son âme

Etait transparente un type

Ajoute à haute voix :

Vous verrez ça vous passera

C’est le bon choix


Par la baie vitrée un décor

De ciel sublime des montagnes

Ne cessent de se composer et

De se décomposer insaisissables

Mirages climatiques les types en

Costard attendent maintenant

Que les promesses soient tenues


Il aurait aimé se trouver

Des excuses valables après tout

Il en existe à ce stade sauver sa peau

En est une les autres...Les autres

La terre tourne le travail aussi

Sur le front des gouttes de sueur

Quand elles arrivent à la bouche


Le sel a la saveur du raisin

Celle de la terre et de la poussière

La prochaine étape est la plus dure

Annoncer que tout est fini que la terre

Tourne et le travail avec supporter

La détresse oublier la sienne le doigt

Sur la fiche la peau plus épaisse


(De quelques rides)

mardi 20 novembre 2007

They Are Mystified


On a déconné et drôlement

Comme ce jour un carrefour

Où nous avons foncé cap au nord

Crachant sur le sud et les heurts

L’esprit étroit nous avait rendus fous

L’esprit étroit nous avait fixés

Et quand on nous fixe immédiat

La méprise accuse le coup et

De l’amour à la rage on


Change de route hélas pour eux

Hélas pour nous les faux pas

Se suivent que des grâces mais

Comment en dire davantage ?

De ces éclairs de génie mordant

Dans leur cul comme dans un

Steak l’envie de les faire

Disparaître et disparaître nous

Dans un nuage de fumée


Cap au nord cap au nord

Comme un mot d’ordre suivi

A la lettre en chemin des braquages

Des courses-poursuites mauvais

Cinéma de série B manquait plus

Que les prises d’otages et le tableau

Pouvait valoir son pesant pour

Nos cadavres un jeune un vieux

Réunis par la pire espèce de raison


L’absence de raison ils peuvent

Chercher trouveront jamais nos

Motivations tellement qu’elles sont

Enfouies mordre dans leur cul

Faut peut-être pas chercher plus loin

Si on l’avait pas fait qui l’aurait fait ?

Vont se creuser des semaines et sans

Doute transmettre sur des générations

Leurs questions incapables qu’ils sont


De comprendre que nos motivations

C’est eux et leurs façons de s’entendre

Sous un ciel clair et d’assombrir ce

Qu’ils touchent et ce qu’ils regardent

Immédiat c’est : ils parlent et l’aurore

S’écroule alors quoi un moment

Ce cinéma fatigue ils se regroupent par

Affinités par races par intérêts et si

On est rien de tout ça y a plus qu’à tracer

lundi 19 novembre 2007

Mutation 1.0


Des années à essayer

D’habiter son corps et

Quand ça y est quand on est

Enfin propriétaire ce fils de

Pute décide de vous lâcher

Ce matin il a eu cette douleur

Dans la poitrine elle remonte

Jusqu’à la mâchoire en irradiant

Les trapèzes tendus et contractés


Il se recouche tout habillé

Et accepte que je pose sur lui

Un drap léger pas la couverture

Surtout elle lui rappelle trop

Le sommeil et il a déjà dormi

Le volcan refroidit lentement

La lave liquide et brûlante

Lentement se solidifie

Une roche sombre et tiède


Comment y arrive-t-il ?

L’objet de nos disputes

Je m’énerve il me calme

Bon Dieu ! C’est toi le malade !

L’assiette vole un repas préparé

Avec soin qui finit sur le carrelage

Le chat s’en régalera...

Tout ça c’est terminé presque

Enterré mais le mot t’effraie


Les disques de rock bestial

Remplacés sur l’étagère par

Du folk les discussions que

Tu abrèges les yeux ailleurs

Je ne m’y habitue pas

Pour répondre tu te lèves

Difficilement de la table et tu

Parles lentement encore plus

Lentement : c’était hier c’était avant


La révolte est derrière ou alors

Elle est différente j’accepte

Et je me bats pas comme

Avant quand je voulais tout foutre

En l’air c’était dangereux mais

C’était ce qu’il fallait pour voir

Que je m’habitue aux limites

Et personne d’autre et j’y suis aux

Limites je me répare

vendredi 16 novembre 2007

War Shoes


L’enfant une botte rouge

Une botte noire et la droite

Au pied gauche et vice versa

Ne sait toujours pas ce qui

Lui est arrivé il marche devant

Peinard ou inquiet selon le

Nombre d’ennemis qui veulent

Lui bourrer le pif


Un petit saut les jeux le

Cours élémentaire avance

Avance mon gars et saute les

Classes et des filles au passage

Signe en bas et voyage le sac

Plus lourd de quelques armes

Et pas question de mettre la

Botte droite au pied gauche


Si tu chutes c’est un arrêt

De mort l’arrêt de bus est loin

Désormais ici tout se paye

Cash ici tout est possible

Le pire le pire et encore

Le pire la chaleur et le froid

Sont comme des insectes

Sous les vêtements


D’ailleurs on parle de

Terriers de trous de fosses

On parle de déloger l’ennemi

Invisible alors que toi on

Te repère de loin et d’ici

La victime n’est déjà plus

Celle qu’on pense aux avant-

Postes de la civilisation


Ah bon ? Sur le moment

C’est flatteur de le croire

Sur le retour on cherche la

Civilisation elle ne semblait

Pas au courant que tu étais

Parti la défendre que tu puisses

Longtemps avoir tes deux

Jambes la chaussure droite au...


jeudi 15 novembre 2007

Be Lost To View


L’avoir vu se tenir la tête

Entre ses mains accroupi

Une fin d’après-midi

C’était beau et horrible

On apprend alors le sens

Du clair-obscur à l’extrême

D’une journée aux détours

Ténébreux comme un goût

De frelaté


Et si je l’avais un peu tué ?

Rien qu’un peu mais quand

Même pas si facile de se

Découvrir ordure une grosse

Et belle ordure c’est un nuage

Plus étrange et lumineux

Qui m’a mis la puce à l’oreille

Une puce savante une qui parle

Dressée par le diable


Des coïncidences qu’on

S’obstine à voir magiques

Mais pas de magie là-dessous

La conscience réveillée par une

Puce presque électronique

T’es qu’un fumier ouais

La façon que le nuage avait

De tirer fort sur l’horizon

A lui seul il tirait la nuit


Et moi j’ai réalisé : la maigreur

Les rougeurs sur le front et les

Joues les mains grises et les

Ongles blancs jusqu’aux

Extrémités qu’as-tu fait ?

Inspiration longue et coupable

Mais la culpabilité qu’est-ce

Que ça signifie ? La puce

Du diable réplique le nuage


Dans peu maître du rauque

Tu es content de toi ?

C’était beau et horrible

D’assister à sa victoire

La victoire d’une matière

Lourde et collante se vautrant

Sur la pointe des Espagnols

Presqu’île et rade et la ville

Marée noire des seringues


Dans la poubelle de la salle

De bains il en sort une odeur

Têtue indéracinable d’un début

Une chose normale quand la pointe

Des Espagnols était la plus belle vue

Les flancs couverts d’une vie saine

Elle courait dans nos frissons

Depuis une fenêtre est bouchée

Carreau cassé carton à la place


(Quand la beauté ne soulage plus)

mercredi 14 novembre 2007

Petite Histoire

De La Violence


Caravane posée sur des cales

Les rondes de nuit matraque

Le long de la jambe droite

De mon lit c’est une forme

Voûtée menaçante en prévision

La plupart du temps de rien

D’un chat d’un rat les grands soirs

D’un ivrogne venu là pour cuver

Sa bière son vin tout à la fois

De mon lit j’entendais des râles

L’ivrogne je le plaignais pas

Après lui c’était moi il n’était

Qu’un sac plein de sable un sac

De boxe dans lequel l’homme

A la matraque cognait comme

Pour s’entraîner dur et sec


Gardien de chantier dur métier

Les armes circulent un peu partout

Aujourd’hui mais à l’époque ça

Allait encore un petit univers

De rapines et de combines

Sauf que moi j’étais déjà sous un feu

Sacrément nourri à croire que

L’homme à la matraque savait où

Il allait : il savait où nous allions

Je peux vous l’affirmer il était

Comme on dit affranchi et j’étais

Comme on dit son informateur

Privilégié sur mon dos il lisait

L’avenir toutes ces lignes brillantes

Sous la lumière cherchez pas

C’est le monde d’aujourd’hui


Certain que sa matraque à présent

Ne ferait même pas fuir les chats

Même eux lui sauteraient direct

Au visage alors imaginez les minots

Collectionneurs de cuivre et de tout

Un tas d’autres trésors cotés en bourse

Une rafale de plombs dans mon gardien

Préféré par obligation légale pas un pli

Que ça ferait je me retrouverais orphelin

De père après avoir enterré mon rêve

De calme et de tendresse

Faut-il indiquer grâce à qui ?

Elle sa contribution à l’avenir

Se résumait à quelques mots :

Ta gueule salope”

Je suis né bien trop tôt...


mardi 13 novembre 2007

Prison Sentence


Il ne suffit pas d’être gentil

Elle m’a balancé en pleine figure

Il ne suffit pas d’être gentil

Deux sacs de voyage à ses pieds

La toile noire distendue prête

A se rompre comme de la chair

J’ai armé ma main la violence

Que je porte un fardeau tout prêt

De me briser la colonne vertébrale


Alors je me suis mis à sa place

Autant pour elle que pour moi

Alors j’ai pris sur moi les hontes

Subies par elle comme si elles

Me pesaient sur les os ceux du cou

Un écrasement je le connais par coeur

Compression raideur douleur

Un jour ça cassera comme du bois

Putain un jour ça cassera comme


Du bois mort et sur son visage je

Reconnais l’expression de la dureté

En fait elle a peur en fait elle tremble

Mais tant que les tremblements sont

Invisibles et lui dessinent un air

De méchanceté deux méchantes

Vies rongées par la peur

Autour de nous de la rouille

Poudre rouge nos vies rouillées


Les tentures renvoient l’abrasion

De ces ulcères en dedans

Des trous gros comme des pêches

Typiques des silences et des craques

A travers eux le jour passait avec eux

Les jours défilaient et on pensait que...

Tout cela était de la vieille histoire

Entre des pages et la maladie du

Papier un jour elle croulerait


Ses épaules blanches d’érable madré

De l’ivoire avec des marques fines

Typiques des sentiments réprimés

Ont pivoté dans la douceur

Avant de se raidir à nouveau

J’ai lu sur son visage : ce n’est pas

Pour moi et je l’ai vue partir

Un hurlement : ignore-les ! Mais

Dans ma bouche une pierre

lundi 12 novembre 2007

Deceitfulness


Un impair tu vas en commettre

Un de plus et ils vont rire

Carrément te rouler dans la

Oh mais où est le problème ?

Tu n’es que le gars en combi orange

Gyrophare on t’appelle du moment

Que le nettoyage de cette ville est

Assuré engin qui gronde et roule

Sur la voie lente et projette de la

Flotte où est le problème ?


C’est des linéaires de goudron ainsi

Nettoyés chaque jour dans la

Remorque au cul comme un con

Qui façonnent le regard dans les

Rétros tu les vois ces connards

La plupart sont aussi minables

Que toi : oui patron d’accord patron

Seulement ils n’ont pas la combi

Ni un engin carré et vibrant pour

Outil de travail quotidien


L’équipement de la mort

Celui qui fait envie aux moins

De douze ans mais au-delà ce qu’ils

Veulent : de la balle du matos de pro

Celui qui plaît aux gamines celui

Qui fera pleurer les mères et les pères

Les parents les tiens sont sous

Trois mètres de terre et tant mieux

Trois mètres d'une terre bien tassée

Ils ont échappé à la combinaison


Aux quatre veines ils s’étaient saignés

La fac la fac y trépignaient du matin

Que Dieu fait au soir que Dieu accorde

Pour eux y rentrer devait ressembler à

Leur réussite dans une misère relative

La pire on la cache on se plaint pas

Y a plus pauvres hein...C’est pour eux

Les grèves le leader l’avait martelé

Dans l’amphi l’enculé aujourd’hui

Bien au chaud des motards devant


Des motards derrière et trois

mètres de terre jetée sur tes

Colères le regard dans le rétro...

vendredi 9 novembre 2007

Hospital Radio


Au ciel couleurs du sommeil

Qui s’endorment à leur tour

Mission accomplie pour une

Nuit supplémentaire la relève

Se presse : un jour neuf comme

Emballé sorti droit des réserves

La cellophane étale sa transparence


Sur une ligne large et éraflée

Par le haut de Jaurès mais l’arrière

Des immeubles cours et murs

Privés du centre la vie occulte

L’art du fuyant un môme déboule

D’une sortie il est entouré d’une

Fumée matinale comme un troll


Salut !” qu’il lance dans le vide

Sérieux on jure que la rue lui répond

Le gamin fonce après avoir reniflé

Des étoiles scintillent encore puis

Clignotent et s’affaiblissent

Le truc c’est qu’elles sont mortes

Depuis longtemps elles n’envoient


Que des lueurs défuntes et c’est

Maintenant tôt le matin que l’idée

Un lieu commun pourtant le perturbe

Il a lu ça dans un bouquin de McCann

Dans ce genre il pense aussi à ce qu’il

Laissera pas une lumière pour sûr

Des phrases qu’il prononce souvent


Peut-être bien qu’elles continueront

A hanter les amis la famille des filles

Peut-être bien qu’elles s’éteindront

Après lui et plus vite que les astres

La course du môme l’amuse une seconde

Il zigzague comme un dingue le trottoir la

Route le trottoir la route et comme prévu


Il manque s’étaler sur un type en scooter

Poing rageur et insulte retenue dans le

Casque c’est marrant cette vie qui démarre

Alors que la sienne arrive à son terme

La veille la nouvelle est tombée genre

Astéroïde qui vous cueille par surprise

Merde : encore un lieu commun


jeudi 8 novembre 2007

Are You Hurt ?


Une heure où les heures à

Venir ne sont rien que des angles

Impossibles qui ne proposent que

Des arrachements ça finit par

Etre apaisant dans l’ordinaire

D’une heure la dernière


Si la ville s’étend opérations

Immobilières et projets brillants

Un espace où la place à venir

Se borne en centimètres carrés

A comprimé le monde entier

Un air de peu d’espoir


Ou bien un air d’espoir

Si justement comme quoi

Il est possible d’échapper au

Sort de la pression qui menace

Sans que cela se voit ailleurs

Que dans les battements


Les coups sous la peau

Le pouls à l’unisson d’une

Kyrielle de choses banales

Toutes plus déplacées les unes

Que les autres et de plus en plus

Comme téléportées sur une terre


Hostile de celle qui s’ouvre

Sur une humanité inconcevable

C’est une photo qui l’a conduit

Ici la faute à ce cliché jauni ?

Un fruit pourri et écrasé

Il essaie sur le cliché de rire


Un peu mais c’était trop tard

La photo dans la veste et depuis

L’affaire dans la veste jamais

Ailleurs et toujours la même

Veste comme l’homme qui essaie

De vivre portait ses vêtements


Les mêmes depuis des années

Enfin l’année la dernière a montré sa

Gueule gorgée de sang une face

Egoïste de trop de bouteilles

Le trop qui puise dans un noir tel

On doit y mettre fin : on s’en relève pas