Mutation 1.0
Des années à essayer
D’habiter son corps et
Quand ça y est quand on est
Enfin propriétaire ce fils de
Pute décide de vous lâcher
Ce matin il a eu cette douleur
Dans la poitrine elle remonte
Jusqu’à la mâchoire en irradiant
Les trapèzes tendus et contractés
Il se recouche tout habillé
Et accepte que je pose sur lui
Un drap léger pas la couverture
Surtout elle lui rappelle trop
Le sommeil et il a déjà dormi
Le volcan refroidit lentement
La lave liquide et brûlante
Lentement se solidifie
Une roche sombre et tiède
Comment y arrive-t-il ?
L’objet de nos disputes
Je m’énerve il me calme
Bon Dieu ! C’est toi le malade !
L’assiette vole un repas préparé
Avec soin qui finit sur le carrelage
Le chat s’en régalera...
Tout ça c’est terminé presque
Enterré mais le mot t’effraie
Les disques de rock bestial
Remplacés sur l’étagère par
Du folk les discussions que
Tu abrèges les yeux ailleurs
Je ne m’y habitue pas
Pour répondre tu te lèves
Difficilement de la table et tu
Parles lentement encore plus
Lentement : c’était hier c’était avant
La révolte est derrière ou alors
Elle est différente j’accepte
Et je me bats pas comme
Avant quand je voulais tout foutre
En l’air c’était dangereux mais
C’était ce qu’il fallait pour voir
Que je m’habitue aux limites
Et personne d’autre et j’y suis aux
Limites je me répare