jeudi 15 novembre 2007

Be Lost To View


L’avoir vu se tenir la tête

Entre ses mains accroupi

Une fin d’après-midi

C’était beau et horrible

On apprend alors le sens

Du clair-obscur à l’extrême

D’une journée aux détours

Ténébreux comme un goût

De frelaté


Et si je l’avais un peu tué ?

Rien qu’un peu mais quand

Même pas si facile de se

Découvrir ordure une grosse

Et belle ordure c’est un nuage

Plus étrange et lumineux

Qui m’a mis la puce à l’oreille

Une puce savante une qui parle

Dressée par le diable


Des coïncidences qu’on

S’obstine à voir magiques

Mais pas de magie là-dessous

La conscience réveillée par une

Puce presque électronique

T’es qu’un fumier ouais

La façon que le nuage avait

De tirer fort sur l’horizon

A lui seul il tirait la nuit


Et moi j’ai réalisé : la maigreur

Les rougeurs sur le front et les

Joues les mains grises et les

Ongles blancs jusqu’aux

Extrémités qu’as-tu fait ?

Inspiration longue et coupable

Mais la culpabilité qu’est-ce

Que ça signifie ? La puce

Du diable réplique le nuage


Dans peu maître du rauque

Tu es content de toi ?

C’était beau et horrible

D’assister à sa victoire

La victoire d’une matière

Lourde et collante se vautrant

Sur la pointe des Espagnols

Presqu’île et rade et la ville

Marée noire des seringues


Dans la poubelle de la salle

De bains il en sort une odeur

Têtue indéracinable d’un début

Une chose normale quand la pointe

Des Espagnols était la plus belle vue

Les flancs couverts d’une vie saine

Elle courait dans nos frissons

Depuis une fenêtre est bouchée

Carreau cassé carton à la place


(Quand la beauté ne soulage plus)