vendredi 29 février 2008

Silver Fox Club


In A Bad Light 19
Mise en ligne par YK.2

Je ne pouvais pas te suivre
Je ne pouvais pas te suivre
Tu me tenais à l'écart - à l'écart
De tellement de choses
Tellement de choses...
Tu pouvais tout réussir - tout
Tout près du triomphe
Il ne faut plus courir après
Le chercher de l'American Bar
Au café de l'Europe - il ne faut plus
Dans ces endroits publics comme la morgue
Comme la morgue
Elle m'aimait moi aussi
Elle m'aimait et je n'ai rien vu
Trop près du triomphe
Mais c'était toujours illicite en
Marge de la loi - quand tu lèves
La main sur elle c'est moi que tu frappes
Tu frappes moi ! Tu frappes moi !
Personne ne peut plus te sauver
Tu finiras sur les bords de la Tamise
Avant d'être jeté dans le fleuve
Viens t'étendre un instant et ne
M'accable pas - je t'ai cherché dans
Toute la ville - dans toute la ville
Ils veulent ta peau mon vieux
Tu dois être sur le qui-vive - sur tes
Gardes ils te rattraperont et te jetteront
Dans la Tamise - dans la Tamise tu vas
Finir - personne ne peut plus te sauver
Tu n'as jamais trouvé ton art - ce moyen
D'expression qui t'aurait tiré de là
De la nuit de la ville sauvage
Tu resteras un fuyard - un fuyard
Faut plus courir - il est trop tard pour toi...
Tu es un homme mort

(Night And The City - un vol qualifié)

jeudi 28 février 2008

Un Autre Endroit

(Hypertext)


Je me dis que les versants

De la cité - inconnus rebelles

Aux traitements - sont une

Espèce de bénédiction - l’urgence

Aurait pu les contraindre - les

Mater les éteindre comme un

Incendie volontaire parti d’une

Cave ou d’un hall d’entrée

Ils se cachent jouent avec

Mes nerfs - là où je suis

L’avenir se colore de l’angoisse

Et de ces rares moments de joie


Qui se délectent d’un jeu

Enduit de couleurs inaptes

Désormais capables de

Réciter la terreur : elle trans-

Figure l’hiver et les autres

Saisons balayant les places

Frangées de maisons survivantes

De la guerre - moi je l’ai prise

Adoptée comme un nouveau frère

Je la suis mais c’est impossible

De comprendre et de dire quoi que

Ce soit - elle court pareille à l’eau


Souterraine - parfois elle se montre

Parfois elle s’enterre même si

J’adopte la douleur même si

Elle est invisible et qu’elle colore

Ma vision du monde et devient

La blessure ce point central - un

Equilibre enraciné dans une terre

Accueillant tant d’épaves dont je

Suis - au bord de l’ivresse

D’un trouble immunitaire

Cet ennemi invisible jouant

Avec mes nerfs - se dévorer


Avant l’heure - elle sera toujours

La compagne fidèle de mes craintes

J’attends mon heure j’attends mon

Heure recueillant les signes comme

De nouvelles chansons à l’ordre

Brumeux me faisant penser à des

Villes du nord - Rotterdam

Glasgow Liverpool - je les visite

Dévorant leurs rues sublimes - je les

Adopte faute de trouver l’âme morte

Illuminée par ces accords dangereux

Autour desquels je tourne sans cesse


Parce qu’ils sont mon ancrage

Et qu’ils bâtissent une inconnue

Obsédante mais jamais à

La portée de mes bras

Cet ailleurs que je m’interdis

mercredi 27 février 2008

With Discretion


C’est parti un soir

Le ciel était dégagé

Il s’est couché pour

La dernière fois

Laissant dans la

Cuisine une vaisselle

Propre sur l’évier

Un torchon blanc sur

Une patère - à l’usage

Détourné : que le ciel

Reste clair étanche

Aux chimères : c’est


Quelquefois aussi simple

Le ciel se dégage

Reste les objets parfois

Des aliments encore

Chauds sur le gaz éteint

Une assiette sur une table

Un verre renversé - sometimes

Les vices apparents sont

Orphelins aussi vite que

Ça - c’est et pas autrement

Un mystère qui remplit

Les gestes quotidiens


Au passé - le torchon

Est pris dans un vent

Discret - des objets peuvent

Tomber sans être aussitôt

Ramassés - c’est toute

La différence - ils tombent

Sans être ramassés

L’animal domestique devine

Ce qu’une pièce muette

Dit : tu peux partir

Et il s’en va ou hurle ou

Se couche


C’était chez lui - il est parti

Des types au regard dirigé

Vers le sol tenant un

Mug souvent un verre d’alcool

Qui ont choisi de partir

En laissant derrière eux des

Pièces muettes - un quotidien

A peine troublé : un dernier repas

De la vaisselle sur l’évier

Et le mystère discret

Qui remplit l’espace d’un

Souffle animal (abandonné)


A discreet touch of blue...

mardi 26 février 2008

Unsteady


Pluie Artificielle 8
Mise en ligne par YK.2

Sectionné par les soupçons
Je vais rompre le lien
Je vais rompre le lien
Il m'étouffe ce sentiment
La défiance envahit l'écran
Est-ce cela que l'on recherche
Tous ? Est-ce cela que l'on sectionne
D'un coup sec et direct : je ne veux plus
Te voir - comme des ondes elles font
Vaciller les croyances : des conversations
Inutiles les douleurs étouffées - retardées
Par la fatigue - ça ne m'intéresse pas
Sauf si cela m'empêche un jour de
Courir dans ces lumineuses directions
Sauf si cela m'empêche un jour
Alors d'accord je dirai tout mais
Il est trop tôt - la nuit vient tout
Juste de s'épanouir - et des heures
Noires me commandent : chiens de
Minuit - crevures dans les bars
Crevures dans les bars et ailleurs
La tête dans les mains - sale chien
On embrasse ce que l'on veut détruire
Parce qu'il dépasse le contrôle de soi
Sinon comment expliquer les risques
Les accidents - les membres sectionnés
Je ne veux plus te voir - la messe est dite
Elle sonne avec l'hésitation : sur le parvis
Et dans l'obscurité : ai-je bien décidé ?
Ai-je bien parlé ? Je suis seul au milieu de...
La démarche incertaine : je ne sais plus

lundi 25 février 2008

Terminus


C’est en voulant jeter

Le désordre et les doutes

Comment font les autres ?

Aller au-devant et se risquer

Comment voir les autres ?

Que les ennuis ont commencé

Si on peut appeler ça des

Ennuis - c’était la solution

Finalement : déjà gravée

Dans l’esprit - depuis le

Début et jusqu’au terme


La ligne est au bout : à

Peine plus loin que le ravin

Deux voitures entièrement

Taggées - au rebut avant le

Nouveau départ et l’odeur

De peinture à la bombe

Elle a flotté bien après la

Dégringolade - bien après

Ainsi vont les chutes : silen-

Cieuses et anonymes

Les effluves de la bombe


Et quelques visages - les traits

Esquissés et la vie dans les

Fissures et les défauts du mur

C’est eux qui font ressortir ce

Qu’il faut - le barrage retenant

Les haines : HATE!

La ville qui tourne à perte

Comment font les autres ?

Comment voir les autres ?

Les fissures et les défauts

C’est en voulant les mettre en


Valeur qu’elle s’est rebellée

On ne les découvre pas

Sans les conséquences mortelles

Qu’elle porte en elle : HATE!

Sans les conséquences mortelles

Qu’elle porte en elle : LOST!

Des charges négatives à la sortie

Sans les conséquences mortelles

Qu’elle porte en elle : HATE!

Sans les conséquences mortelles

Qu’elle porte en elle : LOST!



vendredi 22 février 2008

Ville Intérieure


In A Bad Light 16
Mise en ligne par YK.2

De ces jours où soudain
Tout ralentit - des années prises
En quelques heures j'apprends
A regarder de l'intérieur - imaginer
Cette langue secrète qui se déroule
Et reconstruit aveugle et immobile
Je ferme les yeux et je vois - ressentir
Les descentes ouvrant sur les chantiers
Les formes géométriques inaccessibles
Mais tout est là - à l'intérieur
Des kilomètres en pensée - la côte vers
L'église le jardin dans son carcan de pierre
Je laisse l'espace s'étendre à sa guise
Et je m'y précipite - en pensée
J'attends le retour de la...
A son retour l'univers étrangement
Se rétrécit - et il m'arrive de souhaiter
Le pire pour décrire encore ces images
Les fils électriques d'un immeuble sur
La rive - noirs et sur lesquels se posent
Des oiseaux - les rectangles blancs usés
De tous les passages dans la masse grise
Le massif et la densité interdite aux...
Les mots s'évaporent dans l'immense
Un moment ils s'unissent avant d'imploser
Avant d'imploser dans l'esprit et de
Reconstruire une autre vision - accessible
A ces grues plantées là au bout des allées
Droites - écrasées de soleil et d'un froid
Intérieur - d'un froid attendu autant que
Redouté : le poison et le remède
Enfin ils libèrent la puissance - toute leur
Puissance - l'énergie courant dans les veines
Dans la ville intérieure : rien ne la limite
Rien - pour entrer dans la peau d'une...
(On the inside)

jeudi 21 février 2008

Stare Into Space


Tendre le vide et le silence

Le vide et le silence réparateur - il

Ralentit le désastre - disons

Qu’on le voit venir et que l’on

Peut s’y faire - mais ce n’est pas

Ce qui arrive ce n’est jamais ce qui

Se passe - il se frottait le visage

En étirant son oeil droit jusqu’à

Faire apparaître le blanc et le sang

Cette bouche d’ivrogne et ce teint

Livide - avec ces rides qu’il arrivait

A faire passer pour des rides de

Vieillesse alors qu’il en était encore

Très loin - de la vieillesse


L’alcool lui avait épargné

Le nez : un gros nez bien rose

Pas du tout abîmé par le vin - mais

Comme il disait en faisant une grimace :

Ça va venir mon gars y’a pas de raison”

Une jolie cicatrice sur son front avait

Exactement la taille d’un tesson

De bière - “une bouteille cassée un

Jour de colère - pas le livre hein

Qu’il précisa - un vrai jour une vraie

Colère - et puis merde encore !

Je suis toujours en colère”

Tous ces types rencontrés ils se

Ressemblent trop c’est dingue


Celui-là il parlait du temps

C’était bizarre les petites rides qui

Fripaient sa peau comme des

Vagues sur le sable - il parlait

En commençant ses phrases par un

Oh Brother” suivi de “mon gars”

Il disait : “je veux plus entendre

Ce bruit infernal : l’annonce

De l’effondrement - il monte

Lentement depuis combien

De temps déjà ? En divaguant

D’une rue à une autre et depuis si

Longtemps - mais le temps ne

S’arrête pas on dirait même


Qu’il s’accélère le fumier

Il s’accélère - l’emportera tout

Sur son passage lorsque la machine

Est lancée y a plus d’espérance à

Conquérir - elle s’emballe

Les gens y croient et la suivent

J’les plains de tout mon coeur

Même si j’ai pas de leçons à

Donner - ça fait longtemps

Que je m’suis écrasé et plus bas

Que terre - mais quand même

J’les plains” - là-dessus il se

Remettait à frotter son oeil jusqu’

Au sang et à demander à boire


En remerciement de ces quelques

Paroles - the void in his life

Qu’il ne souhaitait à

Personne - à personne

mercredi 20 février 2008

World Trip


Pluie Artificielle 9
Mise en ligne par YK.2

Vers deux heures la lumière
Venant d'un pylône haut comme
Un immeuble surmonté de
Projecteurs énormes semble
Diminuer d'intensité
Les conteneurs d'un rouge
Profond ou d'un bleu roi prennent
Une dimension plus spectaculaire
Encore : les parois sont parcourues
Par les ombres et les chiffres inscrits
Sur certains sont comme des énigmes
Des putains d'énigmes : TETU 449854 4
Plus loin sur un autre : COX 7809 541
Le parc ouvre sur l'immensité celle dans
Laquelle il est possible de se perdre
On n'y entend pas le passé et l'avenir
Paraît juste devoir s'imbriquer
Sur les routes maritimes qui taillent
Les mers et relient les continents ces boîtes
Colorées construisent pourtant quelque chose
Hors de portée d'un homme échoué dans ce
Parc en dépit des systèmes de protection
Et des rondes - sa présence prouve que ce
N'est qu'une surface - pour hanter la marche
Du monde en chanter les blessures et pisser
Sur une boîte : sur le seuil des marchés
Planétaires - la chair et le diable sont à
Portée de main entre ces chiffres
Ils ne se cachent même pas : ils attendent
Les questions - les désirs se ramassent dans la
Neige et fondent sur la douleur

mardi 19 février 2008

Child Lock


Assis sur une banquette

En plastique dur le défilé

Des stations et des affiches

Avec le rythme obsédant

Des rames sur les voies

Il regarde la nuque d’un

Homme en chaise roulante

Puis celle d’un obèse qui prend

Trois places à lui tout seul

Enfin il s’arrête sur la tête

D’une femme qui lit un journal

A la page des annonces


A cette heure il ne devrait pas

Traîner dans le métro - quand

L’obèse se tourne légèrement vers

Lui il arrive d’ailleurs à entendre

Une sorte d’étonnement

Quoi ? Regarde dans une autre

Direction ! Et le gros lard se tourne

Un peu triste - les enfants ne sont

Plus ce qu’ils étaient...

Le gamin a le sentiment qu’il

Peut faire ce qu’il veut

Et cette pensée le remplit


D’un désespoir indéfinissable

A cet âge on n'est pas encore

Désespéré on est juste malheureux

Mais on ne sait pas encore

Pourquoi précisément - les adultes

Eux le savent : ils grossissent ils

Roulent trop vite et picolent

Ils se noient dans les journaux

Et se laissent insulter par les

Minots - en fait ils dérivent plus

Ou moins gentiment plus ou

Moins atteints


Il flanque un coup dans la

Chaise roulante - on ne sait jamais

Ça pourrait être comique de voir

L’invalide se mettre debout

Et de lui coller alors un grand pain

Dans sa gueule - une pensée ignoble

Qui à nouveau le remplit de cette

Incertitude pleine de tristesse

Il peut vraiment tout faire - tout

Tellement de choses que cela en

Devient effrayant - personne ne

L’arrêtera dans sa course


(La curiosité l’a délaissé

Pour qu’il n’ait plus d’attaches)

lundi 18 février 2008

Un Corps Perdu


In A Bad Light 13
Mise en ligne par YK.2

L'usine d'incinération - les ordures
Ménagères et les bras griffés sous
Les gants de cuir - un cuir épais
C'est un sale endroit un sale métier
De la chaleur à la chaîne de la sueur
A la peine - pourquoi on travaille ici ?
Pourquoi pas - l'errance conduit à
L'effort et l'effort conduit à l'oubli
Alors on trie ça fait de la chaleur
Beaucoup et pour pas cher
Dans la voiture l'odeur de l'usine
Et puis ces tas qui se multiplient
La noria des camions - ils tournent
Au rond-point tremblent de partout
En faisant des nuages au passage
Ne pas respirer les émanations
Port du masque obligatoire
C'est un sale boulot mais c'est un
Travail et les ordures font le salaire
Un faible salaire mais c'est pas demain
La veille que les ordures cesseront de
S'empiler dans le coin - sauf si les
Anti-déchets parviennent à leurs fins
Moins d'ordures moins de chauffage
Et encore moins de salaire - le cercle
Vicieux - quand t'as mis le nez dans ce
Métier impossible de revenir sur tes
Pas - remonter par le chemin de terre
Celui qu'est défoncé par les camions
Revenir sur le goudron le propre la
Ville immaculée : voir l'usine de loin
Comme un corps le sien et s'interroger
Comment j'ai fait pour en arriver là ?
Corps et biens confondus - lost with
All hands - un navire par le fond...

vendredi 15 février 2008

Rise From The Dead


Au plus fort de l’hiver

Je ressuscite je ressuscite

Choisis l’éblouissant et

La douceur de la mélancolie

Sidérer le penchant destructeur

Qu’il s’endorme et s’apaise

L’univers des chutes

En négligeant ce que j’ai perdu

En oubliant ce que j’ai laissé

Qu’il s’endorme et s’apaise

L’univers des manques


Il me poursuit et me parle

Mais je suis assez fort - assez

Fort pour le battre et danser

Sur une jambe - ça oui !

Il me poursuit et me parle

Mais je suis assez lucide et

Inconscient pour ne penser

A rien et taper dans mes

Mains - en négligeant ce

Que j’ai perdu : des miettes

Elles se dispersent avec


Les relations manquées

Les rencontres avortées

Toutes ces chutes elles sont à

Mettre au débit - l’étage des

Renoncements des tristes couleurs

Que j’aime tant - trop puisqu’elles

M’ont rattrapé - me voilà

Habillé de noir et de gris

Me voilà en pleurs dans le

Vent de ces poids morts

Au milieu de quoi ? Je l’ignore


En oubliant ce que j’ai laissé

J’efface les dettes et les remords

Me voilà en pleurs mais face à

Ce que j’ai toujours voulu

Le regarder droit dans les yeux

Dans le vent de sa violence

Je suis assez fort à présent

Je suis assez fort à présent

Pour courir vers le néant

Contre ma peur - cette route

Admise trop facilement...


jeudi 14 février 2008

Low Murmur


In A Bad Light 6
Mise en ligne par YK.2

Y a des gens comme ça
Sentent le malheur
Les lèvres aux commissures
Tombantes : mauvais signe
Ouais - un drôle d'avertissement
Ici ange de la mort - si tu veux
Embrasser cette bouche te gêne pas
Mais c'est comme signer un
Contrat avec la poisse
Et se laisser emporter par
Le "Worried Man Blues"
Se laisser envahir par la poussière
Elle tombe en averse sur le Merle
Blanc - court sur les pavés
Dessine les rues déformées par les
Marches interminables des pas
Autour de minuit et bien après
En suivant ces puits de lumière
Et leurs reproductions - à l'infini
Ca devient une véritable musique
On imagine un type et son chien
Une fille maigre en tee-shirt qui
Tire sur une chaîne autour de son
Cou et la perle se balance de droite
A gauche on imagine une patrouille
Qui se faufile dans une impasse
On imagine les sacs de couchage
Sous les massifs - des cauchemars
Ils s'attardent et reviennent
Encore et encore s'imprimer
Toutes ces visions de minuit emportent
Le "Worried Man Blues" avec elles
Y a des gens comme ça qui préfèrent
Taper les trottoirs se confondre avec
La poussière nocturne - avant que ces
Marches ne deviennent trop dures
Prendre le pouls de ces causes perdues
Le faible murmure des signes éveillés

mercredi 13 février 2008

The Other Woman


Ils sont là tous les jours

Dans le hall et l’odeur du

Shit remonte dans les étages

Du sum ou de l’afghan

Il a peur de les croiser

Le problème c’est qu’elle

Ne peut pas grand-chose pour

Lui - à part poser une main sur

Sa tête - une main sur son

Fils même pas magique

Lui le croit sans doute : il croit

Que cette main est puissante

Tellement qu’elle retient le

Monde et ses dangers


Pourtant elle n’a pu retenir

L’iPod et son père tous les

Deux arrachés - la chaleur

De sa cuisse est dérisoire

A peine une sensation qu’il

Devra remplacer et plus vite

Qu’il ne le pense - mais pour

Le moment cette chaleur suffit

L’enfant traverse le hall sûr

De lui maintenant et cette

Confiance le suivra bien après...

Souvent elle suffit pour vivre

Les morts sont ainsi

Ils transcendent la fragilité


Ce qu’on ne peut pas éviter

D’ailleurs avec son fils elle

Essuie des insultes : “grosse

Pute” ou “pouffiasse”

Mais les mots s’abîment

Derrière eux - ils n’atteignent

Pas cette confiance dérisoire

Et puis il y a la chaleur avant

Le froid souverain qui décide

Du moment et de l’heure

Et ça il l’apprendra petit à

Petit - c’est ce qu’elle espère

Surtout pas tout d’un coup - que

Le temps l’ébrèche patiemment


Le sens des mots ce qu’ils

Dévoilent est pire que ce froid

Grosse pute” ce n’est rien

Qu’il se souvienne de la chaleur...

mardi 12 février 2008

Out On Bail


In A Bad Light 11
Mise en ligne par YK.2

Les feuilles s'échappent d'un
Immeuble Freyssinet - le genre
Aérien qui flotte sur le boulevard
Gambetta - les feuilles sont
Jetées dans le noir par poignées
Des lettres ou des obligations
Impossibles à honorer - ce tas
Est comme un fardeau dont on
Se défait - pour avancer plus
Libre avec cette cicatrice mais
C'est mieux qu'une hémorragie
Ca fera toujours mal à cet endroit
Ca fera toujours mal à cet endroit...
Les feuilles disparaissent dans
Un frisson - elles portent le deuil
Et le souvenir - on se cogne aux
Frontières d'un territoire inconnu
Désormais voilà ton terrain de jeu
Une liberté sous caution...
Elles attaquent le boulevard
Puis se collent à la route aux voitures
Humides - avant de se dissoudre par
Petits bouts - c'est mieux qu'une
Hémorragie la douleur transformée
En une autre voix - le seul espoir
Qui nous reste : la liberté sous caution

lundi 11 février 2008

Melodrama


Sur le dos un SECURITE

Blanc sur noir avec dans la nuit

Le fluorescent qui donne un

Bel aspect à la disparition

Elle a (encore) foutu le camp

Vers les cheminées rouges et

Grises : là où elle est certaine

De trouver la paix au plus

Près du bruit monstrueux

Mais moins que chez elle

Où le silence règne la plupart

Du temps - to break the silence


Le rompre avec la fuite dé-

Composée et puis le semer

En chemin - y retrouver son

Etre en longeant les blocs alignés

Deux rangs qui abolissent la

Peur - elle pose une main

Sur une longue morsure dans la

Pierre : l’odeur du fer celui

De la mâchoire mécanique

La seule capable de découper

Cette matière - et pourtant même

La pierre semble défigurée


Le plus dur c’est de se dire

Qu’elle doit être plus résistante

Que ces blocs - sans devenir

Une pierre elle-même : comment

Est-ce possible ? Ce n’est pas

Humain - à son âge - de vivre

Ça - et même plus âgée ce n’est

Pas humain - devant les cheminées

Toutes en lumière de vraies

Rampes de lancement qui

S’offrent à son sommeil quel-

Ques heures dérobées au silence


Eloquent d’une famille inquiète

Devant les types de la SECURITE

Ces lettres qui virent au jaune

Citron dès que la nuit est tombée

Ou qu’elles pénètrent une obs-

Curité - il y en a tellement et partout

Entre eux ils jurent qu’ils ne

Sont jamais blasés - jamais

Mais ce sont des mots un peu

Vides - si longtemps qu’ils

Recherchent des victimes pour

Les rendre à leurs bourreaux


(Et le silence fut rompu par une

Détonation - she’s a good shot)

vendredi 8 février 2008

A Lonely Figure




"S'il faut croire à ses blessures ?
Plutôt deux fois qu'une : c'est elles
Qui montrent le monde"
Il parle ainsi - toujours énervé
Puis il dit encore :
"Elles sont le temps et l'espace
Un foutu morceau de Jesus Lizard
Cassant et tranchant : voilà un aspect
Du vrai - c'est dans une plaie qu'il
Faut se tremper parmi les vaincus
Voilà le combat : refuser
De s'adapter à l'humeur - refuser
L'ambiance et rien d'autre
Du remplissage - du remplissage..."
C'est la mort qu'il faut vaincre même
Si elle a déjà gagné : ça j'avais compris
Il s'éloigne en lançant de grandes
Giclées d'eau salée devant lui - les
Chaussures aux couleurs amnésiques
Elles ont oublié leurs pigments dans la
Mer venant rencontrer ce sable deux
Fois par jour - et deux fois par jour
Eté comme hiver il vient à sa rencontre
Là il rumine sa lutte ce qu'il appelle
"Mon art véritable"
Ou son parcours solitaire
La seule perspective à peu près
Acceptable et aussi courir après
Ce peuple dans l'ombre : pour saisir
Les blessures et la lutte - ce regard
Appuyé sur la digue et la jetée grinçante
Avant de remonter sur la ville - avant de
S'éteindre dans l'espoir rayonnant
Que l'on devine trop éphémère
Il s'étire sur les toits et les figures
De l'ombre : les nouveaux partisans
Travel a lonely road - vers la création
Son art véritable...

jeudi 7 février 2008

Drawn In Outline


Ce ne sont que des silhouettes

A l’écart des ampoules multicolores

Elles ne se cachent pas - elles évitent

Ce que tous les autres recherchent

Les corps sont suggérés - happés

Par la déchirure : venelle malsaine

L’arrière des restaurants et des

Magasins - cartons restes d’aliments

Bouteilles vides prospectus

Parmi elles il y a ce black que je

Vois parfois dans la journée : une Bible

A la main il récite des psaumes

En remuant la tête d’avant en

Arrière - un peu timbré c’est

Probable - mais qui ne l’est pas ?


Ce ne sont que des silhouettes

A l’écart des gens - le doigt de

Dieu semble les avoir poussés là

Et comme des bêtes dociles elles n’ont

Pas montré les dents : la folie la

Dépendance et la colère les trois

A la fois comme un livre sacré

Qui aurait roulé du mauvais côté

De la route avant de se déverser

Dans un caniveau doré - peint de

Cette vertu divine qui mord souvent

Ceux qui la réclament - elle vient

Toujours à leur secours puis elle

Disparaît dans le brouillard des

Grandes villes - muette


Ce ne sont que des silhouettes

Les contours déformés par des

Poches trop pleines - toutes ces

Existences au fond quelle importance ?

Elles se répandent dans les bus les

Venelles malsaines en récitant des

Psaumes ou en éructant contre tout

Et n’importe quoi - la tête d’avant

En arrière les yeux absents au monde

En mouvement - il arrive qu’elles

S’entre-tuent pour un rien un mot

Une faim un souvenir de loin

Ce ne sont que des silhouettes

Les contours d’une réalité dis-

Simulée - drawn in outline


mercredi 6 février 2008

A Short Drink


In A Bad Light 9
Mise en ligne par YK.2

Dans ces visions incandescentes
Un bref instant de miséricorde
Dans le noir tenace taché
De ce mal un message
Alentour qui s'étiole avec
Une joie alcoolisée
L'intensité palpable et
L'espèce qui rôde sous
La lumière crue : se remplir
Les poumons puis descendre
Au chevet du drame - à son chevet

Ask For The Moon


Et récolter un travail au noir

A prix d’or jusqu’à l’overdose

A prix d’or jusqu’à l’overdose

Vendre sa force au plus offrant

Les abattoirs les poutres qui

Flinguent le dos - les larmes

Qui font un fleuve - travailler

A voir la lune tailladée pour

Expier quoi ? Pour comprendre

Quoi ? La nature exacte - cette

Peine qui oublie la prudence

Il ne faut pas me détester

La distance que je mets

N’est qu’un mur de fumée


Sur le gravier d’une place

Ombragée par ces tilleuls

Qu’on a dit malades - dans

Le ventre d’une matinée

Lumineuse et fraîche

Devenir subitement vénéneux

L’instant du départ ces

Secondes qu’on dit malades

Je vais décrocher la lune

Je vais décrocher ce câble

Dans l’espoir d’y rester

Et de récolter un peu de

Cette mort - seulement son

Ombre afin d’y voir plus clair


A quoi tient son emprise ?

Ce pouvoir infernal acheté

A prix d’or au coin des rues

Les abattoirs les poutres

Qui flinguent le dos ces

Chemins détournés de

L’idéal - ce travail qui

S’éternise et touche de ses

Mains calleuses une issue

Supportable - les ombres des

Tilleuls immenses et fines

S’inclinent lentement puis

Se posent sur les visages usés

Insensibles aux promesses...


mardi 5 février 2008

Lieux Communs


Pluie Artificielle 5
Mise en ligne par YK.2

C'est un arbre entre deux bancs
En face : un trait brillant d'enseignes
Les actions qui courent d'un trottoir
A un autre plus large encore
Avant de se poser ici et de perdre
La vue sur le chantier il passe devant
Une de ces vitres en miroir
Hé t'es de plus en plus invisible !
Bientôt plus d'image renversée
Mais un immeuble Kaufman & Broad
Avec une grille noire et scintillante
Des jardins privés et un parking souterrain
La guitare posée par terre n'a plus de cordes
C'est de la dope ou des cordes
De la dope ou des cordes : il en rit aux éclats
Ceux qui ont fait péter toutes ses dents
Une à une : l'émail n'a pas résisté
Encore un rire tonitruant un rire de dingue
Un vrai rire de furieux lavé au détergent
Industriel - cette ville t'a eu cette ville t'a
Baisé bien profond - voilà un sacré refrain
Cette ville t'a eu cette ville t'a...mais une
Autre pauvre cloche a bien dû écrire
Un machin dans le genre lavé au
Détergent industriel - forcément
C'est un arbre entre deux bancs
Protégé de la pisse par un cylindre vert
La pisse des chiens pas celle des
Faux musiciens à l'odeur de paria
Leurs guitares récupérées dans un bac
Poubelle - cassées sur le côté le bois
Enfoncé bien profond...cette ville t'a
Privé de son et d'image - plus qu'un
Atome dans un tuyau numérique plus
Qu'un spasme électrique s'agitant aux
Heures communes histoire de faire
Comme tout le monde mais pour aller
Sur un de ces bancs et admirer le trait
D'enseignes - rire aux éclats blancs

lundi 4 février 2008

Escape Bid


Ce que la vie fait de nous

Elle dit tout bas : je peux t’aider

Elle dit tout bas : je peux t’aider

Alors on fouille dans les tiroirs

De vieux pull-overs et des chemises

A manches longues - mais plus

Rien n’est à la bonne taille

Les heures passent elle revient

A la charge : je peux t’aider


Même si la traversée est parfois

Douloureuse parfois tragique

Quelques mots venus d’un

Pont tournant vous tire de là

D’un état second allongé sur

La transe - les vêtements taillés

Trop larges à présent feront l’affaire

Où sont parties les chairs ?

Ce que la vie fait de nous...


En suivant les traces dans

La frondaison - caché

Sous la feuillée on se laisse

Cribler par les appels à l’aide

Sans connaître la réponse

La main frôlant sa cuisse

Ou le bras s’enroulant autour

D’une taille - puis l’apologie

Des transes chimiques : je ferai


Ce que je peux sans ton aide

Contre toi en fait - sortant de

L’abri déjà criblé de ces mots

En feu comme des fausses

Sorties : plus lentes mais indignes

Sur le départ au bord du pont

Tournant - celui qui n’existe

Plus qu’en dessins noir et blanc

Ce que la vie fait de nous...


A la recherche jusqu’au bout

A la fin même couché par les

Transes comme une épave de

Dessein - la tentation abattue

Comme un vieil édifice

vendredi 1 février 2008

Towards The Last


Une Asahi à la main
En mauvaise posture
Cette rue traçante est passée
Au milieu de lui aussi sûrement
Que la lame d'un couteau
La couleur de la boîte : argent
Dans les pupilles des paillettes d'or
Avec ça il faisait tomber n'importe
Qui - des endroits des cris
La sortie et ce gaz néon
Au-dessus de lui - il indique
La fin ou ce qui s'en rapproche
Ce qui s'en rapproche c'est
La flamme d'un cierge et personne
N'en fera brûler un pour lui
Au mieux des ennemis se feraient
Un plaisir de lui faire couler sur
Les yeux de la paraffine
Chaude et blanche
Il sait depuis le début
Que la vie n'est qu'un péril
Où que l'on se tourne
Où que l'on se trouve
On flotte dans un liquide
Toxique - au moins la nuit
Annonce la couleur : les filaments
Rouges vous habillent de sang
Une enveloppe qu'on s'empresse
De resserrer - elle délimite le
Danger et ses vues sur l'amour
Comme sur l'Enfer
L'Asahi d'argent roule plus loin
Ce bruit de fer sur la chaussée...