The Other Woman
Ils sont là tous les jours
Dans le hall et l’odeur du
Shit remonte dans les étages
Du sum ou de l’afghan
Il a peur de les croiser
Le problème c’est qu’elle
Ne peut pas grand-chose pour
Lui - à part poser une main sur
Sa tête - une main sur son
Fils même pas magique
Lui le croit sans doute : il croit
Que cette main est puissante
Tellement qu’elle retient le
Monde et ses dangers
Pourtant elle n’a pu retenir
L’iPod et son père tous les
Deux arrachés - la chaleur
De sa cuisse est dérisoire
A peine une sensation qu’il
Devra remplacer et plus vite
Qu’il ne le pense - mais pour
Le moment cette chaleur suffit
L’enfant traverse le hall sûr
De lui maintenant et cette
Confiance le suivra bien après...
Souvent elle suffit pour vivre
Les morts sont ainsi
Ils transcendent la fragilité
Ce qu’on ne peut pas éviter
D’ailleurs avec son fils elle
Essuie des insultes : “grosse
Pute” ou “pouffiasse”
Mais les mots s’abîment
Derrière eux - ils n’atteignent
Pas cette confiance dérisoire
Et puis il y a la chaleur avant
Le froid souverain qui décide
Du moment et de l’heure
Et ça il l’apprendra petit à
Petit - c’est ce qu’elle espère
Surtout pas tout d’un coup - que
Le temps l’ébrèche patiemment
Le sens des mots ce qu’ils
Dévoilent est pire que ce froid
“Grosse pute” ce n’est rien
Qu’il se souvienne de la chaleur...