jeudi 21 février 2008

Stare Into Space


Tendre le vide et le silence

Le vide et le silence réparateur - il

Ralentit le désastre - disons

Qu’on le voit venir et que l’on

Peut s’y faire - mais ce n’est pas

Ce qui arrive ce n’est jamais ce qui

Se passe - il se frottait le visage

En étirant son oeil droit jusqu’à

Faire apparaître le blanc et le sang

Cette bouche d’ivrogne et ce teint

Livide - avec ces rides qu’il arrivait

A faire passer pour des rides de

Vieillesse alors qu’il en était encore

Très loin - de la vieillesse


L’alcool lui avait épargné

Le nez : un gros nez bien rose

Pas du tout abîmé par le vin - mais

Comme il disait en faisant une grimace :

Ça va venir mon gars y’a pas de raison”

Une jolie cicatrice sur son front avait

Exactement la taille d’un tesson

De bière - “une bouteille cassée un

Jour de colère - pas le livre hein

Qu’il précisa - un vrai jour une vraie

Colère - et puis merde encore !

Je suis toujours en colère”

Tous ces types rencontrés ils se

Ressemblent trop c’est dingue


Celui-là il parlait du temps

C’était bizarre les petites rides qui

Fripaient sa peau comme des

Vagues sur le sable - il parlait

En commençant ses phrases par un

Oh Brother” suivi de “mon gars”

Il disait : “je veux plus entendre

Ce bruit infernal : l’annonce

De l’effondrement - il monte

Lentement depuis combien

De temps déjà ? En divaguant

D’une rue à une autre et depuis si

Longtemps - mais le temps ne

S’arrête pas on dirait même


Qu’il s’accélère le fumier

Il s’accélère - l’emportera tout

Sur son passage lorsque la machine

Est lancée y a plus d’espérance à

Conquérir - elle s’emballe

Les gens y croient et la suivent

J’les plains de tout mon coeur

Même si j’ai pas de leçons à

Donner - ça fait longtemps

Que je m’suis écrasé et plus bas

Que terre - mais quand même

J’les plains” - là-dessus il se

Remettait à frotter son oeil jusqu’

Au sang et à demander à boire


En remerciement de ces quelques

Paroles - the void in his life

Qu’il ne souhaitait à

Personne - à personne