lundi 6 août 2007

Noir Animal - Un délire nocturne


Jusqu’à quand vais-je pouvoir taper comme un sourd ?

Cogner et garder le silence comme un autre

Cette main contre n’importe quoi

Un mur une planche en bois une porte en fer


Le jour je lutte contre les bruits de fond

La nuit je bute le silence je suis pourtant si fatigué

Parfois je cherche la sortie de secours

La porte surmontée d’un EXIT lumineux


Mais d’où vient ce bruit ? Ce bruit blanc

Qui vire au noir animal le bestial voisinage

D’où vient ce goût de kérosène dans ma bouche ?

Un méchant goût de combustible une huile de pierre


Dans la gorge une salive hydrocarbure vil reliquat

D’un proche qui tombe dans la contraction

Les portes coupe-feu toujours dans l’étincelant

Le transitoire le pressant l’évacuation la méfiance


Autant d’états lamentables que je broie

D’une main qui n’est plus qu’une contusion

Dans ta gueule ou ailleurs comme tu veux

Du moment qu’elle atterrit quelque part sur quelque chose


Tant pis pour les articulations le cartilage

Les charnières physiques improvisées ou planifiées

Tant pis pour les habitants tiraillés des noms sur du marbre

Phalanges segments enrôlés dans l’infanterie


Je vais te passer par la fenêtre te passer par la fenêtre

Ce n’était pas un vol planifié le saut de l’ange en quelque sorte

Sur ta face j’aurais pu tomber ce jour-là j’aurais pu

Depuis la peur m’habille de cernes et de fléaux


Dans le saut la délivrance vous vous souvenez ?

Je monte le volume pour couvrir le bruit du vent

Le souffle comme un zip et le choc sur le sol

Un sol zircon tellement dur tellement dur


A part monter le son je ne vois pas

Je ne vois pas ce que je peux faire d’autre

A part monter le son monter le son qu’il meuble la pièce

Et retourner le palindrome dans un sens puis dans l’autre