jeudi 5 juillet 2007

Oraison


Que valent les mois métastases

Les semaines que rien ne soulève

Les jours élimés les heures sans riffs

Les minutes qui s’étiolent dans la pénombre ?


Le fléau comme une plaie

Qui se fait linceul

Un suaire terreux

Je suis l’Oraison le tueur de liesse


Celui qui met fin aux litiges

Etouffant les prophéties

Ces chevaux réfractaires

Qui renvoient l’éclat des ambulances


Je suis le sniper aveugle

Qui tire sans discernement

Sur la clameur des tirs ajustés

En dépit de ma nuit noir de jais


Je suis la boue que vous retirez

De vos propres mains des eaux grises

Ce limon pollué qui s’étale

Sur vos existences


Des vies sédiments qui s’envasent

Explorant les fonds les égouts

Le dessous des ponts

Creusant des tunnels des galeries


J’observe les hommes recouverts

Les travailleurs dans la fange

Et les dépôts dangereux

Un glaive kaolin fragile comme l’air


Je suis leur guide leur conscience

Une prière dans la terre

Une oraison sous les ponts

Un cantique à l’argile


Que valent des piliers creux

Les treillis de verre qu’un rien disloque

Les constructions de cristal sur des tombeaux

La disgrâce qui s’effondre dans le fleuve ?