Mister Eastman
Nous sommes cernés de questions de clichés négatifs
Qui se tiennent inclinés le long des blasphèmes
Au milieu des places ombragées
Plantées de frênes à bois jaune de paulownias
Et d’autres essences rares à fruits comestibles
Aux feuillages éphémères ou tenaces
Je vois des gens à la peau blanche
D’autres à la peau noire et de Siam
Des clichés des visages des races
La transe internationale l’insurrection des sangs
La ville en roulis dans l’effusion des peuples
De profonds sillons dans la vérité et les mensonges
Mister Eastman fixe ces lumières nomades
Qui surchauffent les rues et les grands ensembles
Les étoffent de couches sensibles de phototypes
Il capte le mouvement novateur
Les aspirations multiples les regards étrangers
Les vétilles ondoyantes sur le coaltar
La ville versatile s’infidèle se refuse
Se donne aux secousses aux reflux aux nuances
Elle se bariole s’offrant de nouveaux habits
Des tonalités extérieures nacrées qui oscillent
Sur les bancs dans les parcs les descendances
Et instaurent un va-et-vient des épreuves polychromes
Mister Eastman armé de ses films acides
Se balade dans l’instable et me dit :
“Eh Petit ! Nos vies sont des clichés sur négatifs
De sacrés foutus préjugés sur pellicules
Pas de gentils ni de méchants
Juste des instantanés en pagaille”
La ville s’hybride mais ne le sait pas encore
Fardée d’un imaginaire collectif qui s’ignore
Mais qui grave malgré tout les films de Mister Eastman
De drôles de miroirs animés qui se voudraient sans tain
L’amalgame d’étain sur l’envers finira bien par réfléchir
La lumière de la ville nouvelle