Amour à froid
Tu regardais par la fenêtre
Et tu m’as dit :
Cette ville n’est pas la mienne
Je t’ai répondu :
Ma vie n’est pas la tienne
Tu as ajouté :
Je n’aime pas tout ce gris
Je t’ai répliqué :
Je suis souvent gris
Au ras de la poussière
Ta réponse a fusé :
Trop souvent par terre
Tu deviens comme ces murs
Mon objection a pris son temps :
je les trouve beaux ces murs
Tes boucles brunes ont tremblé :
Le problème est là
De loin je les ai caressées avant de lancer :
Il est peut-être anodin
Ta riposte dans le spleen :
Je ne crois pas. Pas pour moi
Il y a la musique aussi...
La musique ? Ai-je répété. Tu as confirmé :
Je n’écoute que de la musique cubaine
Et toi que de la cold wave
Je n’ai pas pu me retenir :
Encore un prétexte !
Tes boucles ont bougé à nouveau
Quand tu m’as répondu :
Pour toi. Pour moi c’est essentiel
L’espace se clôt près d’un vide
Une pièce étroite qui rétrécit encore
La solitude n’est pas une invention
Mais il est si difficile
D’en dépeindre le goût