mercredi 18 juillet 2007

Oraison 2.0


Attention aux appareils qu’on éteint

A ces machines qui s’éclairent la nuit

Aux confins des heures frauduleuses

Egrenées par un moniteur


Attention à mon désespoir

J’ai l’horreur à subir

Surtout ne me retenez pas

Dans vos limites étanches


Je dors aux côtés de la mort

Et je l’interroge l’esprit à la colère

Comment respirer sans artifices ?

Bien sûr elle rit aux éclats


Débranche ton respirateur

Ce n’est qu’un style artificiel

Le déchoquage est salutaire

Les décharges sont salvatrices


Le cauchemar au bout du couloir

Avec un peu d’imagination

A la beauté d’une symphonie

Colle ton oreille contre ma poitrine


Tu entends ces battements qui crèvent ?

Ils t’aspirent dans leur mécanique sordide

Dans cette absence enfin as-tu la réponse ?

Celle que tu cherches dans le refus des prothèses


Elle ajoute comme ses joues se creusent

Courage et grâce sont les deux seules lois

Toutes les autres sont des appendices

Greffés sur les cadavres convaincus d’être en vie


Tu ne trouveras jamais l’air la gueule ouverte

Tu dois subir le manque et l’éclair

La sécheresse d’une musique hospitalisée

Et les chocs répétitifs jour et nuit


Sur ces paroles de fureur

Elle éclaire les cadrans un à un

Et les grise de sa résolution

De ses funèbres défaillances