Oraison 2.0
Attention aux appareils qu’on éteint
A ces machines qui s’éclairent la nuit
Aux confins des heures frauduleuses
Egrenées par un moniteur
Attention à mon désespoir
J’ai l’horreur à subir
Surtout ne me retenez pas
Dans vos limites étanches
Je dors aux côtés de la mort
Et je l’interroge l’esprit à la colère
Comment respirer sans artifices ?
Bien sûr elle rit aux éclats
Débranche ton respirateur
Ce n’est qu’un style artificiel
Le déchoquage est salutaire
Les décharges sont salvatrices
Le cauchemar au bout du couloir
Avec un peu d’imagination
A la beauté d’une symphonie
Colle ton oreille contre ma poitrine
Tu entends ces battements qui crèvent ?
Ils t’aspirent dans leur mécanique sordide
Dans cette absence enfin as-tu la réponse ?
Celle que tu cherches dans le refus des prothèses
Elle ajoute comme ses joues se creusent
Courage et grâce sont les deux seules lois
Toutes les autres sont des appendices
Greffés sur les cadavres convaincus d’être en vie
Tu ne trouveras jamais l’air la gueule ouverte
Tu dois subir le manque et l’éclair
La sécheresse d’une musique hospitalisée
Et les chocs répétitifs jour et nuit
Sur ces paroles de fureur
Elle éclaire les cadrans un à un
Et les grise de sa résolution
De ses funèbres défaillances