In-Pace Stereo
Les saisons inimitables perdues en route
Par la grâce électrique de vocaux stylés puis déchirants
Comme ceux de Nick Cave
Sont gravées sur les trottoirs lésions de bitume
De longues écorchures que l’on touche
A la recherche de salves éthérées de bordées soniques
Pour ne découvrir que l’odeur de l’éther
Des charges des rafales de batteries chirurgicales
On embrasse les sons veloutés le filtre de séquences étoilées
Tandis que les corps pleins sont renversés par les capots métalliques
Et deviennent des corps creux
Des corps creusés aux sonorités sèches
Qui se diluent dans la réverbération des lignes de basse
Impossible de tourner la page de la distance
Jetant dans tous les sens des compositions en déroute
Les lambeaux majeurs qui ne tiennent plus l’accord
Les duels délaissés autrefois séduisants
Tressés de toutes les rengaines confuses et fébriles
De toutes les matières graves et hantées aux volumes rauques
De tous les desseins ruinant les cellules
Mais nous étions des coupables scandaleux
Aux esprits fêlés aux colliers de lumière
Dont l’éclat terroriste engendrait trop d’indociles
Hier encore nous étions les princes aux vertus despotiques
Aujourd’hui enfermés jusqu’à la mort dans un corps simple
Incolore et indolore les délires stellaires aux oubliettes
Plus de descentes aux enfers plus de chasses irascibles
La beauté dort et repose en paix aux carrefours rabattus
A la croisée de destins tragiques et des griffures
Que l’on visite à la chaîne séparé de l’ignoble
Par un frimas douteux des ondes fantoches
Escamotant les plaies torrides qui fendillent la chaussée