mardi 10 juillet 2007

In-Pace Stereo



Les saisons inimitables perdues en route

Par la grâce électrique de vocaux stylés puis déchirants

Comme ceux de Nick Cave

Sont gravées sur les trottoirs lésions de bitume

De longues écorchures que l’on touche

A la recherche de salves éthérées de bordées soniques

Pour ne découvrir que l’odeur de l’éther

Des charges des rafales de batteries chirurgicales


On embrasse les sons veloutés le filtre de séquences étoilées

Tandis que les corps pleins sont renversés par les capots métalliques

Et deviennent des corps creux

Des corps creusés aux sonorités sèches

Qui se diluent dans la réverbération des lignes de basse

Impossible de tourner la page de la distance

Jetant dans tous les sens des compositions en déroute

Les lambeaux majeurs qui ne tiennent plus l’accord


Les duels délaissés autrefois séduisants

Tressés de toutes les rengaines confuses et fébriles

De toutes les matières graves et hantées aux volumes rauques

De tous les desseins ruinant les cellules

Mais nous étions des coupables scandaleux

Aux esprits fêlés aux colliers de lumière

Dont l’éclat terroriste engendrait trop d’indociles

Hier encore nous étions les princes aux vertus despotiques


Aujourd’hui enfermés jusqu’à la mort dans un corps simple

Incolore et indolore les délires stellaires aux oubliettes

Plus de descentes aux enfers plus de chasses irascibles

La beauté dort et repose en paix aux carrefours rabattus

A la croisée de destins tragiques et des griffures

Que l’on visite à la chaîne séparé de l’ignoble

Par un frimas douteux des ondes fantoches

Escamotant les plaies torrides qui fendillent la chaussée