lundi 21 janvier 2008

Smoke Screen


La cigarette tient en équilibre

Très bas sur les doigts : elle

Pourrait brûler les premières

Phalanges mais ce n’est pas

Grave - à y regarder de plus

Près on remarque des traces

De brûlures des traces

Anciennes ou des marques

Jaunes - les braises qui ont

Léché la peau déposé la nicotine

C’est dégueulasse


Quand on remonte vers son

Visage on est surpris de trouver

Un visage net - jeune et sain

Les cheveux coiffés en arrière

Ils dégagent un front large

Et blanc marqué de deux ou

Trois rides d’expression

Une intense réflexion

A moins qu’il ne s’agisse d’une

Inquiétude d’un deuil - une

Tragédie de cette nature


La tête est inclinée sur le côté

Le corps est voûté - en fait

Il n’est pas si jeune - ça saute aux

Yeux quand il se relève un peu

Et qu’il sort prendre l’air

Derrière lui sur la table

Un cendrier plein trois verres

Vides - des verres à bière

Une trace dans l’air comme

Un silence lourd et trop long

Quelque chose d’anormal


Il ne reviendra pas - c’est le

Barman qui a dit ça en essuyant

Une table près de la mienne

Il n’est jamais revenu vrai

Un écran de fumée disloqué

Dans la nature avec ses rides

D’expression - il est mort

Aussi bien ou pas - les doigts

Pris au piège des cigarettes

Heavy smoker heavy smoker...

De la cendre éparpillée