Brasser la fureur
Jusqu’où irez-vous ?
Sur l’écran lucide défile la sanction
La sentence au fer rouge
En boucle elle processionne
Déroule son châtiment
La rançon de la vie La coupe sombre
Une boucle flanquée d’un anneau d’acier
De guerre lasse un canon tonne
Et renverse la chinoise Les frêles épaves
Taches brunes Des brûlures de cigarettes
Résidus obscènes de l’interdit
Sur les peaux Sur les murs
Nous sommes le sang de la nuit
Le lit des astres Des corps à l’acide
Nous portons les heures qui s’écroulent
Et repoussons l’aube
Comme des redresseurs de tôles
Des tôles tragiques
Assombris par les échos lointains
D’une métropole diaphane
Jusqu’où irons-nous ?
A l'horizon flatliner
D’un écran plat D’un arrêt cardiaque
Laissant les débris Des flash-back
La musique sournoise de la vie
Défile et se diffuse sur les parallèles
Dans les rues verticales
L’écho brisé d’une comptine amère
Le refrain vicieux au parfum de métal
Comme une poussière crasseuse
Brasser la fureur Mener la guérilla
Pour que la boucle de sang
N’étrangle que le large
Quand l’aube écarte
Les cloisons qui enfermaient
Toute la force brute d’une phrase écarlate