Coolness
Le reste de la meute à la traîne
Pour l’instant tu la sèmes
Le miroir devant aspire la ville
Sous les arches tu passes La bouche remplie de tessons
Tes baisers sont de verre Tes baisers sont blessants
Et laissent sur les visages une vapeur sanglante
Les âmes en décomposition
Pour l’instant tu les fuis
Réfugié dans ton for intérieur
Ce Palais cinglant Garnison imprenable
Le coeur en lambeaux de glace Tes pas sont rapides
Et laissent dans leur sillage une effluve de rage
Les temps sauvages qui sont les nôtres
Pour l’instant tu les chasses
Dans les ruelles maquis
Les souterrains de vaine résistance se multiplient
Au rythme des doses Tes muscles s’atrophient
La peau tirée sur une carcasse encore saine
La sombre écume qui se perd dans mille déserts
Pour l’instant tue la morphine
Elle lance ses appels à la détente
Dans les cathédrales païennes Comme des insultes
Aux vieilles névroses aux crises anciennes
Dans un monde coolness sans décadence
Les nouvelles nécroses les voix synthétiques
Pour l’instant tuent l’être au monde
Elles construisent d’autres camisoles
Usinent de faibles apôtres aux pauvres discours
De nouvelles providences sous contrôle intégral
Les icônes assistent impuissantes à l’hécatombe
La jouissance sans le prix à payer
Pour l’instant tue la révolte
Canalise les forces réveille les brutes
Dans les rues l’émotion filmée froide maîtrisée
Condamne la ville secrète au blues à la déchéance
Les enfants à la haine glaciale des écrans numériques