vendredi 22 juin 2007

Coolness



Le reste de la meute à la traîne

Pour l’instant tu la sèmes

Le miroir devant aspire la ville

Sous les arches tu passes La bouche remplie de tessons

Tes baisers sont de verre Tes baisers sont blessants

Et laissent sur les visages une vapeur sanglante


Les âmes en décomposition

Pour l’instant tu les fuis

Réfugié dans ton for intérieur

Ce Palais cinglant Garnison imprenable

Le coeur en lambeaux de glace Tes pas sont rapides

Et laissent dans leur sillage une effluve de rage


Les temps sauvages qui sont les nôtres

Pour l’instant tu les chasses

Dans les ruelles maquis

Les souterrains de vaine résistance se multiplient

Au rythme des doses Tes muscles s’atrophient

La peau tirée sur une carcasse encore saine


La sombre écume qui se perd dans mille déserts

Pour l’instant tue la morphine

Elle lance ses appels à la détente

Dans les cathédrales païennes Comme des insultes

Aux vieilles névroses aux crises anciennes

Dans un monde coolness sans décadence


Les nouvelles nécroses les voix synthétiques

Pour l’instant tuent l’être au monde

Elles construisent d’autres camisoles

Usinent de faibles apôtres aux pauvres discours

De nouvelles providences sous contrôle intégral

Les icônes assistent impuissantes à l’hécatombe


La jouissance sans le prix à payer

Pour l’instant tue la révolte

Canalise les forces réveille les brutes

Dans les rues l’émotion filmée froide maîtrisée

Condamne la ville secrète au blues à la déchéance

Les enfants à la haine glaciale des écrans numériques