Un Matricule
A ces gens pour qui la vie
A perdu un sens si faibles et
Si forts de leurs faiblesses qui se
Déplacent en transfert se couvrant
De chiffres monstrueux
“C’était difficile de se réjouir”
De continuer dans la ville
La vie quotidienne
Leurs pensées sont des gardes
De la folie des menaces du
Découragement qui toujours se
Montre plus pressé un bijou
Précieux une Jaeger-LeCoultre
Il me l’a montrée en me faisant
Jurer de n’en parler à personne
Ce n’est pas le vol qu’il re-
Doutait pas le vol non
Il ne voulait pas qu’on le
Pense riche il ne l’était pas
Et puis de toute façon la montre
Il ne la portait pas dans la vie
De tous les jours : les courses au
Traiteur italien un verre de vin
A l’Hemingway pourtant à l’opposé
De son quartier : “J’y suis bien
C’est un endroit calme et dans
Cette ville c’est rare” il expliquait
Son choix de cette façon et remettait
La montre dans son boîtier d’origine
L’appartement donnait sur une cour
D’école une école catholique
Cris d’enfants sonneries...
Avec le temps la plupart
Des vieux avaient pris l’habitude
De vivre à ce rythme scolaire
Réveil 8 heures pour la rentrée
Fin d'après-midi 17 heures avec la
Fin des cours volets fermés 20
Heures et télévision pas mon
Vieux celui qui m’avait recueilli
Un matin chaotique encore plus
Chargé que d'ordinaire à l’époque
Moi c’est surtout les trompettes
Que je faisais sonner : je ressemblais
A un chat malade des plaques des
Morsures et sauvage le vieux m’a
Préparé un petit-déjeuner voilà presque
Clean et sociable au moins avec lui
La Jaeger il me l’a promise
A une seule condition :
Que je ne la porte jamais
C’est une rescapée qui ne
Supporte plus la lumière vive