mardi 4 décembre 2007

Celestial Echoes


Quand la porte se referma

Il sentit un filet d’air froid

Juste à la base de sa nuque

Un jour qui pesait lourd

Le poids d’une dégradation

Orageuse un ciel bas et

Dangereusement illuminé

Ce qu’il avait vu lui donnait

Envie de cogner une envie

De vengeance : les pauvres

Entre eux sont des enflures


Il tournait et retournait

Cette phrase dans son crâne

Quoi ? Qu’est-ce que tu

Croyais exactement ? Tu

T’attendais à quoi au juste ?

A de la solidarité ? A de la

Compassion ? Ou bien ?

Témoin et acteur de leur

Décrépitude morale : ils ne

Savent plus être humains

Ils ne reconnaissent plus


Leurs frères vendent leurs

Nouveau-nés mangent leurs

Propres chairs ce qu’il perçut lui

Donna aussitôt l’envie de les

Tuer tous un par un celui qui

S’était vautré à poil après avoir

Exhibé son sexe partout un

Tatouage de la Vierge Marie

Sur le dos une image sainte

Sur la peau d’une épave

Qu’espérait-il de la Vierge ?


Et celui qui son fils dans les

Bras cherchait de quoi s’éclater

Il se répandait en insultes le venin

Des pauvres “je vais le passer

Par le vide-ordures ce petit enfoiré !”

Des haut-le-coeur dans la rue

Les affiches publicitaires

Un assemblage de Spoerri

Ce clou fiché dans un crâne

Un cache comme une muselière

Les échos célestes de la misère


Alors que chacun se conforte

Encore dans le rêve d’un pays

Parfait : un peuple qui sombre