On retient
L’image absolue
De la guérison
L’assaut imprévisible
Du mal et ces ravages
Invisibles
Les douleurs
Interdites
D’un monde
On en retient
Sa lucidité
Comme seul trésor
Ce mot détonateur
Qui embrase
Les solitudes
Et les deuils
Conscient des
Blessures
Qui s’évanouissent
En prenant le large
Sans autre violence
Que celle d’un sacre
Par le mythe
Ou ses crimes
L’atteinte physique
Ou le désespoir
Envers l’offrande
Qui reste là
Comme souvenir
Que l’on brûle
Assigné à ce langage
Bandé par le silence
Réduit à sa grâce
Sans autre violence
Que ces transformations
À l’œil nu
L’épreuve de ta
Beauté indispensable
L’intimité s’écrase là
Dans ce mouvement
Flux de pur sang
Détruisant toute
Existence d’un amour
Partagé
Où quand l’odeur
Du meurtre imprègne
Jusqu’aux murs des
Immeubles
Sur tous les fronts
On tremble
Dans cette extase
Carnivore
Où la mort devient
La seule langue
Commune
Ces nouveaux signes
Sont pourtant clairs
Simple cosmétique
De la destruction
Quand l’autre
S’éternise
Dans l’esthétique
Immuable de
L’existence
Rien ne peut dépasser
L’ombre de ces causes
Tragiques
Qui s’abattent
Comme des guerres
Le gel de tout espoir
Pour un temps
Un temps seulement
Que l’observe
Comme un lieu
Éloigné
Qui manque
Terriblement
A l'image
D'un fragment
De son horizon
Illuminé
Sa mécanique urbaine
Éprouvée
Que l’on partage
Au milieu de la foule
Habité par l'impuissance
De ces mensonges
Que l'on ne peut
Plus dissiper
Pour nous rappeler
Que le désir est une messe
Que l’absence est sa
Liturgie
Son portrait composite
Ses cœurs d’îlots
Que l’on arpente
Comme on survit
Dans un espace
Public magnétique
Le corps suspendu
Dans une ville-jardin
Qui s’ignore
Tout ce qu’elle se
Refuse encore
À donner
Comme ses veines
Crevées en voie
De renaissance
Alors que l’on refuse
Ses découpures
Pour ne voir
Que sa beauté
C'est que bien
Des choses
Nous échappe
Comme une voûte
Qui se dresse
Au-dessus de notre
Monde
Le regard en silence
Terriblement pauvre
Devant ce visage
En tout point intact
Qui nous a laissés
Éperdus bouleversés
Surgi comme un
Revenant
Face à nos
Restes d’étoffes
Du fond d'un
Ciel printanier
Jusqu'à son hiver
C'est que bien
Des choses
Nous parle
Encore de son
Être invisible
Il faudra simplement
Lui faire savoir
Quelles épreuves
Elle a traversées
Et le bonheur inouï
De celui à qui
Elle a donné
Cette terre éternelle
Comme sa peine
Sans limite qui
Dépasse les jours
Peu importe
Cette utilisation
Le survol quotidien
D’un vide époustouflant
Cet assaut d’une beauté
À peine couverte
À l’extrême presque
Mystique s’il n’y avait
Ces grues et ces quartiers
À flanc de falaise
Et ce bruit à
Jamais dégénéré
Proche d’un concert
Du Velvet Underground
Si proche dans l’esprit
De cet espace super star
Survolé dans un calme
Inadmissible
Tout y semble
Bien trop isolé
Bien trop éloigné
Tout y semble
Overdose de
Quelque chose
Lumière blanche
Soleil écrasant
Gris tuant
Couleurs soudain
Éclatantes
Comme une pesante
Résurrection
Ce qui reste
D’une vaste terre
Polluée
Après avoir
Balayé d’un revers
Les traces de la pluie
Écouter son
Rythme
Voir les rues
Lubrifiées
Et les corps
Se refléter
Comme se dépose
Une brume pleine
De lumière
On se dit
Qu’un futur
Est en train
D’arriver
Que l’on aimerait
S’injecter
Comme un simple
Rayon à venir
Son humide ravage
Illuminant soudain
La rade
Par cette brèche
Tout semble passer
Cette dose oubliée
Qui fait lâcher le
Cœur à tous les coups
Par cette brèche
Tout le mal paraît
S’engouffrer
D’une intention
Longtemps ruminée
On n’échappe pas
À la destruction
On devrait pourtant
Le savoir
Que cette dose
Oubliée fait lâcher
Le cœur à tous les
Coups
La trajectoire de
Tous les survivants
De ces mondes
Électriques rejetés
Pour ce qu’ils sont
Dans cette étrange
Confusion des peines
Et des victimes
On devrait pourtant
Le savoir
La même dose
Prise des années
Après font flancher
Le cœur à tous
Les coups
Trop irradiant
Pour se fondre
Aux pensées
Il s’apprête
À disparaître
Accoudé à
L’horizon
Là où l’on
Voit les arbres
Surmonter
La peine
Après avoir
Été arrachés
Couchés sur
Les trottoirs
Laissant des
Ecchymoses
Dans la mémoire
À contre-courant
De ce vent
Qui souffle
La mort
Les couleurs
De l’encens
D’un ciel
Boréal
Et nos vêtements
Taillés dans l’élégance
Du désespoir
Pour seule armure
D’îlots tout neufs
En résidences
Passés par le fer
De la modernité
Celui que l’on tord
Dans sa blancheur
Initiale
À contre-courant
Du sang et de la
Pourriture
Des yeux au-delà
Du mal et de
La glace
Nous avons toujours
Les yeux fixés
Sur ce qui dépasse
Nos forces
Comme un enfant
Dans la confusion
De son cœur blessé
Sur les visages
Heureux et les
Façades qui s'élèvent
Comme de nouvelles
Sculptures
Ces miroirs
Du prodige
Dans lesquels
On se perd
Autant de blessures
Qui paraissent sévères
Avant de nous rendre
A l'écoulement
De la vie
On parle de
Brisure fatale
Jusqu’au bout
De quelque chose
D’une liberté
Toujours un peu
Terrible
Et d’évanouissement
Général
Ce désespoir intégral
Vois-tu
Je le porte
Et je le jette
A la face de
Ce travestissement
Un zoom trop
Indiscret sur
Les dessous
De la ville
De son évidente
Capacité à sa
Propre résurrection
Qui passe
Loin de la mise
À mort que l’on
S’impose sans
Raison
La jeunesse magnifique
S’enracine toujours
Dans l’éternité
Ce vécu à la face
Des amputés
Comme une terre
À retrouver
Une ville dans les
Limbes
Devenue le
Paysage intérieur
Ravi à l’univers
Défait
Comme une plaie
Qui s’incruste là
Où souffle la mort
À l’ombre d’une chair
Tant aimée
Il s’agit d’en
Éclairer l’état
Tragique
Ces faces
Usées par les
Marches
Les quartiers
Mutés
Leurs mutations
Que personne ne
Voient encore
Rendus à quelque
Chose d’humain
Dans l’attente
D’un changement
De regard
Toujours cette
Foutue patience
À l’épreuve
De tout
Où tout se réduit
Au temps faisant
Son œuvre
On s’habitue si
Lentement
À ce qui se joue
De la mémoire
On vole
Un dernier
Soupir
En se disant
Qu’il est sûrement
Trop tôt
Pour l’infini
Comme on prend
À l’envers le chemin
Qui mène
Du début à la fin
Ce rythme presque
Parfait c’est peut-être
Celui-là
Dans cette balance
Typique des métropoles
L’asile insensé
De la normalité
Il faut tout prendre
Ainsi – par la fin
Se voir mourir
Et vivre
Partir puis s’aimer
Enfin comme il faut
Regarder ce visage
Le voir s’évanouir
Pour mieux le retenir
Là où il doit être
Au creux de sa liberté
Et de son retour
La mort toujours
Éloignée par sa
Proximité vécue
Ce devenir-obscur
Bien dissimulé
Dans les gènes
Le projet toujours
De le déjouer
De se laisser porter
Par l’indifférence
Que l’on refuse
Sans relâche
Au cœur des villes
Parsemées
D’éclats mauvais
Étouffant sous le
Mensonge
D’un vent parti
Du siècle
Destructeur
Balayant ce qui
Reste de vie
D’écrits sacrés
Bien enfouis
Dans une terre
A jamais promise
