Tout au bord
De ces rives
Comme des
Lèvres
Comme on
Blasphème
Pour avoir
Perdu ce
Que l’on avait
De plus cher
Comme on
Blasphème
En voyant
Le jour presque
Éternel
Les bras étendus
Sur la baie vitrée
Coulissante
Tous ces morts
Qui s’agitent
Dans les yeux
Bleus de la rade
Comme on
Blasphème
En voulant crier
Après avoir
Juré contre
La détresse
Suprême
Et savoir
Qu’au bout
Du corridor
Je te vois
Et te revois
Encore :
Aux éclats dorés,
réduisant l’absence
pour un temps,
ce temps un peu
choqué qui semble
dire, en boucle,
« quand reverrons-
nous ? », et cette
pensée ne cesse
de vouloir passer
sur l’autre rive…
Les faveurs illusoires
que l’on devine tout
en bas, et les vertiges
et les griseries…Comme
l’on craint de se voir,
sans pourtant
s'arrêter en chemin,
le retour impossible…
Sur un corps en trans-
humance…Qui
s'égare à traverser…