jeudi 10 janvier 2008

French Paradise


Les cheveux rasés

La marque des grands

Blessés - ceux qui sont

Montés au front et regardent

Le monde avec cet air de

Mépris - s’acharnant à fuir

Les nuances - les nuances

Sont parties comme les

Morceaux d’un cartilage

Rongé par l’usure et

L’effort - ce monde est

Une colonne vertébrale at-

Taquée : une guerre sournoise

Qui se déroule à l'aveugle


Des fois il met un costume

Porte une chemise noire

Avec un col blanc et une

Cravate satin bleu pastel

Une bière à la main

Heineken ou Kronenbourg

La bière - l’air d’un skin

Ou d’un autre rebelle de ce

Genre - il sait qu’il tombera

Sur plus fort que lui : c’est la

Règle à ce jeu - on tombe

Toujours sur plus fort que soi

Même avec le costume on

Dirait un foutu skin de gauche


Il se promène toute la

Journée en essayant de se

Battre - se débarrasser des

Dernières traces de subtilités

Et d’intelligence qui traînent

Encore dans son cerveau

Le pire c’est que personne n’a

L’air de se rendre compte de sa

Dérive - on peut l’éviter - ouais

On peut c’est facile il suffit

De marcher plus vite - d’éviter

Les endroits où on le trouvera

A coup sûr - facile de le

Voir le moins possible


Il existe pourtant

Et hante les esprits

Fracturés par la peur

La fusion nous guette

Et la cassure qui va avec

Quand la rage devient la

Machine la fusion nous

Guette et la cassure qui

Va avec...


mercredi 9 janvier 2008

Traffic Lights

(Reload My Gun)


Le mauvais éclairage

Quand la nuit s’illumine

Dans son entier - le couteau

Dans le ventre et la bouche

Ouverte - pour le contrôle

D’un territoire - le contrôle

D’un territoire du côté

De Tallinn


Un mot sûrement mal

Venu - le coup est parti

Une longue lame imparable

Elle s’enfonce trop profond

On la retire on meurt

On la laisse dans son étui

De muscles on meurt

Le plus bel âge pour ça


Et les feux de circulation

Le bruit de la circulation

Le kérosène qui rentre

Par les narines - l’essence

Comme un nouveau sang

L’obsession du temps

Qui prend l’odeur d’une

Essence - elle coule


Dans le caniveau et charrie

Des batailles rangées pousse

Des rivalités - sous les feux

De la rampe et du monument

Aux morts une tour comme

Une vigie sur la rade

Tournant le dos à la ville

Découpée en quartiers de


Viande - en quartiers de

Phobies : on n’a pas trouvé

Mieux comme divertissement

De mauvaises lumières mais

Qui séduisent les plus vulnérables

Les plus dangereux aussi

Des insectes qui s’écrasent sur

Les feux de circulation


It’s not exactly

Light entertainment...


mardi 8 janvier 2008

Broken Spirit


Le peignoir bordeaux

Est sur son crochet

Il n’a pas bougé depuis...

Elle descendait chaque

Matin l’escalier - les pieds nus

Vêtue d’un simple et léger

Peignoir bordeaux


Ouvert jusqu’à la naissance

De sa poitrine - là où une

Ombre de chair n’est jamais

Innocente - ce sillon noir striant

La peau blanche se déplaçait

Doucement à chacun de ses pas

Et de ses gestes


Puis le rituel des soins de

L’esprit - elle s’y soumettait

En déclarant : “pour ne pas

Me perdre dans toutes ces

Images” - il fallait la

Connaître pour comprendre

Ce qu’elle voulait dire par là


L’époque est dure pour

L’esprit - tant de choses vous

Eloignent de vous-même

N’est-ce pas ? Le coeur de

Lumière ce coeur nucléaire

De la conscience est toujours

Perturbé par des interférences


Le froid finissait par l’atteindre

Les dalles de pierre pouvaient

Etre mortelles au petit matin

Mais elle se laissait envahir

Remontant son peignoir

Et avalant un café trop fort

Her spirit was broken”


Her spirit was broken

Un motif qu’elle aimait

Et craignait plus que la mort

En personne - elle écoutait

Lisa Germano trop souvent

Puis elle est partie loin des

Interférences - lentement


lundi 7 janvier 2008

Porno Star (Suicide 2)


L’entraîneuse fatiguée

Se regarde dans la glace

Derrière le comptoir

La fresque là-bas au fond

C’est elle qui l’a peinte

Un grand paysage : une ville

Du Nord - Gand et ses canaux

Elle ne se souvient que des

Canaux - ce qu’elle faisait

Ailleurs dans la ville est

Ecrit sur son corps

Mais c’était une belle

Ville - riche et propre

Avec des bars chauffés par

Des cheminées géantes grandes

Comme des bouches de métro


Good people and money”

Le bon temps et puis bien

Sûr l’enfer - les rues et leurs

Traits jaunes après les caméras

Obscènes - les traits jaunes

Sur les pavés après les caméras

Un peu comme si elle avait

Pénétré vivante dans une

De ces cheminées géantes

Les objectifs semblaient

Moins agressifs par moment

On circule à sa guise...

Good people and money”

Il doit bien y avoir encore

Des vestiges de ses exploits

Sur le net - des trucs en libre


Consultation - elle s’en moque

Aujourd’hui qui la reconnaîtrait ?

Tout est allé si vite quelques

Années de travail à se crucifier

Quand même Gand est un joyau

Une merveille du Nord

Plus belle encore sous la pluie

Parce que les pavés

Réfléchissent les alignements

Parfaits - façades blanches

Enrichies de bois et de détails

Austères - puissante et rude

La rue ses vitrines et le

Silence des caméras numé-

Riques et les soirs à l’hôtel

Déjà le reflet futur

vendredi 4 janvier 2008

Are You Free ?

(Oraison 5.0)


Maintenant dans l’oubli

Une zone stérile où les

Lieux de l’enfance paraissent

Déjà ternis - on a obtenu

Le droit de se dire : je suis libre

You are free...s’emparer de

Nous : jeter le reste - de

Nouveau le salut de revoir les

Justes et de s’étonner

Parce qu’il y a les banques

La maladie plus belle que

Tout - plus forte que l’illusion

De l’âge adulte : allez au diable

Et oubliez-moi à nouveau


De l’eau pure sur le corps

Qui s’écoule comme une huile

Parfumée - sur des muscles

Et des os qui ont obtenu le droit

De la colère - jour et nuit

Il n’y a jamais assez d’étages

A grimper - jamais assez

Des marches et des marches

Et négligez les insuffisances

Acquises marche après marche

De part en part un endroit

Qui m’a détourné avant de

Décider : la date du retour

La deadline à respecter


Sur chacun d’entre nous

Une DLC : on peut choisir

De l’effacer ou de la retirer

Comme un autocollant - puis

On s’échappe de ces lieux

Encombrants on passe à côté

De la mer - cette fois les yeux

Secs d’embruns - l’entrée de la

Cité est curieuse toutes ces

Routes qui s’enlacent des branches

Auxquelles on s’attache : c’est

Par là que nous arrivions

Et je ne peux l’oublier malgré...

Quand serai-je libéré ?



jeudi 3 janvier 2008

Family House

(A Realistic Experiment)


De l’eau chaude et du

Chocolat en poudre - l’air

S’infiltrait par les fissures

Dans le mur et à travers le

Bois pourri de la porte - Ce bol

D’eau chaude pour la journée et

La mine effondrée de la mère


La grille franchie personne

N’en savait rien - il fallait

Tenir pour la maison

Sa dignité l’image d’une

Famille - même si ce n’était

Pas l’essentiel : surtout ne pas

En rajouter - être fier


Il y avait cette chaudière

Enorme et bruyante qui

Annonçait les jours froids

Et les rassemblements

Autour d’un radiateur dans

La salle de bains - putain

De maison de maître


Immense presque un

Château pour un môme

Avec ces pièces interdites et

Son grenier troué dangereux

Mais fascinant - on rêvait tous

D’y monter ou de se barrer

Ça dépendait de la température


La glycine dans la cour

Les arbres au fond du jardin

Et les rosiers - des rosiers

Avec des plans de pavot

Et l’odeur des groseilles

En jus de fruits épais - amer

Mais réconfortant : ce n’était


Pas dramatique juste limite

Pas dramatique juste limite...

Comme cette eau et ce chocolat

Pour la journée et parfois pour

Des jours : quelque chose

Comme McLiam Wilson

Et alors ? Pas dramatique...

mercredi 2 janvier 2008

Guerre-Eclair


Elle se lève comme

Dépossédée de sa force

Vive cette beauté qui mourut

Près de moi alors qu’elle

Avait tant donné des heures

Se piquant désormais de

Larmes - Inhabitée


Des insultes soudaines

Une pluie brûlée de haine

J’ai vu le mal s’abattre et

Je m’en suis protégé - les

Mains dans l’acide l’odeur

De l’acide comme sortie

D’une bouche déformée


Plus tard je l’ai revue

Les bras chargés de courses

Avec le souvenir de l’injure

Entre nous - elle semblait

Accablée par les réponses

Pour toujours sous le grain

Etait-ce si important ?


On a tous terminé ainsi

Ejectés de force ou épuisés

Mais évidemment à l’heure

Sépia quand la ville devient

Brune l’éclairage est cruel

Il faut rentrer dans la gravité

La bêtise ou la violence


Entre nous une scène vorace

Qui s’est reproduite encore

Et encore - combien sont

Debouts à vivre comme avant

A survivre de courses et de

Réponses qui n’en sont pas

L’être attaqué à sa source


Par un instrument de combat

Des visées volcaniques

Qui s’autodétruisent ou tuent

Dans la charge et s’installent

Au sommet - de quel mont ?

Elle est descendue dans une

Noria un chapelet sans fin