Ça fait partie
Des ruelles
Tout ce qu’on
Laisse
De son corps déchiré
Puis récupéré
Et déchiré à nouveau
Un genre de
Matière pourrissante
Que l’on néglige
Puis que l’on muscle
À nouveau
Rien qu’une ordure
Puis désirable
Que l’on jette
Une fois encore
Avant de le réinvestir
Comme un devenir
Décharge
Beau à voir
Tout bien habillé
Le corps dessous
Un seul récit
Que l’on offre
Que l’on a offert
Pour toujours
Et qui mène
Au ciel
Ce que l’on voudrait être
Ce qu’on laisse apparaître
Ce que l’on est
Autant d’errances
Et de luttes
De rêves et
De brisures
De failles et
D’armures
Comme on marche
De rue en rue
Perdu en soi
Dans ce dédale
Et ces peines
Cette alternance
D’averses et
D’éclaircies
Le choc d’une annonce
Et son retour comme
Un jour naissant
Mais déjà
Tes lèvres
Brisent
Le silence
Comme elles
Seules peuvent
Le faire
C’est un peu
De nuit qui
Disparaît
À chaque fois
Et tout un ciel
De malheur
Qui s’étoile
Pour atteindre
Les bruits du
Crépuscule
Et l’absence
Ajournée
Une sorte
De terrestre
Pesanteur
Qui soudain
S’efface
La nuit incolore
Les éteint
Lente plongée
Tout le noir
Dans le froid
Automnal
Aux lisières de la
Métropole
Sa rumeur
Dépassant
Le sommeil
Ne parvenant
Pas à s’épuiser
Une ample
Surface
Toute bâtie
Que le vent
Cueille parfois
Et ses rêves
Mangés par
Les nuages
Attendent
Le regard clos
Du malheur
Pour s’ouvrir
Aux lumières
Bleues
Nappes de feuilles mortes
Comme un concert muet
Paysages d’été en péril
Et paroles révélatrices
Étouffées sous le poids
D’une saison rendue
À la cendre soufflée
Effaçant toutes traces
De cette lumière
Que l’on croit
Éternelle
Reste l’étrange
Torpeur comme
La peur toujours
De perdre à nouveau
Un seul battement
De cœur pour tenir
Jusqu’aux confins
Du souvenir
Ce qu’il y a de
Plus chaud
À hauteur de ciel
Quelque chose
Comme ça
Comme on surprend
La vision presque
Insoutenable
D’une esthétique
Parfaite donc
Inatteignable
Au défi de cette
Harmonie soucieuse
Tout ce qui reste
Ce long désir
Contre la colère
Désespérée
Que l’on voit
Miroiter au loin
La rive qui n’est
Plus qu’une ombre
Toute criante
Le brusque envol
Colérique
Tous ces morts
Suppliantes
Sous les nuages
L’écho de leur voix
Mortes
Alors que l’on s’agite
D’une misérable
Espérance
En forme de cité
Son habit coupé
Dans le blanc
Ou dans le ciel
L’insulte salutaire
À la haine
À toutes ces vagues
D’argent et de fumée
Il n’y a pas de repos
Il n’y a que ce bruit
Un bloc d’énergie
Et ce désarroi
De langues mortes
Emporté par l’eau
De ce fleuve de ville
Toute sa puissance
Dans un miroir
Et ses traces perdues
Comme le passage
De vols internationaux
On choisit tous
Nos messagers
Et la fin
Si proche
De l’humain
Que l’on enterre
Dans les projets
Tous ces nouveaux
Quartiers admis
À l’éternel
Terre promise
À la pointe
Extrême
De notre
Chemin
Une seule
Chose encore
Contre l’absence
Ce que l’on défend
D’un trop long
Silence
Premier jour
Presque d’un
Automne attendu
Le ciel défendu
Traversé comme
On marche dans
Le brouillard
Et ton image
Toujours
Son âme tout bas
Que l’on remarque
Au passage
Là au creux
Des falaises
Urbaines
Présence sans
Fin respirée
Que l’on suit
Sans rien dire
Tout à l’heure
On ne verra
Même plus
Les récifs
Où s’écrasent
Nos présences
Brumeuses
Et obstinées
Qui crouleront alors
Sous le poids de
La nuit
Il ne restera
Qu’un trait d’or
Puis la tache
Gris pâle
Du jour sans
La moindre
Offense inventée
Sûr de sa
Paisible force
Où le cœur
Trouve sa raison
Et le soin adéquat
Comme un retour
De mémoire
Et de courage
C’est le paysage
D’automne
Ce rythme soutenu
De seuils et de deuils
La monotonie accablante
D’un quartier endormi
Soudain rattrapé
Par le changement
Ce bleu inattendu
Arraché aux feuillages
En voie de disparition
Et le cri trop proche
D’une croyance
Aveugle
Que l’on voudrait
À l’agonie
Contre l’heure
Épanouie de la
Liberté
Et des villes enragées
Pour seul refuge
Sur ce tas
De morts
Il faudra bien
Enfin on devra
Sans doute
Aux sons
De nos voix
Laminées
Il faudra bien
Se retrouver
Un jour peut-être
Quelque part
Dans un ailleurs
Plus tendre
Un présent
Comme une
Offrande
Il faudra tirer
Les conséquences
De tous les siècles
Réduits à ce tas
De cendre
Toutes ces pulsions
Dévastatrices
Devront bien
Se réunir
À nouveau
Au risque
De nos pleurs
Éternels
Déversés dans
Une rade belle
À mourir
Par cette sorte
De gouffre intérieur
De résonance
Dévorante
Qui court
D’un bout à
L’autre de la
Ville
On mesure
La revanche
De la stérilité
Cet ordre inversé
Solitude comme
Un ciel fluide
Presque trop beau
Pour être retenu
Alors tu écris
Cette marche
Puissante
Un genre
De continuité
Vers la nuit
À d’autres lieux
Perdus
Mouvants
Paysages livrés
Aux massacres
L’âpre pensée
Qui vacille
Comme un temps
Qui s’endort
Dans la douleur
Et l’incantation
Comme un simple
Froissement
Impossible à
Entendre
Où se perdent
Tant de présences
Effrayées
On regarde
Les assassinats
Multipliés
Ce projet
Derrière
Une cause
Marquée
Par la froideur
Et le paysage
Incertain
De la haine
C’est si triste
Ivre de morts
Et d’erreurs
Grandissantes
Précipitant
L’agitation
Urbaine
Dans l’air
De la solitude
Saisir autant
De lueurs
Que possible
Où tous les cris
S’éteignent
Corps déchus
Au détour
D’un virage
Saisir autant
De lueurs
Que possible
Loin d'une vie
Lentement captive
Que l’on refuse
D'ensevelir
Bien trop pleine
Encore d’une présence
De son étincelante
Mélancolie
Comme l’ombre
D’un monde
À ta bouche fermée
Un air de cité
Interdite
De visage
Défiguré
Par la
Navale
Failles béantes
Creusées dans
La chair même
De la ville
Des plaies
Mal guéries
Et des réseaux
D’ombres à la
Recherche d’un
Monde perdu
Ces ténèbres limpides
Se déchirent
Là où tout devient
Chant et douceur
Comme une terre
Déchirée devenant
Jardin
Son embrasement
Qui ressemble au
Miroir profond
Du souvenir
Les mains impatientes
D’une heure que l’on
Peine à retenir
Que l’on regarde
S’éloigner dans
Le soleil
Pour n’être plus
Qu’un témoignage
De la lumière
Que l’on attend
À nouveau
Comme un ciel
Chargé d’étoiles
Cette origine
Que l’on porte
Comme l’étrange
Certitude
De n’être qu’un
Mystère
L’ambivalence
Dans les gènes
Les accidents
De voiture
Et les couloirs
Trop blancs
La mort dans
Les yeux pas
Si clairs
On en garde
Cette voix
Comme arrachée
À la brume
Essayant toujours
De suivre la
Beauté fuyante
