À peine si l’on aperçoit
Encore la souffrance
Bien au-dessus
D’une rivière
Urbaine
Comme si le mal
Devenait la règle
On ouvre
L’abîme en soi
Pour en revenir
Reprendre sa
Place dans
Le monde
Et filer
Droit devant
Au milieu
Des fièvres
Et des heurts
Tout glisse
Et se retrouve
Dans l’étourdissement
Que l’on partage
Sans moyens
L'origine de la destruction
Est aussi troublante
Que la naissance
Ces bruits que l'on entend
Leurs déchirements sourds
Ne sont pas humains
Ils parlent d'autre chose
Parfois de la
Protection
La neutralité
De ce mal
Résonne loin
Jusque dans ces
Rues et nos peines
Tous ces manques
Et les pertes
Les peurs aussi
Que l'on apprivoise
Jamais vraiment
On s'y habitue
Seulement
Elles font
Comme la guerre
Et sa musique
Étrange et effrayante
A ce qui s’exonère
s’évapore se dilue
après le passage
d’un souvenir
si pesant peut-
être, tellement
qu’on l’ignore. Et
puis, il ressurgit
au détour, et l’
on s’écroule sans
en avoir l’air. Sans
donner l’impression
que. Et pourtant,
c’est la chair qui
vole en éclats et
la substance, cette
essence pour la
pensée, qui prend
feu, que l’on éteint
par des larmes.
Au-delà c’est
impossible. Sur
le palier je reste.
Plus loin, c’est trop
Voilà ce que l’on
Peut en dire
Comme des
Gouttes
D’eau sur
La peau
Ce bruit
Qu’une main
Suffit à stopper
Si près de la vie
Dans sa grâce totale
Si loin donc
De la dégradation
Des corps et
Des esprits
Un genre de texte
Dernier écrit
Dans le refus
De cet ordinaire
Qui ne veut rien
Dire à l’échelle
De
Peu de temps
A se tordre
Dans la pluie
Ce miracle
Qui blesse
Avant
L'agonie
Rougissante
Du soleil
Comme livré
Jusqu'au ciel
Aspirant
Cette ville
Qui tressaille
Comme un corps
Qui s'étrangle
D'excitation
Son faible bruit
À cette heure
Le calme bleu
D’une rade
Que l’on respire
Dans l’attente
D’une nuit
Véritable
Où tout devient
Différent
Effaçant les traces
D’une grisaille
Aujourd’hui
Indifférente
Qui s’est défaite
D’un coup
Pour laisser
Libre cours
Aux sirènes
Aux éclats
Divers et variés
D’une cité
Que l’on bâtit
Alors sur des mots
On regarde
Le champ
De bataille
D’un endroit
Où s’échouèrent
Tant de vies
Premier essor
Abattu là
Enseveli sous
La terre
On regarde
Cette nouvelle
Ruine de
L’espèce
D’un lieu
Salement
Immergé
D’où s’élève
Encore le prix
De la mort
Son illusoire
Victoire
Sa défaite
Gravée dans
Ces murs
Reconstruits
La souffrance
Écrit toujours
Son avenir
La folie
S’écroule
Toujours
Sur elle-même
C'est comme si
Nous parlions
Dans le bruit
De cette ville
Sa poussière
D'iroise
Et son image
Dans un esprit
Sauvage
Ce flou de chair
Que l'on aperçoit
Entre des piliers
De béton
Des choses
Qui s'élancent
Vers le futur
Ou ce passé
Découvert
A jamais
Comme un mur
Lointain
Qui finira par
Céder
Laissant passer
D'autres horizons
Et chairs blessées
A l’épreuve d’une
promenade de santé.
Quand les places se perdent,
que les corps s’effondrent
et ne peuvent plus. A terre,
à terre…Puis qu’ils se relèvent
par des mains caressées.
Qu’ils se relancent et
se projettent vers un
horizon qui ressemble
à ta peau. A l’épreuve
de ce manque, comme
l’on apprivoise la
douleur…Et se laisser
doucement partir
dans les méandres
de ton territoire.
Comme l’on pénètre
dans ses réserves,
découvrant ses limites.
Plus tard le soir, que
l’on ne se lasse pas
de regarder. De traverser
comme des flambeaux,
nos corps en torsade…
Chaque fois
Qu’au bord
De la mer
On entend
Toutes les nuits
Passées
Celles ayant
Transformé tant
D’hésitations en
Attentes ajourées
On se retrouve
Devant les siècles
Revenus à la surface
Chaque fois
Qu’au bord
De la mer
On ressent
Toutes les
Douleurs
Accumulées
On se retrouve
Face à la puissance
De tout ce qui n’est
Pas de chair et d’os
On se voit contraint
Entre ses murs
Qui ne parviennent
À contenir la ville
Et ses directions
Toujours opposées
Comme on comble
Le vide toujours
En marge de son écoute
Cette rage à s’étendre
À s’épanouir comme
On se consume
Dans sa respiration
En naissance et lieu
Sa profondeur
Inintelligible
Son existence
D’encre et de pierre
Désert et livre
Ouvert
Jour et nuit
Toutes les paroles
Ont le temps
D’un éclair
D’une tempête
Qui s’abat sur
L’adoration
Dévastant
Ce qu’elle dirige
Des artères aux
Quartiers
À la vue
Des visages
Façonnés
Par la colère
Plus dangereux
Qu’une mort
Inattendue
Ces lieux rendent
Ainsi le sang versé
L’apothéose urbaine
Percutant les solitudes
Tous ces corps éteints
Et le caractère étrange
De la présence
En tenant loin de moi
ce qui ressemble à
l’intimité - comme si
plus personne ne tenait
debout - cette façon les
mains croisées de renoncer -
un bruit comme le silence
qui s’estompe dans cette
pénombre - ainsi devant
les décombres on renonce
avant de revenir - de
renouer sous forme
de débris avec la vie -
nos blessures larges
pour étendard - Dieu
merci comment leur
dire - que nos défauts
sont des armes - que ces
vestiges sont des larmes -
que l’on triomphe
toujours ainsi - en se
tirant de là sans laisser
penser - sans laisser
de traces - voici nos
abîmes et cette
affection - quand on a
plus ni la beauté ni la
force - qu’il nous reste
comment te dire - cette
conviction que l’on jette
à la face d’un monde
en dépit - ce n’est pas
simplement le contraire -
c’est tellement plus réel
que ça - tu es ce bleu
du ciel - que tu aimes tant -
cet endroit qui n’existe
qu’en moi -
Toute cette confusion
Comme un ordre caché
Autant d’événements
Qui traversent l’âme
Que l’on regarde
En s’appuyant
Contre la vitre
Du téléphérique
Cet objet suspendu
Dans le vide
Ou le pressentiment
Du monde à venir
Que l’on observe
Sur l’autre rive
Ces produits
Artificiels
Érigés
À la gloire
D’une archi-
Tecture
Sa douleur
Absolue
Son mal isolé
Puis éradiqué
Fondations
Indestructibles
Considérant
La mort
Comme un
Souvenir
C’est une armature
Une ville tendue
Ses peines enterrées
Un horizon
Qui embrasse
Toute chose
Le malheur
Ordinaire
Noyé dans
L’attraction
La mesure
Des distances et
Des transformations
Ce n’est qu’une
Forme accidentelle
Un royaume
Des cieux
La profondeur
Des corps
De quel geste
son repentir
sur la peau
sommes-nous les vies
D’aller et venir
en nos êtres profonds,
ombres douces
qui s’unissent
là sur un mur
comme l’humble humeur
de notre feu
De cet office
que l’on célèbre
guidés par
de pures et simples
aumônes de nous-mêmes
Quand nos triomphes
quelque chose
comme cette lumière
pôle affranchi
des sommeils
en péril tout lacérés
Cet éveil enfin
dans l’irradiance
de ta chair
Cependant les
Apparences trop
Souvent chétives
Signent la fin
Imaginaire
Plus forte que
La mort
On cite de mémoire
On se demande pourquoi
Elle ne sert à rien
On se repère de mémoire
On se perd quand même
On est cette course
Infinie d'une ville
A l'autre
De tous les dangers
Que l'on voit
On en garde un seul
Ce corps lancé
Dans l'espace
Construit
On pleure de mémoire
Avant d'être happé
De nouveau
Par ce rythme
Plus fort que la mort
Son apparence
Trop souvent
Perdue
Que l'on retrouve
D'une ville à l'autre
Un seul cri pour
que s’éloignent
les autres bruits
métalliques - ceux
dont on ne réchappe
pas - un seul cri comme
prière d’espoir quand
les souillures - ce genre
de chose que l’on porte -
cette part affligée
affligeante qui nous
écrase - un seul
cri pour un enlacement
à l’abri de tout - ce
temps imparti qui
s’éteint de si belle
manière - en fragments
projetés sur nos -
on entend des ailes
battre contre des
feuilles - et le chant
de la fragilité -
qui se pose sur
ta poitrine haletante -
l’initiative d’un
mouvement si -
A s'étendre mon amour
A devenir pluie mêlée
Le centre d'un monde
Au silence paradoxal
Nous devenons
