Quelque chose
Comme la peur
Ou la peine
S’être éloigné
Comme ça
Un genre de voyage
Alors que des larmes
N’ont jamais cessé
De couler
Même dans la joie
Sur les trottoirs
De Paris
Hanté toujours
Par l’absence
Fort toujours
De la certitude
Que la douleur
Rapproche
À jamais
Non sans peine
Ça ne prévient pas
Ça ne remplace pas
L’inquiétude
Faisceau d’un monde
Que l’on traverse
En le transformant
Dans cet épuisement
De la prose poétique
À la vitesse d’une
Mégapole
Déchiffrement
Impossible
Pour éteindre
Quand même
Tout ce qui
Ressemble
À la fin
Là où tu vis
Rescapé
D’une ombre
Cette réalité
Projetée comme une encre
Sur la confusion
Comme une lente
Destruction
De l’insupportable
Ça reste indispensable
Comme vivre son usure
Toutes ces choses
D’un quotidien dévoré
Débris d’une vie
Que l’on prend en main
Avec lesquels on dessine
Une autre direction
Dans le détachement
Des jours sombres
Pleins d’heures tardives
Et de verres avalés
Dans l’alliage acajou
D’un passé révolu
Presque enterré
De prime abord
On n’en sait rien
Le feu entre les mains
Toutes ces morts
Qui apparaissent
Dans un cadre
Que l’on voit défiler
Depuis la fenêtre
Du métro
Un genre
D’image-fantôme
Que l’on provoque
Manière d’organiser
Sa panique intérieure
Rendu à l’effusion
De la ville
Cette désolation
Promise
Qui devient poussière
Que l’on éclaire
Sous la lampe
Pâle lumière
De chambre
Faussement endormi
Près de toi
Indemne mais
Pénétré par la douleur
Sûr de se reconstruire
Au matin
Dans ces longs effondrements
On voit l’ombre du temps
Sa couleur assassine
Ayant perdu sa lumière
Le dérèglement
Comme un symptôme
Blotti au cœur de l’esprit
Sans cesse refoulé
Le refus d’entendre
Sa rumeur
Tombant sur la vie
Comme un passé
Sans retour
Pour attraper
Ce qu’il est impossible
De garder
Ces fragments
De corps et
De quartiers
Tout ce qui vieillit
Quelquefois longtemps
Parfois non
On ne sait jamais
Quand l’errance prendra
Fin
Pour attraper
Ce qu’il est impossible
De retenir
Ces fragments
De peaux que
L’on a croisés
Ce qui trouve
Grâce à nos yeux
Le vide révoqué
Le retour de la foule
Le mouvement enfin
Ce que l’on ne comprend
Pas de sa puissance
Sauf que ça entraîne
Toujours plus loin
Loin en tout cas
De ses peurs
De ce corps étalé
Au cœur du texte
Cette expérience
De l’à-côté
Ce lieu d’un contact
Illusoire
Le sourire apaisé
Un autre soupir
Face à la nuit
Sa détresse singulière
Où palpite des larmes
La chair dans le brouillard
Et le froid d’un courant d’air
Comme le besoin
De sentir le monde extérieur
Suspendu à l’existence
La sienne comme de la cendre
Alors que l’on veut sentir la terre
Et le bruit de la ville
Tous ces efforts
Pour tenir debout
Et même ces turbulences
Que rien ne détourne
De cette marche
Au fil de rues creusées
Les bruits que ça fait
À force de doutes
Chronique de cette
Écriture et d’autre
Chose encore
Comme l’ustensile
D’un quotidien
Follement saccagé
La tension qui court
D’un mot à l’autre
Manière d’oublier
L’inachèvement
Les impacts et
Les chocs
C’est un mouvement limite
Lieu d’un déchirement
Près d’une Église
Sur une Place
Témoin d’une blessure
De cette déchirure
Sa couleur de perte
Comme un écrit déchiré
C’est un mouvement limite
Né d’un texte caché
Adresse soigneusement
Dissimulée entre
Les lignes
Un genre d’inhumation
De vision absente
Alors qu’elle est partout
Chaque minute
Te brûle
Comme un ciel
Peut vibrer
Quand tombé
À terre
Tu peux enfin
Voir le monde
Embourbé
Dans ses peurs
Apocalyptiques
La nocivité
De ce regard
Sur ce qui demeure
Qu’il faudra bien
Guérir de son goût
Pour la mort
Nous voilà dans
Le comble de
L’incertain
Dans la fumée
Qui se condense
Au petit matin
Donnant aux
Immeubles
Une allure de
Carcasses
À ton image
Une allure
De raison
Sombrée
En attendant
Le pourrissement
De la nuit
Ne pas s’effacer
Jusque dans le cœur
De la ville
Cette chose séparée
De l’écroulement
De l’idée même
D’un salut
Comme la pensée
Trop profane
Qui s’éternise en soi
Le sable mouvant
Au lieu du trottoir
Ce genre d’atteinte
Ou d’attente
Comme le dépérissement
De ce que l’on était
C’est en buvant
Les ténèbres
Ce corps échappé
De son futur
Jugement dernier
Ce désert égaré
En soi dans lequel
On se perd
Que l’on retranche
L’œuvre de mort
L’altérité toute
Entière que l’on
Accueille
Comme ces vanités
Urbaines après lesquelles
On court
Cette vaine apparence
Monde déchu en soi
Que l’on tente
De retenir
