mercredi 21 décembre 2022

Question (2)












Ça remue

Tout autour

 

L’agitation

De la ville

 

Comme des vagues

Presque musicales

 

Avant de sombrer

 

Dans ce que l’on

Voudrait tant

Dissiper

 

Avant de retrouver

 

De revoir

L’éblouissement

 

La sereine folie

De cette présence

 

Une seconde peau

 

L’intégrité absolue

D’un monde

 

Là à portée de main

 

Ce cœur fatigué

Qui redémarre

Au mépris du danger

lundi 19 décembre 2022

Question


 











Si le noir venait

Emportant

Nos paysages

 

Au bord

De la perte

Je chercherai

De la braise

Au cœur des

Automnes

 

La rumeur d’une

Lumière comme

L’écho de ton corps

vendredi 16 décembre 2022

Le Pas

 












Cette égale douleur

Comme un ciel profond

 

Une main que l’on ne veut

Jamais perdre

 

Le contact infini

Là sur un banc

 

Un tas informe

Pour toute vie

Et tout le reste autour

 

On passe tout près

Du précipice

 

Peut-être même

Que l’on fait un pas

De côté

 

Ou que l’on se force

À penser à autre chose

 

À la peur pourtant

Que l’âme et l’amour

S’enfuient

 

À cette main

Que l’on ne veut

Jamais perdre

 

 

 

jeudi 15 décembre 2022

Épanorthose


 








On marche

D’un trottoir

L’autre

 

Cette peine

À trouver

L’appréhension

Du monde  

 

À le définir

Dans ce qu’il incarne

Là tout près

 

Essentiellement

De l’agitation

Et des édifices

 

De la chair

Et de l’architecture

 

Des passages obligés

Et des obligations

 

Cette peine

Qui ressemble

À la polarité

Du malheur

Et du regret

mercredi 14 décembre 2022

À Tort


 










À travers les vitrages

Ce que l’on reconnaît

C’est la fragilité

 

Ce que l’on pensait

Indestructible

 

L’intérieur de soi

Ce très lointain

Paysage

 

Sous l’apparence

Fallacieuse

De la raison

 

La fatigue

La conscience usée

La mort trop insinuée

 

Tous ces ornements

D’un péril sautant

Au visage

 

Comme la nature

De l’accident

 

mardi 13 décembre 2022

Une Ville












La mesure du temps

Des heures et des ans


Le risque toujours

D’être enseveli


Ton ombre chaude

Contre la nuit

Qui avance


Et le ciel sans repos


Il y a bien 

La cendre

Des mots


Contre les rives

En flamme

D’une pensée

Qui s’est brûlée


L’ébauche

Seulement

De quelque chose

De définitif 


Dans l’accomplissement

Toujours en devenir


lundi 12 décembre 2022

Mots d’Artaud

 











Elle viendra

Comme un bruit

Dans l’escalier

 

Son retour espéré

En silence

 

Une histoire

Avant la nuit

Qui couvre

Les vivants

 

Reste l’éclairage

Ces forces cachées

En nous

 

Cette révolte

Que l’on revit

Chaque jour

 

Comme si le mot

Faisait la chair

 

Et qu’il n’appartenait

À personne

 

Surtout pas

À son auteur

vendredi 9 décembre 2022

Maladie


 











Ce voyant de l’avenir

Là sur ta peau

Si purement poétique

Ce beau mystère

Presque cruel

Posé là

 

Je le regarde

Encore et toujours

Comme un secret

Destructeur

 

Le même que portent

Les mots à la suite

 

Après avoir touché

Du doigt le danger

Ultime

 

Ce point là

Sur ta peau

 

Impossible de

Poser le regard

Ailleurs

 

Si loin de cette

Énergie brûlante

jeudi 8 décembre 2022

Indivisible


 








Ce tout indivisible

Comme une dernière

Observation

De ce que l’on

Regarde si

Intensément

 

Ça deviendra

Fragments

Ville en miettes

Et cœur en danger

 

On le sent là

Dans la poitrine

 

Ces liens véritables

Que l’on ne peut saisir

Qu’en souffrant

 

On ne devient

Qu’un symptôme

Une dangereuse

Épée de Damoclès

 

Semblable à

La violence

Enivrante

De la métacité

 

mercredi 7 décembre 2022

Vent (3)

 


 








Au terme de son usage

Frappé par l’intempérie

Ce mauvais temps

Tout autour

 

Le vent qui tourbillonne

 

Comme la signature

De la mort

Qu’ils portent

En étendard

 

On reste sous

Un firmament

 

Ciel intérieur

Où tout se joue

 

Et se perd

 

Ce lieu d’où

L’on observe

L’enchevêtrement

Du monde

 

Ce corps présence

Que l’on ne peut

Quitter

 

 

 

 

 

mardi 6 décembre 2022

Au Coeur

 












Il faut que

Chaque baiser

T’apporte

Le voyage

 

Comme une fleur

S’ouvre en plein

Cœur de l’hiver

 

Éphémère

Inoubliable

 

Ce moment

Qui s’éclaire

Soudainement

 

Avant de la regarder

S’endormir

 

Et de lui pardonner

Sa beauté reprise

 

lundi 5 décembre 2022

Traverser


 











Et sans relâche

L’inquiétude

 

Comme le signe

De l’attachement

 

Cette question

De vie ou de mort

Abattue sur le monde

 

Pour oublier

La clarté

 

On se souvient

Juste de ça :

« La lumière est morte »

 

Le seul désir

La retrouver

 

Pour traverser

Ces ténèbres

En gardant son âme

Et ceux qu’on aime

 

 

 

vendredi 2 décembre 2022

Solace

 










Sur le bord des autres

rives c’est un jour

promis, tout juste

remis de sa défaite.

Tour à tour séduit

par son état puis

effrayé comme si la

mort l’avait coiffé.

Depuis c’est en suivant

cet amour profond,

ce désespoir utile, qu’il

navigue, de lèvres

écloses en plaies

ouvertes. Comme

l’on rentre dans un

corps, au seuil d’un

jour toujours

endolori. On s’y

fait. On se fait à

tout. Au soleil

trop haut, aux rues

ternes, aux douleurs

comme aux éclats.

Dans ce lieu si

loin d’un abîme.

 

 

Vent (2)


 










Les yeux ouverts

Perdus dans le vide

 

Ce noir étrange

Où l’on cueille

Le vent s’infiltrant

 

Comme une ligne

De vie que l’on suit

Malgré tout

 

Son bruit apaisant

Qui semble se poser

Sur le visage

 

Ce froid étonnant

Au cœur de la chaleur

Que l’on accueille

jeudi 1 décembre 2022

Réponses













La paume brûlante

Posée sur ton album

Ouvert. Lovée

Comme une apocalypse

Une évidence. De mon

Champ de ruines à ton

Parterre et ses feuilles.

Je vois divers allusions

Chemins scandés. 

D’où vient cette

Impression de miroirs

Et de routes empruntées ?

De ta voix sans doute, 

Aux éclats lancés comme

Un verre se casse. Et

Me blesse et m’arrache

La peau, que je te tends.

La paume brûlante

Posée sur tes veines

Enflées, comme des

Flux inaccessibles 

Que des doigts je 

Devine. De mon 

Pas limité je tente

De te suivre, et j’y

Parviens, par de

Graves détours, ces

Lumineux travers que

Tu offres, comme

Des réponses intenses,

Livrées sur ton dos…

Qu’il me suffit de

Cueillir, pour 

Comprendre.


Vent


 










Tout le temps

On s’occupe

Du vent

 

De construire

En dépit de tout

Cette confiance

En lui

 

Pour sentir la vie

S’engouffrer

Malgré tout

 

Comme ce visage

À la fenêtre

 

Muraille qui se fend

Et se dissout

Dans l’extérieur

mercredi 30 novembre 2022

Ferveur


 










Tout le jour

Le mal d’une

Absence

Que l’on redoute

Comme une

Conquête indigne

 

Le corps en fuite

Lointain mirage

Que l’on néglige

 

Peut-être au

Profit de cette

Langue humaine

Que l’on

Recherche avec

Acharnement

 

Tout le jour

Le mal d’une

Absence

Que l’on raisonne

Doucement

 

On se fait

Pourtant violence

Pour l’effet

D’un regard

Nu


De quel geste, son repentir sur la peau, sommes-nous les vies…D’aller et venir en nos êtres profonds, ombres douces qui s’unissent là sur un mur, comme l’humble humeur de notre feu. De cet office que l’on célèbre, guidés par de pures et simples aumônes de nous-mêmes. Quand nos triomphes, quelque chose comme cette lumière, pôle affranchi des sommeils en péril, tout lacérés…Cet éveil, enfin, dans l’irradiance de ta chair…

Aucun Bruit


 











Que l’on s’agite

Près d’une falaise

Au seuil d’une ville

Il est toujours

Question de vide

 

D’un corps embrassé

Avant le règne

Des vieillards

 

On se dit

Que l’on voit

Toujours la clarté

 

Que l’on sourit

Trop gravement

 

Et d’autres choses

Encore

 

Quand on ferme

Les paupières

On peut même

Voir les étoiles

 

Sous la forme

D’une nuit

Urbaine

Que l’on traverse

En soi

mardi 29 novembre 2022

Aube/Brunante

Son âme est

Veuve

D’une éternelle

Caresse

De cette joie

En hécatombe

 

D’une saveur

Déjà connue

 

La voilà revenue

Ses lèvres en calice

La colère lascive

Encore sans tâche

 

Sous le rayon pâle

D’un matin tremblant

Qui finira par

Mourir jusqu’au

Lendemain

 












Est-ce pour cela

Que ruissellent toutes

Ces morts ?

Parfums pleins

De murmures

Qui semblent

Demander :

 

Comment te sens-tu ?

Comment vois-tu

Venir l’aube ébloui ?

 

Est-ce pour cela

Que les choses vont

Si vite sous l’éclatant

Mirage qui nous

Éclaire ?

 

 

 

S'étendre


 








Répandre autour

De sa prison

Le pardon

 

Ce que l’on sait

De ce fleuve

Vénéneux

Qui coule en soi

 

Ce que la fatigue

A cueilli

 

Le théâtre intérieur

De nos regrets

 

lundi 28 novembre 2022

Gravure



 









Au morcellement

Confus et chaotique

On oppose ces

Lignes rivées

 

À la lettre

Au flot amer

Qui monte

Au visage des

Bourreaux

 

On oppose cette

Force dramatique

 

Aux images

Errantes ces

Rumeurs de la rue

 

On oppose ces

Paysages scrupuleux

 

Sauvages à la

Manière

 

Dans la fange des

Mots accumulés

 

Qui survivent

Au milieu des

Choses vivantes

 

Et des choses inertes

 

C’est une sorte

De salut

 

L’étude acharnée

De ses aspects

 

La seule inquiétude

Infatigable

 

L’amour à jamais

 

  

Vision (2)


 

 









Dans un même

Mouvement

Comme des lumières

S’éteignent

 

Et que l’on est

Brusquement plongé

Dans le noir

 

Sans l’éclat

Des yeux

 

Les paupières

Qui se ferment

 

Et tout disparaît

 

L’idée qu’il ne reste

Qu’un visage

 

En reflet sur

Un vitrage

 

Pas davantage

 

Et qu’il ne reste

Que ça

 

Au bord

Du jour

 

Est inimaginable

 

Les regrets

Amers de la

Fatigue

 

Et l’amour

Intact

 

 

 

 

vendredi 25 novembre 2022

Vision


 









En mal de présence

Cette âme trop lasse

N’a que la force

D’une affirmation

 

La seule qui puisse

Encore étancher

Le désir de vivre

 

Ne pas mourir

Comme pris

Dans la glace

 

Les mains jointes

Le cœur absent

Mort d’éclore

À la ville

 

Et d’y tomber

Corps et biens

 

jeudi 24 novembre 2022

Encor










On enterre

Plusieurs fois

Ce qu’on est


Dans ce long

Calme et

Son immobile

Passion


On enterre

Le pire de ça


Comme on attend

Le retour d’un sommeil

Apaisé


Cette nuit amoureuse

Dans laquelle on est entré

Sans jamais pouvoir

En sortir


Là où l’on aperçoit

Le meilleur de soi

Que l’on a si souvent

Abîmé


Toutes les portes

Au clair d’un jour 

Retrouvé


Et le désespoir

Que l’on voudrait tant

Enterrer à son tour 



mercredi 23 novembre 2022

A La fenêtre


 









Le regard

Sur les toits

 

Perché sur

Un cœur

Expirant

 

L’ombre triste

D’un immeuble

 

À faire trembler

L’oubli

 

Où l’on voit

Se clore

Comme un rêve

 

Où l’on meurt

 

Éployant la peur

Dans la nuit

 

Dans les chairs

De la nuit

 

La douleur

Que l’on voudrait

Abolir

 

 

mardi 22 novembre 2022

L'éternité

 










Où s’éternise

La transparence 

 

Cet acte insensé

Dans chaque instant

Laissant derrière soi

Comme un cadavre

 

Ce monde soudain

Déchiré en soi

 

Où l’on s’étrangle

De silence et

De peine

 

Comme on parlait

Pour s’aveugler et

Chasser les traumas

Cassant la grâce

 

Où s’éternise

Pourtant

L’amour

 

lundi 21 novembre 2022

Ce Qui Emporte


 











Il ne s’agit pas

De nier

Mais de fuir

L’énoncé

Cette absence

Au savoir

 

De bien comprendre

Dans le calme apparent

Que l’on déploie

 

De bien comprendre

Ce que l’on va endurer

Avant même

 

Mais ça ne marche

Jamais

Ça ne marche pas

Comme ça

 

De poursuivre

Lieu après lieu

Le contraire

De l’agitation


L'amour indélébile

 

Et de finir

Exsangue

Au point de

Départ

 

vendredi 18 novembre 2022

Conjurer

 









Nous étions

Dans la soif

 

Le réconfort

D’un désir

Assouvi

 

Cette apparence

Jusqu’aux sédiments

De l’existence

 

Sous nos pieds

À chaque pas

Sous chaque trottoir

 

Le mode d’emploi

Trop souvent perdu

Du langage


Comme un lendemain

De soûlerie

Et de mauvaise

Chute

 

Là où s’élève

Une église

 

Pour conjurer

Les gestes

Inutiles

jeudi 17 novembre 2022

Au Vent


 







L’espace se meurt

Avant de s’épanouir

À nouveau

 

Échappé d’un enfer

De sa constance

Étincelante

 

Dans une odeur

De chair abandonnée

 

Jetée au visage

De la vie

 

D’une terre

Envahie

Retirée soudain

À la lumière

mercredi 16 novembre 2022

Dans Les Cendres

 










Ce n’est jamais

Qu’une succession

De pensées

 

Ou le souffle

De quelque chose

Qui parle au malheur

Pour l’apprivoiser

 

Comme on longe

Un parc fermé

Son esprit demeure

Même si on ne le voit pas

 

Ce n’est jamais

Qu’une errance

Se mêlant à

Des larmes invisibles

 

Dans cet air transparent

D’un automne épidémique

mardi 15 novembre 2022

D’un Sort


 








Prends ces paroles

Celles qui déchirent

Sous la peau

 

Encore après la mort

 

Faute d’avoir pu guérir

De cette ombre

Que l’on sait impalpable

 

Ce qui reste

De la foudre

 

Ce tas de mots

Et de quartiers

 

Prends ces paroles

Celles qui décomposent

Comme un acide

Le discours

 

Ce qui reste

Du mensonge

 

lundi 14 novembre 2022

Stérile


 











Que l’on se heurte

À l’absence

Ce gouffre qui

Peut être effrayant

 

Ou finalement rassurant

Comme si le temps

S’arrêtait après soi

 

Rive au-delà

Plutôt

 

Où se dresse

Le dernier chant

Loin d’un ventre

Céleste

 

L’arrêt définitif

Forgé par

La chute

 

 

vendredi 11 novembre 2022

Clarté


 








La beauté à la fin

Comme on échange

Les corps

 

En emportant

Le strict nécessaire

Dans ces mots

 

Ce qui emporte

Tout le reste

Au fil des rues

 

Un genre de traversée

De l’abîme

 

Avant les signes

D’un cruel retour

 

Pétri de cités

Millénaires

 

Et de morts

Présumés

mercredi 9 novembre 2022

Au Creux


 









Peut-être

Que l’on change

De tête

 

Peut-être pas

Tant que ça

 

Loin du cœur brisé

De cette folie

Remuante

 

À l’heure poignante

D’un souvenir inscrit là

Au creux du visage

 

Virage et corps

Dans le vide

 

Abandonnés

Par la gravité

À la danse

Presque morte

 

Il y a toujours

Tout autour

L’urbanité

Devenue soudain

Sépulture

 

Mais enfin

Elle respire

Encore

 

D’un autre souffle

D’une autre vie

 

 

mardi 8 novembre 2022

De Nuit











Dans la nuit

Ça rivalise

 

En marge

D’un désert

 

Avec le manque

 

L’univers impossible

À respirer

 

On s’en remet

Aux images

De l’autre côté

De la fenêtre

 

Au vent

Comme un

Texte clandestin

 

Que l’on entend

 

Sa plainte presque

Infinie pénétrant

La chambre

 

Parole abyssale

Comme la présence

Inaudible de la ville