Ça peut être
Un fouillis
Presque solennel
Comme celui
De Guillevic
Un dédale
Dont on peine
À sortir
La peur sans doute
D’avoir à le quitter
Trop tôt
De voir l’immobilité
S’emparer de tout
Un arbre d’hiver
Ne bougeant plus
Couleur du ciel
Comme des jours
Arpentés
Et tout ce qu’ils
Peuvent contenir
À n’en plus finir
De cet endroit
La grande voie
Qu’on dit capitale
Remontée du passé
Que l’on porte
Depuis l’enfance
Comme un monstre
Urbain en soi
Sans dire un mot
Juste pour soi
À n’en plus finir
De ces raisons
Apparentes
On garde les pieds
Dans sa poussière
Cette poussière
De soi peut-être
Que l’on foule
D’un lieu à
Un autre
Le corps
Tremblant
Puis retrouvant
Son équilibre
Et sa force
Un corps à soi
Pour combien
De temps
Pour ce temps
Comme une route
Au milieu du vide
Tenté par
Le bruit
D’une douleur
Le seuil franchi
Par les mots
Soudain cette
Nuit qui tombe
Ruinant
Le corps
Toute forme
De beauté
Reste à marcher
En serrant les dents
Cherchant la cime
D’un renoncement
L’oublier
Laissée
Pour morte
Le trait d’un visage
Celui qui donne
Le poids du silence
Finit toujours
Couché sur une page
Ou sur un trottoir
Comme une ombre
Chavirée
N’évitant jamais
L’encerclement
De la foule
Dans le signe
Presque infini
D’un langage
Luttant contre
Sa disparition
Comme si là
On pouvait
Cesser de mourir
Y a de quoi
Dresser des autels
Emporter
Le bruit des
Sirènes et
Des cliquetis
Métalliques
Des rues
Hospitalières
Sans le ciel triste
Du vide
Tous ces regrets
Au sol
Tous ces pas
A jamais refroidis
Laissant le repos
Comme un souvenir
Pénible
Naître à la douleur
Puis
Un jour desserrer
Les poings
Ne plus demander
Le silence des ténèbres
Seulement l’égal
D’une saison provisoire
Un genre de mort
Augmentée
Avant
D’envahir le danger
Comme cette vallée
Ouverte
A jamais
Ville intérieure
Sous d’infimes regards
Cet anonyme remord
Qui se fond dans
La masse des vivants
Ceux qui n’en reviennent
Pas encore d’être là
Au milieu des têtes de mort
Passant à la vitesse
D’un éclair d’orage
Alors que la maladie
Mord et se tord
De rire en flânant
Parmi tout ça
D’un quartier l’autre
Elle prend son parti
Celui d’assassiner
Ou de laisser
La jeunesse et son feu
Brûler
Lente mort
De l’écrit
Lente approche
De l’oubli
De son retranchement
Pensée qui sursaute
Avant de mourir
Un peu
Cendre dispersée
Dans le sifflement
Indécent
D’une victoire
Se heurtant
Inévitablement
À son étouffement
Les innocents
Qu’on voit
Comme une étendue
On sait bien la nuit
Qui les traverse
Toutes ces choses
Que l’on porte
Sans les écrire
Ce cœur nucléaire
Que l’on place
Dans un mot
Une ville
C’est assez
Une ville
C’est suffisant
Comme étendue
De tout ce malheur
Que l’on porte
Dépositaire
D’histoires
Qu’on ne dira
Jamais
C’est juste
Le cœur nucléaire
On s’y cogne
On y puise
De quoi écrire
Toujours la suite
De cette ombre
Déposée
Un genre
De transfuge
De ciel noirci
Dérivant
Du jour à
La nuit
Sale remède
Ayant vidé
Les rues
Avant de
Les remplir
À nouveau
Un genre
De froid
Devenant
Plus réel
À mesure
Que l’on avance
Avant de s’éteindre
Subitement
Comme on renverse
Un grillage
Et de marcher
À nouveau
De l’autre côté
La chevelure défaite
Comme une étoile
Éparpillée
Le corps céleste
Que tu laisseras
Qui passera
Dans l’air
Climatisé
Des espaces
Civilisés
De son vivant
Cette période
Que l’on vit
Là dans l’instant
Sans savoir
Vraiment
Jusqu’à quand
Étendu au milieu
D’une éternité
Qui bruisse
Toujours plus fort
Creusant en nous
Le devoir de vivre
Malgré
Ca couvre
Le bruit
De l’existence
Cet amas de ruine
Comme le souvenir
D’un monde intérieur
C’est tout ce que l’on garde
Des siècles où perdre
La distance
À l’image
D’une mégapole
Ces nuages
Posés dessus
Emportant
Comme on enterre
En bordure
À mesure plus rapide
Le sentiment hâtif
D’être pris dans
Les flux
Simple image
Dans la course
Sa déchirure
Impossible
À rattraper
Dont la fin
Entre l’ombre
Et la lumière
N’a jamais paru
Si proche
Avant de redevenir
Vague
Presque fluide
Et l’on fonce
À nouveau
Dans la clarté
Grandissante
De nos marches
Insensées
Et l’on fonce
À nouveau
Dans ce monde
Où les cœurs
Ne s’affaissent
Plus
À mesure plus rapide
Le sentiment hâtif
D’être pris dans
Les flux
Simple image
Dans la course
Sa déchirure
Impossible
À rattraper
Dont la fin
Entre l’ombre
Et la lumière
N’a jamais paru
Si proche
Avant de redevenir
Vague
Presque fluide
Et l’on fonce
À nouveau
Dans la clarté
Grandissante
De nos marches
Insensées
Et l’on fonce
À nouveau
Dans ce monde
Où les cœurs
Ne s’affaissent
Plus
C’est une part
D’exil
Un intérieur
Soi
Que l’on
Atteint
A ces risques
Et périls
Comme un feu
Trop vif
Que l’on s’efforce
D’éteindre
Pour n’en
Garder intact
Que la cendre
Du souvenir
C’est une loi
Perdre davantage
Se défaire
Et obtenir quoi ?
Plus de vide encore
C’est ainsi
Rien à redire
Tout à écrire
Happé par cet
Arrêt en soi
Saisi par l’évidence
D’une solitude
Composée
Pièce après pièce
Bien au milieu
Du monde
Que l’on regarde
Comme la rue
Fléchissante
Rongée des pas
Accélérés
C’est le jeu
De sa disparition
Dans toutes les
Époques
Ca n’en finit pas
De s’aventurer
Au tournant du jour
De retomber
Comme un ciel inversé
Sur le trottoir
De fendre le bruit
Naissant la peur
Au ventre
Avant de disparaître
Dans le mouvement
Que l’on serre
Pour atteindre
D’autres lueurs
Urbaines
À force de rejeter
Le silence infirme
Sur tous les visages
Croisés
Tu n’es plus
Ce bel objet
Ce présent
Posé sur
Des lèvres
Comme si le temps
Se déplaçait
Prenant la forme
D’un corps
Le seul espace
Qui nous échappe
Ce qu’on pose
Comme un
Langage
Ces foutus
Bagages oubliés
Dans le métro
Stoppant
La progression
Infernale
Sur le point
De reprendre
Sa vraie place
Avant de repartir
Absorber par
Le noir et la vitesse
Dans ces lignes
Il y a l’immobilité
Éblouie par
La peur
L’erreur
De l’apparence
Qui pourtant
Décide de tout
Comme la simple
Impulsion
De sa vie
Éprouver
Oublier
Recommencer
Dans la seule
Démesure
D’un éternel
Renoncement
Au retour
On se dit
Tout le
Temps
Qui a passé
Sans bien
Le mesurer
Ces pans
De décor
Qui se sont
Envolés
Autant
De regards
À peine entendus
Rien d’un sort
Que l’on croit
Apprivoiser
Qui tient
De la ville
Que l’on
Déchiffre
Remodèle
À l’infini
Le total
Destin
De ces murs
Que l’on assigne
Au présent retrouvé
Qui tient
D’elle
Et de ses
Désirs
Que l’on croit
Caresser de la main
Comme un corps
Que l’on apprivoise
Malgré le sang
Qui coule
Toute cette foule
Vers les bords
D’un autre
Temps
