jeudi 31 janvier 2008

Les Accords Dangereux


Il y a cette côte à la robe

Noire qui vient se fracasser

Dans la mer au nord

De la ville - une sortie par la

Quatre voies - et les étranges

Vapeurs d’embouteillages

Mourant dans les vapeurs

Maritimes celles qui

Annoncent les rochers brisés

La maison des gardiens et

Les petits Shetlands


La voix blanche et possédée

Du rivage qui paralyse la

Raison - elle se fait entendre

Avant même d’avoir touché

Le sauvage - la voix d’une tueuse

Il arrive qu’elle s’empare de

La vie urbaine qu’elle fasse

Plier les temples d’une seule

Note - nous avions pris la route

Qui longe la côte pour

La défier sans doute


Les entailles dans lesquelles

S’engouffrent les flots

Ont recueilli un peu de ces

Humeurs - un massacre

Commandité par l’urgence

Cette voix blanche et possédée

We took the coast road

Nous l’avons prise avec le

Doute qui t’avait saisie

Ce corps trop souvent fragile

Peut effrayer - je le sais


Je paye de mon immunité

Le pouvoir de mutiler la confiance

Et de vivre malgré tout dans

L’attente d’une attaque d’un appel

Plutôt - cette voix blanche et

Possédée à l’aplomb sans faille

Sera toujours la première

Tu vois : je ne suis pas si fragile

We took the coast road

Pour que j’entende ce souffle

L’impudeur d’un rivage blessé

mercredi 30 janvier 2008

Leaden Sky


Qui voudrait vivre là-d’dans ?

Je veux dire à part les gens

Qui n’ont pas le choix

Hein ? Qui ? Personne

C’est un reste d’immeuble

Qui bouffe tout ce qui l’entoure

Laid et sale en plus d’être

Une grosse verrue plantée

Dans un champ même pas

Macadamisé - ouais un oubli

On appelle ça en langage

Psy : un acte manqué


Et pour être manqué il est

Bien manqué - l’ombre qu’il

Dessine sur le sol semble pleu-

Rer toutes les larmes de son

Béton - la vérité c’est qu’il

S’excuse d’avoir été construit

Ni plus ni moins - dans ces

Conditions comment voulez-

Vous que les habitants de ce

Gourbi soient fiers d’en être ?

On dirait qu’ils en ont rajouté

Dans la laideur et l’abandon


Une sorte de punition comme

Les scarifications que s’infligent

Des adeptes de Satan - logique :

Quand on est incapable de sortir

D’ici quelque part on mérite son

Sort on peut pas se plaindre

Toutes les fois qu’ils le font

La réponse elle fuse de la

Bouche d’un officiel - à

Chaque fois qu’on améliore

Le paysage vous le sabordez

Aussi sec alors maintenant


Vous vous contentez d’avoir

Un logement même si les peintures

Sont parfumées au plomb et qu’elles

Rendent les gamins givrés : pourquoi

Ils grattent les murs d’abord ?

La peinture a un goût de sucre

Voilà toute l’histoire - ils ont

Tout compris les gosses -ils

Mangent la couleur avant d’être

Avalés par la laideur et le dépit

Dans la peau”...Ils se bouffent

Morceau par morceau


(Du plomb dans la tête...)

mardi 29 janvier 2008

Fellow Passenger

(Retour Au Port)


L’entrepôt frigorifique plein

Jusqu’à la gueule de

Poulets congelés pour le

Proche-Orient - et des camions

Qui dorment comme des

Animaux - sur leurs gardes

Les ruines aux toits crevés et

Des tags d’artistes côtoyant

Les dessins désoeuvrés de

Types en mal - en mal de tout

SEX - FUCK - SEX


Les vieilles affiches de pub

Sur des pans de briques en voie

De décomposition - c’est tout

Un horizon qui s’évanouit

Le mannequin des années 90

A moitié déchiré : Moscou ?

La Californie ? L’Australie ?

Elle s’écroule sur l’ancien

Local des dockers - beaucoup

Sont partis : morts ? A la retraite ?

CGT - PIONEER - CGT


Sur des rails sortant de l’herbe

Un wagon rouge de rouille

La course stoppée au milieu

De nulle part - là où la cité

A décidé de s’étendre nonchalante

Pour les rats et les chats

Un panneau annonce un projet

Qui n’a jamais vu le jour

Un truc avorté dans une zone

Qui n’a pas été viabilisée sauf pour

Les chasseurs et les junkies


Sauf pour les années pleines de

Gloire et de projets - elles aiment

Les polders les quais et les rêves

A VENDRE PAR LOTS

Des étoiles dans le rétroviseur

Toujours à venir - elles arrivent

Toujours à la fin toujours

Le terrain cède et s’ouvre

A la nouveauté - ce nouveau

Land sur un autre et ainsi de

Suite : ICI BIENTOT...

Desert Night


Pluie Artificielle 4
Mise en ligne par YK.2

Une poignée d'étincelles et
L'insomnie se révèle brutale
Une poignée de fausses étoiles
Ca ne suffira pas - ça ne suffit
Jamais : la sueur sur le front
Froide comme la peur
Qui coule sur le lin
Le jour se froisse de ses plis
De ses armes déposées
Sur les berges d'un sommeil
Vague souvenir rempli
A la place de regards
Sur la nuit

lundi 28 janvier 2008

Roam The Streets


Il tend ses mains avec

Réticence - je ne sais pas

J’ai l’impression qu’il a

Envie de parler - de l’errance

Et des coupures qui déforment

Ses doigts : il en a tellement

Qu’on a de la peine à faire

La différence entre eux et

Le cuir de sa veste


Un cuir marron bouffé par

Les intempéries et rongé à

Force de traîner et de s’appuyer

Contre les murs et de se

Reposer dans les portes

Cochères - il regarde les phares

Wandering life...il regarde

Sans vraiment les voir je

Crois - trop de route trop


De villes et trop de coups

C’est ça qu’il dit après un

Moment : j’ai trop souvent

Mal j’ai cru pouvoir me

Soulager en partant comme ça

Mais non qu’il ajoute : elle est

Devenue une vieille maîtresse

Peut-être la seule qui veut de moi

Wandering life...wandering life


Trop de route trop de villes

Trop de coups - il n’arrête pas

De regarder les phares et de

Répéter les mêmes mots

En boucle ça finit par être

Lassant - j’ai un peu honte

Mais c’est ce qui me traverse

La tête : qu’il se taise avec

Ces histoires d’errance à deux


Balles : je sais trop ce que la

Douleur provoque - des cassures

Des ruptures des envies de meurtre

Et d’autres réjouissances

Alors qu’il la ferme - remballe tes

Vieilles rengaines de romans beat

Wandering life...wandering life...

La vie est une errance et même parfois

Une erreur la vie est une errance et même...

(Blues de merde !)

Un Jour De Pluie


Pluie Artificielle 3
Mise en ligne par YK.2

Les fragments d'une saison
Douloureuse - ils passent
A travers le corps
Après je les arrache un par
Un - c'est une lutte à mort
A fight to the death : je reviens
Je les compte et je ris
Ils ne m'ont pas eu
Cette fois encore
Je n'ai qu'une seule crainte
Le jour où je serai trop las
Ils m'emporteront avec eux
A fight to the death...
(A rainy day)

jeudi 24 janvier 2008

Artificial Horizon


Sur une jambe j’entrevois

L’antichambre - le purgatoire

Quatre murs et la chambre

La pluie artificielle passe

Sous les plinthes elle glisse

Sur le parquet - des rideaux

De pluie - ils se referment

Sur l’extérieur


Et tombent finalement

Avec ce qu’il faut de dureté

Sur des notes et les balcons

Un bruit d’aluminium mitraillé

Ils brûlent littéralement

Dans la main un peu de

Cette eau comme un

Pansement liquide


Sur une plaie ouverte

Un vêtement trempé qui

Colle à la peau - on désire

S’en défaire mais c’est impos-

Sible - impossible de l’enlever

On le porte comme une plaie

A la première averse on se

Précipite sans rien maîtriser


Un jour on le regrettera

Cette absence d’à-propos

On vit dans les notes et la

Musique - on s’en asperge

Comme d’un parfum - une

Eau de Cologne que l’on

Boirait : les prisonniers le

Font - ils font pourrir des


Fruits pour s’enivrer rapidement

Après le temps fait son oeuvre

Il assèche les étoffes - un putain

De désert : hé ! le purgatoire

C’est ici dans l’entre je bascule

Toujours toujours une obsession

Cette pluie manque de naturel

Une démarche incertaine


(La promesse d’un horizon

Artificiel...)