Ça donne corps
À l’intense
Ça déchire
Les certitudes
À l’épreuve
De la chair
Des ombres
Portées
Que l’on voit
Se dessiner sur
Les trottoirs
Mal situées
Entre les pas
Toujours trop
Rapides
Entre les coups
Portés à nos
Mots toujours
Plus précis
Go To The Devil
Ça donne corps
À l’intense
Ça déchire
Les certitudes
À l’épreuve
De la chair
Des ombres
Portées
Que l’on voit
Se dessiner sur
Les trottoirs
Mal situées
Entre les pas
Toujours trop
Rapides
Entre les coups
Portés à nos
Mots toujours
Plus précis
Ce que j’observe
Des variations que je
Ne veux plus analyser
Je les saluais sans réponse
Alors je me suis tue avant
De mourir l’air de rien
D’une chose à l’autre
De mourir l’air de rien
Comme cette statue recou-
Verte d’une bâche noire
Elle est ceinte d’un ruban
Je n’échappe pas à cette
Image : elle fait si mal
Entre la pierre et la toile
Sur une terrasse je
Me prends à sourire
Je me pends à la rue
Comment fait-elle ?
Et le vendeur de marrons
Combien de temps encore ?
L’odeur des fruits brûlés
Anachronique dans le verre j’ai
Rabattu le col de mon blouson
Pour en profiter puis les
Marches et les voitures
Rangées et sales d’un
Immeuble à naître
Les écailles d’une maison
Petites plaques d’ardoise
Maintenues par des crochets
Les poutrelles du changement
Les hommes y adossent un
Programme dans un flou
Tonitruant
Je remarque la couche de
Poussière sur un étal et la
Vendeuse une momie carrément
A deux pas les nouvelles
Tendances les nouveaux
Emballages
Telle peut-être
Une fin
Cette pensée
Morcelée
Réduite
Au signifiant
Avant de
Sombrer
Enfin dans
La clarté
Jusqu’à l’épuisement
Jusqu’aux confins
De ses faubourgs
Jusqu’à devenir
L’obsession
D’une attente
Muette et
Suspendue
Au-dessus
D’une déchirure
Urbaine
De l’indéfini
Jusqu’à
L’incarnation
Le nulle part
De ces terrains
Vagues se
Retrouve dans
Ces mots
Après la parole
Aux ombres
Contre l’oubli
Et la fragilité
Le sentiment
Défait d’une
Perdition
Dans ce dédale
Cérébral
Désormais
À polir
Comme une
Langue
Sans qu’il soit
Nécessaire
De s’habituer
A ces plaies
Dans l’esprit
Le cycle immuable
Du monde inscrit
Sur des panneaux
Publicitaires
S’enflamme quand
Le soleil glisse
Lentement dans
Le rouge
On y lit l’histoire
D’un accord passé
Entre nos deux ciels
Et la piste secrète
Pareille à celle
Qui mène à
La profondeur
D’un silence intérieur
Rendu à sa grâce
En marge
De sa vie
Quelques
Événements
Qui jettent
Leur ombre
Jusqu'au seuil
De sa résistance
Qui semblent
Surgir des
Profondeurs
Du fleuve
Sous nos pieds
Les fondations
Les appuis
Ce tablier
Que l'on franchit
Et qui soutient
La chaussée
Du pont
Pour nous porter
Ce qui reste
Entre nos mains
L’image de
Quelque chose
Que l’on a vu
Disparaître
Puis irriguer
Comme une
Rivière souterraine
Tous nos chemins
Parcourus
Ce qui reste ainsi
Semble inutile
Alors que c’est
Le plus précieux
Comme ces cours
Et jardins intérieurs
Bien trop à l’abri
Du tumulte
Mais qui disent
Pourtant le plus
Cher à la ville
Ce que l’on cherche
Longtemps en vain
Dans le regret des
Étincelles possibles
Que l’on a pourtant
Touchées du doigt
Rien de tout cela
De cet esprit que
L’on croyait fort
Alors qu’il était
Entravé
Pauvre et
Puissante
Machine
Livrée à ses
Manques
Comme aux
Usages dénués
De mesure
Perforant
De part en part
Nos séjours
Et tous ces gestes
Dérisoires
Mille fois
Répétés
Qui nous sauvent
Ou nous perdent
Dans l’effervescence
Des rues ces larmes
Tatouées au coin
Des yeux
Elles apparaissent
Soudain entre
Deux mouvements
De foule ou de tram
Les visages d’un
Autre monde
La tristesse
Susceptible
De s’écouler
Mais qui reste ainsi
Figée pour tout
Message silencieux
Dans le désordre
Ramassé tout
Autour
Qui se referme
Sur vous
Ce granit lourd
Qui partout
Nous entoure
Le temps très ancien
Qui se mêle
Au reconstruit
Des empreintes
Rayonnantes
Qui sortent
De la nuit
Nous enchaînent
Aux sommeils
Noyés de tous
Les morts
Négligemment oubliés
Par les mouvements
Profonds de
La modernité
Les yeux fermés
Par les rayons
D’une lumière
A la beauté
Indispensable
Ça vient te recouvrir
Comme un pas
Te précipite
Dans l'abîme
Puis on se libère
Des yeux malhabiles
A discerner
Autre chose
Que le vide
Ce qui sert
Entre les lignes
Et les toits
D'avertissement
Et de souvenir
Prêter l'oreille
A ces mots pour
Diagnostic
C'est refuser
L'avenir vide
Un genre d'ultime
Épreuve
La souffrance
Atypique
Pas davantage
Sans l’ombre
D’un sursaut
L’abandon
De cette peau
Toujours au bord
De la tombe
Comme on maudit
Le jour d’une naissance
Ce peu de compassion
Et de compréhension
Pour soi-même
Et toutes les impasses
Qui finiront par
Devenir un plan
Le plan déplié
D’une histoire
Citadine
Jusqu’à l’insoutenable
Et son répit inexplicable
Alors que la tendance
À l’énigme s’éteint
Sous nos yeux
Peut-on
Habiter
La clarté ?
S’y lover
Jusqu’à la fin
Même quand
Le ciel n’est pas là
Et que l’on va au feu
Perdu dans ce dédale
Urbain
Alors tous ces visages
Soudain deviennent
Hostiles
Et qu’un instant
On perd pied
Toute la fragilité
Derrière la vitre
Juste le temps
D’être sans
Écriture
Puis de la retrouver
Et de se fondre
À nouveau
Ça maintient
La nuit en l’état
Simple perdition
Dans un lieu
Inconnu
Naviguant
D’immeuble
En immeuble
D’impasse détrempée
En place vide
Insensible encore
Aux craquements
Du jour
Entre ces deux mondes
Des morts du cauchemar
Aux thérapies vivantes
Marchant en plein cœur
D’une vision hors-norme
Comme on ouvre
Les yeux sur
Le tragique
De la course
Qui encercle
La pensée
Et retire au corps
La souplesse
Une architecture
Trop rigide
Tournant le dos
À la vie
Pour dérouter
Chaque étincelle
Et qu’elle éclaire
Nos failles
Que l’on croyait
Invisibles
Au secret du
Renoncement
Alors que l’on
Était juste perdu
Dans ce dédale
Intérieur
Aux allures de
Cité engloutie
Ces visions
Inachevées
Tous les signes
Éparpillés
Qu’il faut réunir
Cette vie de
Tous les jours
Qu’il faut re-
Composer
Au rythme
D’une nouvelle
Langue à trouver
Dans le choc
Toujours renouvelé
De la rue
Son désir toujours
Satisfait
Pour dresser la
Mémoire d’abord
Contre elle-même
Avant qu’elle ne
Trouve la paix
Quand il ne
Restera du chaos
Que des pierres
Inertes
L’air interrompu,
les forces évanouies…Vers
un sanctum sanctorum
au départ incertain,
que l’on découvre
dans sa limpidité
trompeuse, ce calme
un peu suspect, sans
l’entrave d’un reflet,
« Nous arrivons dans la
rue »…Celle de Bellow,
et tous les accessoires…
Ce paysage à l’origine.
Sur lequel on imprime les
morsures, les renoncements,
et toutes ces traces que l’on
prend pour des replis,
ces rayures dans le
visage. Cet air
interrompu que l’on
donne pour décri.
Avec l’insistance
d’un appel au…Ce
parcours étrange,
brisé maladroitement,
serti d’adieux…
Ma canne le dit pour moi
il doit bien y avoir quelque
part cette rumeur énorme
que le temps n’efface pas -
Je suis tellement épuisé
que je perçois le bruit de la
ville pour ce qu’il est –
un soulagement : je
suis toujours vivant -
Je n’y suis plus
Au clair de
Cette lune
Toxique
Dans chaque
Ombre déposée
Comme on renonce
À s’atteindre jamais
Avant - au détour
D’une passerelle
Coupe-gorge -
De traquer
Au poignard
De sa pensée
L’incompris
Tous ces terrains
Vagues en soi
Ces promesses
Considérables
Autour d’un chiffre
Gravée sur une plaque
Trop mentale
Descendue sur le pavé
Dans la hantise
De rester ça
Ces premiers mots
Dans l’endurance
De la douleur
Ce que ça coûte
De tenir si longtemps
Dans cette poétique
De la tristesse
Cette pensée dédicacée
Aux lieux abandonnés
Loin des mutations
De tout ce qui entoure
Et qui propose
Une autre hypothèse
Sans menace
Et l’abîme
Recoller des morceaux
Mettre fin à
Cette guerre
Désigner soudain
Ce que l’on a
Toujours été
Remplir la boîte
De tous ces morts
Et la jeter
Pour un monde
En soi qui
Veut respirer
Jusqu’au désert
De son existence
Dans l’attente
Il y a les mirages
Urbains ces rites
Qui nous martèlent
Et ce que l’on creuse
D’une rive à l’autre
Fleuve de ville
Qui se jette
En nous
La somme des traces
Et des lignes
Plus bleu
Que peut
L’être le
Ciel ici
Les derniers feux
Du vieux monde
Tombent là
Précisément
Dans la rade
Cette mer
Presque
Intérieure
Comme le fruit
De toutes
Les pensées
Ajourées
Jamais dans
L’obscurité
Complète
Le privilège
D’une terre
Au début
Hors toujours
Du sort
Crépusculaire