vendredi 10 avril 2020

Egaré (2)























S’égare parfois
A la recherche

A découper
Les images
De ce monde

A mesurer
La solitude
A parcourir
Les peines

Ces figures pâles
Qui percent
Le silence

Qui emportent
La ville
En pièces
Détachées

Autant
De morts
Autant
De messages

mercredi 8 avril 2020

Présence























Incrustés de strass
De chatoiement
De regards méprisants
Ces temps sont morts

Surtout ne pas les réanimer

Laisser l’écriture d’urgence
Prendre le relai

A très longue portée
En éprouver la seule
Violence qui vaille

La tristesse
Dans l’atmosphère
Et ce calme
De la défaite

Répandus
Par des mots
Frelatés

Avant la conscience
D’une autre présence


mardi 7 avril 2020

Egaré



















D’un air égaré
Vers l’extérieur
Aucun signe
De douleur
Comme si
Le temps
Était chaud
Comme si
Le temps
Contenait encore
Des trésors

D’un air égaré
Vers l’extérieur
Comme si
Le moment était
Seulement prêté
Qu’il déchirait
Ce qui reste
D’enveloppe charnelle

D’un air égaré
Voir son ombre
Tomber sur soi

Attendre
Au crépuscule
Le retour
De cette heure


lundi 6 avril 2020

L'Ordinaire


















Sans doute
Au matin
Ces corps
Serrés l’un
Contre l’autre

Le temps
Translucide
Comme un ciel
Nu et chaud

Sans doute
Au matin
De rares
Silhouettes
Qui semblent
Encore s’amincir
Se dispersent
A grands pas

Ce temps
A pleines mains
Étrangle

L’étau
De ces murs
Mitoyens
Desserré
Par le pâle
Sourire
Que tu m’adresses



vendredi 3 avril 2020

De Ne Rien


















Là tout de suite
Jusqu’au soleil
Monte la pénombre

Black lead
Control
Anita Berber

Là tout de suite
Jusqu’au soleil
Monte comme
Un rideau métallique

La fin et sa furie
Le caractère
De ce qui reste

Au son de
Son’s of Rother

Là tout de suite
On caresse
Le souffle

Au dehors
Tout est
Pourtant
Si clair


jeudi 2 avril 2020

Le Passage (2)






















Ils ramassent
Ces propos
Contournent
Les corps
Qui pourraient
Flotter

Ces voix insultantes
Pourtant fragiles
Dans leur violence
Plus longue encore
Que cette ligne
D’horizon
Que l’on regarde
Sombrer dans la nuit

La ville et sa bordure
Prêtes à bondir
Sur nos attentes


mercredi 1 avril 2020

L'effort























Tu fermes les yeux
Dans l’aurore
Le vent se traîne

Une main qui
Sait toujours
Le sentir

Tout ce qui compte
Sous nos yeux
Défilent et menacent
De s’envoler

Comme un désert
Qui avance

Dans chacun
De tes gestes
Il y a des mots
Qui saccagent

Le temps et
Sa furie

Tu fermes
Les yeux
Le vent
Se lève