samedi 28 février 2015

Mémoire de Chair (Carol Delage & Yan Kouton)




















Comment te dire le
désir, si pur et charnel à
la fois, que ta peau
provoque en moi.

Déchirent et s’immiscent
le mal étrange,
le plaisir lumineux.

Des zébrures
au fond des yeux.
Le germe qui opère et
diffuse les échos de nos
gestes, ceux que l’on
échange du matin
jusqu’au soir embrasé.

Toujours ce flot
perpétuel, ce remous
étoilé, le ballet d’une
volupté en appel
qui nous entraînent si loin
d’une réalité trompeuse
et nous rapprochent d’un
sacre d’airain.

Mille naseaux – vapeur.
Trot et galop alternés dans
la courbure des reins
incendiés. Au contact
de ce paysage, avalé à
perte de vue, je
découvre encore en toi
des sentiers, des
rivières en crue. Les
ombres s’effacent,
laissent place à la
ferveur splendide de
nos chairs mises à nu.

Ces corps récitant leurs
oraisons, semblables
aux songes que l’on
transforme en terre
fertile. Et qui font le lit
de nos mémoires unies.

De faibles soupirs
échangés comme
autant de plaisirs infinis.
Déjà tous les deux
nous mourons l’un
dans l’autre.