Je remonte sur Okabé
je vois des mondes
qui dégueulent sur les
trottoirs - je vois ces
couleurs aveuglantes
des visages transformés -
je regarde les chocs
faiblir - des périls
aux mille vertus -
massages sur ma
nuque et mes souvenirs
de langues étrangères -
là j’y crois et puis
d’une seule traite je
laisse tomber -
monument abandonné
et ses mérites
noyés -
je porte tant de nuits
tant de nuits à marcher -
de peines si loin de
toi alors - que j’ai
voulu perdre et
perdre encore - sans
jamais
et si maintenant je
reste - le coeur
doucement rétabli -
c’est pour ce geste
qui à lui seul efface
les jours bien trop
noircis - bien trop
hantés - et si pour
ça il faut couper
des branches dans
ma vie - je le
ferai - et les
brûlerai sans
coup férir -