mardi 29 juillet 2014

De Notre Matière (C.Delage/Y.Kouton)



















(Photos : C.Delage - Y.Kouton) 

De notre abîme amoureux
Nuit privée d’étoiles, lac du sang des Dieux,
Bain d’un minuit anthracite
Qui nous dissimule et nous perd
Nos corps se fondent d’une autre manière
Pour devenir la matière d’une vie,
La source et la racine d’une terre à défendre,
D’un territoire à conquérir,
D’un espoir à reprendre.

Par nos gestes mêlés brûlants,
Le sortir du noir,
L’horizon nouveau, la résurrection d’un grand soir
Et l’amorce d’un jour aux mille chemins vers nous,
D’une autre nature et qu’on attend à genoux.

Bords


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sur le bord de
tes rêves je
marche, et m’
attarde à la
chute de ces
mots que tu
trouves dans
la pénombre. 

Autant de couleurs
et débris. Autant de
parures posées, d’
éclisses enfoncées
dans les plaies. 

Sur le bord de
mes cauchemars je
me blesse encore
et toujours. Même
si je ne traîne plus
sur les claies. Et
“tous ces morts
saignants au loin”
ne m’appellent plus. 

Autant d’enceintes
et treillis qui ne
retiennent plus.


 

 

 

 

lundi 28 juillet 2014

A Travers

















J’éviterai les impasses                        
celles qui vous tuent,
les mers asséchées
les fleuves détournés
de leur cours, les
villes aux sirènes
assourdissantes.

Je ferai en sorte
d’oublier, de ne pas
encombrer les vies,
les couloirs. Pour
qu’une pluie douce,
son calme tépide
supplante l’anhydrie.


jeudi 24 juillet 2014

Méridien


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Des marques incendiées
Sur la peau – un corps
Déployé sur le lais de
Mer – et la pâleur
Des gestes – la douceur
D’un regard faiblement
Illuminé – que l’on
Capture et conserve
Comme trésor – au fond
De sa poche -

dimanche 20 juillet 2014

Tes Bords de Mer



















Aux chants détournés
Emportés par la grêle
Sur plage enrobant
La Manche - je
T'écoute et goûte
Ton être - et
Ton corps en Aigle

Aux chants défaits
Que l'orage éparpille
Sur sable mouillé -
Grêlé mitraillé -
Je réponds par
Ce lien qui m'unit

samedi 19 juillet 2014

Rest In...



















Cet insigne regret
Que l'on traîne
Le long d'une
Promenade bord
De mer - cette
Insigne loi
Que l'on écrit
Le long d'un
Trajet maritime
Bordé de blanches
Cabines - sont
Comme des repères
Que l'on se crée
Pour ne pas oublier
Les morts et les
Restes - les morts
Et les restes -

mardi 15 juillet 2014

S-T


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Alors bien sûr
Je peux deviner
Qu’une lettre
Suffit à faire
Ressurgir - 

Les choses non
Dites - mais que
J’entends comme
Par miracle –  

Et qu’évidemment
Je voudrais ne pas -

jeudi 10 juillet 2014

Cortège


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sans attendre
la pluie - sans
l’attendre - elle et
son cortège acide - 

je plonge tête la
première dans
ce nuage broyeur
de noir - ce nuage
cassandre couleur
ponce - tête la
première dans ce
déluge - l’image
de la nature exacte - 

cette exacte peinture
d’un réel à peine -
à peine entrevue
pourtant -

 

vendredi 4 juillet 2014

Des Morsures


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
A ce livre ouvert
Ses gestes fiévreux -
Messages sans
Réponse le plus
Souvent – alors
Les plis de ta bouche
Tes lèvres entrouvertes
Me répondent – comme
Un ciel et ses mouvements –
Je retombe au bord de
L’inconscience – goût
D’infini quand je relâche
Ton étreinte – écho des
Plaintes silencieuses -
Des ombres enfouies
Que je n’ose – regard
Braqué en moi -
Surpris sans doute
Par le flot des images –
Ta nuque et tes reins
Pour seul repère –
Une terre ouverte
Ma demeure intérieure
Que je t’offre – sans
Limite – et mes
Cargaisons de plaies
Je les transforme en
Douces morsures -
 

jeudi 3 juillet 2014

Brisures



















Aux transports aliénants
Tout ce qui rabaisse
Tu opposes ta chair
Et tes brisures d'âme
Sur lesquelles je
M'allonge.

mercredi 2 juillet 2014


 



















Autant la nuit est
douce - autant le
jour peut être cet
endroit encombré -
c’est comme frapper
l’eau - mieux vaudrait
se blesser -
il en resterait
la douleur

mardi 1 juillet 2014

Midway


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Je remonte sur Okabé
je vois des mondes
qui dégueulent sur les
trottoirs - je vois ces
couleurs aveuglantes
des visages transformés - 

je regarde les chocs
faiblir - des périls
aux mille vertus -
massages sur ma
nuque et mes souvenirs
de langues étrangères - 

là j’y crois et puis
d’une seule traite je
laisse tomber -
monument abandonné
et ses mérites
noyés -  

je porte tant de nuits
tant de nuits à marcher -
de peines si loin de
toi alors - que j’ai
voulu perdre et
perdre encore - sans
jamais 

et si maintenant je
reste - le coeur
doucement rétabli -
c’est pour ce geste 

qui à lui seul efface
les jours bien trop
noircis - bien trop
hantés - et si pour
ça il faut couper
des branches dans
ma vie - je le
ferai - et les
brûlerai sans
coup férir -