Ça ne trompe pas
Le bleu tendre
D’un mois
Que l’on traverse
Comme la fin
D’une vie
Le début d’une
Autre par tous
Les moyens possibles
Chétif descendant
Devenu colosse urbain
Colonne vertébrale
Ce genre d’attache
Souple et fragile
Dure et cassante
Comme le béton
Intérieur que l’on
Fissure sans prendre
Garde
On découvre
Ce qui dort
En nous
Sagement enfoui
Puis sauvagement
Réveillé par
Un jour tonitruant
Le bruit de ce que
L’on entendait
Tout juste
Cette absence
Si douloureuse
Avec laquelle
On se débat
Ce paysage
Qui défile
Pas d’autre
Défense
Ni retour sur soi
Juste ton visage
Encore près de la mer
À se glisser dans
Le mouvement
Incertain d’une cité
Toujours sur
Le point de tomber
De succomber
Aux descentes
Où l’on se
Désole souvent
De ses propres
Failles
Avant de voir
Même dans l’obscurité
La forme d’une étrave
Qui ne peut être
Que le tien
Comme on s’allonge
Le jour expiré
Tremblant
Encore de
Ces désirs qui
Courent les rues
Reste un malade
Sur un trottoir glacé
Entre deux tramways
Comme on s’allonge
Ainsi dans la chaleur
D’une pièce
Au cœur de la ville
Entre deux excès
De vitesse nocturnes
Dans la vaine
Sécurité d’une voie
Dégagée
Où tombe
Le voile
Qui recouvre
Chaque chose
Et cette vie
Comme une
Eclipse
Cette main
Tendue
Au-dessus
Du vide
Fuyant
Ce vulgaire
Vulgaire
Chemin
La colère
Envenimée
Comme une
Plaie
Un boulevard
Encombré
Sa lumière
Salutaire
Balayant
Le trop
Répandu
Des mouvements graves
Qui veillent encore
Sous la lampe
D’un bureau
Plongé dans la nuit
Alors que
Le cœur se
Déchire
Que la ville
Se brise
Sur des cris
Inutiles
Que l’on s’approche
De l’autre rive
De son allure
À cette heure
De corps
Immobile
Avant d’être pris
De convulsions
Fuite en avant
Passagère
Où se trouve
Pourtant la
Comme en écho
A l'éternité...
Et que l'on s'agite
Pour ne pas penser
Où s'éternise
Notre regard
Tourné vers
Le souvenir
Loin de sa
Base électrique
La menace toujours
De la disparition
Et l’amour enraciné
