En regardant passer
Ce qu’il faut de regrets
Pour avancer
Passer outre
Le temps
Et sa poussière
Comme si l’on renonçait
En apparence à tout
Pour n’être qu’un passager
Comme tous ceux
Qui survivent
Ces destins qui
Se fondent
Dans la cruauté
Sans en souffrir
Il a plu
À ce Dieu
De révéler
Quelque chose
D’expérimenter
Sa puissance
De la parole
Au visage
La permanence
D’une terre
Toute cette vie
Abstraite
Dans la peur
De la mort
Noyée dans
L’alcool
C’est là que ça frémit
Comme l’odeur
Familière du vide
Cette arrivée
Dans une plaine
Ennemie
Loin des centres
Et des poussières
De travaux publics
Là où tout s’arrête
Et s’achève ainsi
Visages et corps
Immobilisés
Emportés ensuite
Abattus finalement
Par le récit mort
D’un lieu vidé
De sa substance
On perd l’équilibre
Comme on se remet
À mourir
S’échappant
Violemment
D’une lumière
Fausse
Quand soudain
Tout devient
L’ennemi
L’intention
Obscène
D’une voie
Hors d’usage
Que l'on emprunte
Autant que le texte
Tu connais ça également
L’instant d’un oubli
De ce monde et de soi
Cet évènement gravé
Qui ne passe jamais
La nuit
Ces lumières
Réduites
À la guerre
Autant de
Dévastations
Contre l’épure
Ces mouvements
Plongées dans le flou
Nocturne
Un genre
De dévoration
Creusée dans la
Frondaison des
Immeubles
Que peut-on
Si l’incertain
S’en mêle
Se levant
Comme un jour
Où s’éclaire ce
Qui disparaît
Là où la vie
S’ancre
Perpétuel front
Désolé
Comme le seul
Héritage encore
Désiré
Je sais l’écume
Celle qui martyrise
Sans qu’on le sache
L’œil perdu
Et le corps empoisonné
Ce poison qui
Deviendra
L’antidote
Ces mondes stériles
Que l’on connaît si bien
Ils finiront dans la nuit
Sans plus s’égarer
Et par revoir le jour
