lundi 14 mars 2022

Comme on dérive



  











Un territoire décrété

Dans notre imaginaire

 

Qui s’impose

À l’esprit comme

Un « cimetière du futur »

 

Ce visage de l’autre

Europe que l’on voit

À nouveau

 

Arraché de son angle

Mort par la mort

 

Dans l’écoulement

D’une histoire violée

 

Et le désir

De porter

La mort

 

Là où elle s’est

Mise en route

  

 

 

vendredi 11 mars 2022

Poids


 










Ce poids

De la mort

Porté tel

Un fardeau

 

Cette étrange

Caresse dans

Le dos

 

La présence

Presque liquide

D’un souffle

Trop froid

Pour être

Tout à fait

Humain

 

Ce poids

Ressemble

Au secret

Quotidien

 

Son lien

Avec la poussière

 

jeudi 10 mars 2022

Ruines (3)


 











Dans les âmes

Malades et pleines

De cadavres semés

Comme des mensonges

 

Finissant par contaminer

Jusqu’à la raison

 

Cette langue qui se délie

Dans la haine désormais

 

Ce qu’on appelle

Une langue morte

 

Tuant son locuteur

 

À croire que l’histoire

S’écrit ainsi

 

Dans une langue

Que l’on a tué

Peu à peu

 

Dont il reste

Les morceaux

 

Un fil rompu

Que l’on restitue

Dans une peine

Continue

mercredi 9 mars 2022

Ruines (2)














Impossible de fuir

Prisonnier d’un territoire


D’une servile tristesse


Même dans la victoire

Ce délire calculé


Comme on entre

Dans la nuit

Brisé par des fers


À peine imaginés

Ils s’imposent


On en fera

Des trésors


Pour envahir

Ce qui est arraché


mardi 8 mars 2022

Ruines


 











D’une époque

Trop vécue

 

Ou méconnue

 

Dispersée

Comme autant

De débris

 

Délivrée

De tout avenir

 

Quelques blocs

Restant debout

Transpercés

De lumière

 

Dialogues

Entre silhouettes

 

Traits dilués

Dans la nuit

 

Cette nuit crue

Tombant d’un

Ciel cassé

 

 

vendredi 4 mars 2022

La Mort Du Vojd

 

Le sentiment

D’impuissance

Qu’elle trimballe

 

Ces rêves de faucon

Qu’elle effleure

 

L’envie de meurtre

Qu’elle dissimule

De plus en plus mal

 

Les mots seulement tendus

Vers un visage qui finira

Défiguré comme les

Autres tueurs de masse

 

On devine pourtant

Que les mots sont vides

 

Mais pas ce langage

 

Déployé comme une arme

De destruction massive

 

Il va mourir

Il va souffrir

C’est écrit

 

Enfermé

Dans sa langue

 

Et tous

L’accueilleront

Dans le même

Brouillard

De mensonges

 

mercredi 2 mars 2022

Des Criminels

 












Ce qui va mourir

D’une mort lente

Et provoquée

 

L’autre versant

Du sommeil

Agité des tueurs

 

Qui voient pourtant

Leur ombre s’éteindre

 

Dans la disparition

Violente d’une offense

Inventée

 

L’unique plaisir

Des morts-vivants