Il n’y a aucune hâte
À précipiter
La parole
Tout ce qu’on
Entend comme
Attrapé au passage
D’une foule
Ces bribes et éclats
Coulant comme un fleuve
Dans le balancement
Des immeubles
Grisant à l’image
D’une nuit mal
Dessinée
Cicatrise nos ruines
Imperturbables
En apparence
Le visage que je vois
Près de l’ombre
Jetée d’un immeuble
S’échappe à peine
De mon souvenir
Je le maîtrisai tout juste
Qu’il m’échappe déjà
Où finira-t-il d’ailleurs ?
Là où tout se brise
Là où tout se règle
À grands coups de prières
Quelques airs bien sentis
Un monde derrière soi
Qui se mêle aux bruits
Toujours trop en avance
Alors qu’en toi
Se creusent déjà
Les galeries désertes
Toutes ces choses
Des larmes pour
S’hydrater
À peine plus
Visible
Entre ciel
Et sa lumière usée
Que l’on attend
Toujours
Déchiré
Par ce temps
Trop serré
À peine plus
Lisible
Au bord du sens
Cet espace
Inévitable
Dans l’odeur
Et le chaos
Apparent
D’une poussière
De ville
Dès le début
C’est ancré
Comme cette joie
De l’abîme
Qui se mêle
Au désordre
Ce mouvement
Imperceptible
Qui nous pousse
Toujours trop loin
D’entre les morts
Ce qu’il faut alors
Tirer des silences
De tous ces débris
De plus en plus
Indifférent
Aux plissements
Du monde
À cet écroulement
Que l’on sent en soi
À cette fumée qui trace
Des captures dangereuses
On répond par des rumeurs
De lame
La douceur fictive
D’une chute
Dans l’obscurité
Fatigué de ces malheurs
Qu’elle distille comme
Un alcool fort
De ces délices
Jusqu’aux tortures
Sédimentées bien
Au fond de l’esprit
Ce noir de l’écriture
Que l’on suit
De l’aube au départ
Un genre de bûcher
Dans le ciel épais
Que tu regardes
Où passent
Des idées bizarres
Ce genre de mots
Bien trop abîmés
Pour ne pas comprendre
Qu’il faudra tôt
Ou tard
Écraser le mal
Qui se répand
Ainsi
Des marques ici ou là
De la rouille invisible
Le sommeil rempli
De pensées pétrifiées
Aux confins de l’aube
Forcément sédimentée
Toutes les strates
De l’inquiétude
Par-delà le cœur
Tellement plus loin
Que la simple idée
D’une greffe
D’une greffe de
Quoi d’ailleurs ?
Sans colère pour
Les brûlures
Les années
Démantelées
Qui nous livre
Pièce par pièce
Quartier par quartier
A la fuite des corps
Et des esprits blessés
Des scènes de villes
Comme la mort
Toujours rejouée
Le charme insupportable
De ces formes intérieures
Dévastées
La dureté de l’absence
Accrochée aux rames
Réduites aux seuls mouvements
De ces lieux que l’on habite
Vraiment
