Ce frisson de
La dépossession
Le sentiment
D’être dépossédé
Par l’inconscience
L’aveuglement
Cette porte
Du cauchemar
Et la folie
D’un combat
Sous la loque
Médiocre
De l’ambition
Tout ce qui
Conduit doucement
Aux portes de nos vies
L’obscurité
Go To The Devil
Ce frisson de
La dépossession
Le sentiment
D’être dépossédé
Par l’inconscience
L’aveuglement
Cette porte
Du cauchemar
Et la folie
D’un combat
Sous la loque
Médiocre
De l’ambition
Tout ce qui
Conduit doucement
Aux portes de nos vies
L’obscurité
Tout ça
Nous déborde
Ces moments
Qui nous éclairent
Le temps entre
Les mains
Ces routes
Que l’on a suivies
Ça peut tuer
À petit feu
Ou nous projeter
Dans un amour
Éternel
Au bord
D’une fenêtre
Souvent
Pour continuer
À voir ce que
L’on ne voit plus
Ça tombe
Comme le jour
Sa forme
Épousant
La nuit
Et la surface
De ton corps
Un peu à l’écart
Pour souffler
Alors que mon
Cœur s’arrache
À l’obscurité
Pour oublier
Tout ce qui
S’abîme
La démarcation
Là en soi
Cette ligne
Profonde
De séparation
Frontière
D’écriture
Entre soi
Et le monde
Comme on s’effondre
À ses côtés
Dans cette suite
Préméditée
Ce flux inquiet
Autant de fragments
D’un texte brisé
Accompagnant
Celui sans cesse
Retourné
De nos cités
A partir
De leur histoire
La colère qui défend
Éloignant l’indifférence
Pour la clarté mauvaise
D’un prêche urbain
C’est que cette terre
Est silencieuse
Sous le poids du chaos
Et de sa destruction
Refaisant le voyage
Vers l’oubli
Comme on pousse
La grille d’un cimetière
Et que l’on se tait avec lui
Toutes ces feuilles mortes
Au cœur de la vie
Comme l’aveu
De la fragilité
Toutes ces pensées
Que l’on ressuscite
Comme des luttes
Transmises d’une
Existence à l’autre
Pour que rien
Ne s’arrête jamais
Vraiment
De nouvelles
Destinations
Et de nouvelles
Lignes
Autant de
Nouveaux regards
Sur ceux
Engloutis
Par le temps
Ce qui se crée là
Des ordures
Et des cendres
C’est de l’absence
Un manque qui
Se posera sur chaque
Centimètre carré
Une absence réduite
A la dimension d’un plan
Que l’on arrive même
Plus à lire
Faute de repères
Et de tout ce bordel
De cette vie réduite
À néant
Naîtra d’abord
La fragilité extrême
Avant de fondre
Sur celle qui l’a détruite
Ce vide déjà vu
Percé de ruines
Et d’immeubles
Tragiques
Ce vide-là
En rejoint d’autres
D’autres noms
Effacés et fatigues
Insurmontables
Réduits à des
Palimpsestes
Autant d’écritures
Disparues
Dont il ne reste
Que des traces
Comme une langue
Exhumée
On retient
Cette phrase :
« C’est assez
Pour espérer »
À peine
Le regard
Dans les ténèbres
Ou plus simplement
Sur cet air mensonger
L’éternel renoncement
À l’humanité
Et l’on sait
Que cet espoir
Se teinte
D’une mort
Certaine
Après avoir
Été jusqu’au bout
Peut-être
De la poésie
La cendre éteinte
Sur laquelle
On marche
A la recherche
D’une ville
Disparue
Que l’on voit
Disparaître
Devenir
Ce désert
Que l’on porte
En soi
Que l’on observe
À l’œuvre
À l’intérieur
De soi
Sinistre
Immobilier
Qui ne cesse
De s’aggraver
Une ville
Jetée à la voirie
Comme aux ordures
Que renaîtra
Comme une autre
Jusqu’au bout
Ce paysage intérieur
Comme une information
La position précise
D’une solitude
Parmi les autres
Rien de plus
Sans attendre
Les larmes
Et l’essence
Des choses
Ces bruits
Assourdissants
Impossibles
À couvrir
Juste un corps
Qui se pose
Au milieu
Du malheur
Pas besoin d’exposer
De rentrer en force
Dans ce malheur
Il est au-dessus
Forcément le doute
Sur l’effondrement
Et sur le poids
Des mots là-dedans
Aucune intention
Aucun soupir
Rien ne rivalise
N’échappe
À la destruction
Pas même
Le texte
Il reste l’information
D’un immeuble
À terre
Et le vide
Après lui
Si cette chose
Nous append
Quelque chose
C’est que l’on est
Au milieu du chaos
Juste un peu décalé
À peine plus éloigné
D’une scène que
L’on détruit sous
Nos yeux
Ces mots alignés
Ne pourront jamais
Rivaliser avec ça
Jamais
Cette image
De la laideur
Écrase tout
Impossible de lutter
Avec ça
Sauf avec la
Tristesse
Et la précision
D’une cible
Un territoire décrété
Dans notre imaginaire
Qui s’impose
À l’esprit comme
Un « cimetière du futur »
Ce visage de l’autre
Europe que l’on voit
À nouveau
Arraché de son angle
Mort par la mort
Dans l’écoulement
D’une histoire violée
Et le désir
De porter
La mort
Là où elle s’est
Mise en route
Ce poids
De la mort
Porté tel
Un fardeau
Cette étrange
Caresse dans
Le dos
La présence
Presque liquide
D’un souffle
Trop froid
Pour être
Tout à fait
Humain
Ce poids
Ressemble
Au secret
Quotidien
Son lien
Avec la poussière
Dans les âmes
Malades et pleines
De cadavres semés
Comme des mensonges
Finissant par contaminer
Jusqu’à la raison
Cette langue qui se délie
Dans la haine désormais
Ce qu’on appelle
Une langue morte
Tuant son locuteur
À croire que l’histoire
S’écrit ainsi
Dans une langue
Que l’on a tué
Peu à peu
Dont il reste
Les morceaux
Un fil rompu
Que l’on restitue
Dans une peine
Continue
Impossible de fuir
Prisonnier d’un territoire
D’une servile tristesse
Même dans la victoire
Ce délire calculé
Comme on entre
Dans la nuit
Brisé par des fers
À peine imaginés
Ils s’imposent
On en fera
Des trésors
Pour envahir
Ce qui est arraché
D’une époque
Trop vécue
Ou méconnue
Dispersée
Comme autant
De débris
Délivrée
De tout avenir
Quelques blocs
Restant debout
Transpercés
De lumière
Dialogues
Entre silhouettes
Traits dilués
Dans la nuit
Cette nuit crue
Tombant d’un
Ciel cassé
Le sentiment
D’impuissance
Qu’elle trimballe
Ces rêves de faucon
Qu’elle effleure
L’envie de meurtre
Qu’elle dissimule
De plus en plus mal
Les mots seulement tendus
Vers un visage qui finira
Défiguré comme les
Autres tueurs de masse
On devine pourtant
Que les mots sont vides
Mais pas ce langage
Déployé comme une arme
De destruction massive
Il va mourir
Il va souffrir
C’est écrit
Enfermé
Dans sa langue
Et tous
L’accueilleront
Dans le même
Brouillard
De mensonges
Ce qui va mourir
D’une mort lente
Et provoquée
L’autre versant
Du sommeil
Agité des tueurs
Qui voient pourtant
Leur ombre s’éteindre
Dans la disparition
Violente d’une offense
Inventée
L’unique plaisir
Des morts-vivants