À l’instant
D’envahir
Ce que l’on a
En soi de vide
Juste l’écrasement
Et la douleur
Lancinante
Une pression sur
Les genoux
Une envie
De fuir
Qui cherche
Sa place
Dans l’épuisement
Et cette étrange
Peine
Qui s’arrache
À grands coups
Comme si le corps
S’épuisait à mesure
De ce mutisme
Hors ces mots
Hors la cité
Sans cesse
Visitée
Pour aller
Vers
On y voit
La punition
Tout le passé
Des stèles
Et des surplis
De quartiers
Tout ce qui
Dans le désastre
Écrit l’avenir
En lettres de feu
Ou en dépôts
Merveilleux
Si l’on parvient
Un jour à émietter
La haine qui ravage
Comme cet esprit plongé
Dans l’immuable
Ce rejet du mouvement
Il n’y a rien qui
Résiste au temps
Ni l’ordre ni la beauté
Définis pour une
Éternité absurde
Des voies disgraciées
En lambeaux d’affiches
Et poussière de travaux
Le décor dénudé
Sans cesse observé
De ce pliage savant
Que l’on défait
Chaque jour
Loin de l’artère
Centrale et de
Ses lumières
Aveuglantes
Comme on découpe
Dans le papier
Toutes ces visions
Avant de les superposer
Sur nos blessures
Loin des colères
De plus en plus loin
De leur objet
Qui ressemblent de plus
En plus à la maison
Des morts
On peut y voir
Le renversement
D’un paysage
Un corps supplicié
Tout au fond d’une
Pièce froide et humide
La respiration et
L’odeur d’une église
Presque abandonnée
À sa liturgie
Entre des mots
Si clairs comme
Un monument
Qui d’emblée
Échappe à nos
Peines
Même au langage
Sur un plan de métro
À chacun ses
Douleurs
Ses déserts
Kilométriques
Ses pièces
Sculptées
Par le vent
Ça forge
La résilience
Comme l’acier
Ou peut-être
Qu’au fond
Ça ne ressemble
Pas du tout
À cette idée
Mais plutôt
À l’intensité
D’une passion
À cette idée
Plus juste
D’une évidence
On ne vit
Qu’une fois
On le voit parfois
Écrit sur une affiche
Lumineuse
À l’arrière d’un bus
Ou dans une vitrine
Ça peut forger l’envie
Un genre de désir
Ça peut tuer aussi
On se pense
Troué comme
Un autre
Dans cette peau
Qui n’a pas trouvé
Sa place
Toujours à regarder
Par la fenêtre
En proie toujours
À l’inquiétude
Quelque chose
À résoudre
Jusqu’au ciel
On se jette
Comme ça
Dans l’horizon
Tout construit
À se dire
Que rien
Décidément
Ne peut vraiment
Retenir
Ce murmure
Que l’on distingue
Dans la conscience
Augmentée des
Grands blessés
Une dose particulière
De sévérité
Atténuée par
Un abîme de lumière
D'une vie naissante
A sa tombée
Tout le reste
Comme des rayons
Égarés frappant
Les murs
Transformant
Tout en miroir
En mille éclats
Puis en danse
Noire devant
Les yeux
Tu marches ainsi
Au milieu d'une
Chorégraphie
Presque macabre
Un flou comme
Un premier regard
