lundi 31 août 2015





















Le monde à nu. L'enthousiasme intact et l'évolution que l'on pressent. Me voici bien en peine. Saignant à nouveau. Mais pratiquant la douceur. Et l'humilité d'un évangile. Je n'ai rien, à part le temps féroce et ma fidélité. Je crois la seule révolte qui tienne encore debout. La seule perfection parmi toutes les dérives. Plus efficace que les remords.

Sauvage aussi parmi les sauvages. Grâce à toi, à ton sol plantureux. Toi, très au-dessus de ces paysages abîmés. Revenue droite du passé. Qui hurle, je le sais, dans l’âpreté. Contre la mortalité, les champs ravagés et les sentiments dilués.

Mon espérance qui, à elle-seule, me tient loin du torrent. De cette mort. L’insulte, sans l’ombre vive d’un adieu. Le reflet incandescent qui m’éclaire, et me dévaste si bien. Dans tes bras, sans plus mourir. Une âme dans l’effort de sa survie. Emplissant toujours ma cité monstrueuse.


Support/Surface


Formé par l’esprit
avant l’exécution
se construire
entièrement avant
la disparition
la clarté absolue
qui se prolonge
dans le noir
cet art de l’après
nouveau paysage
dans l’unité
et toutes les
découpes que
l’on porte
comme un
langage brisé.



vendredi 28 août 2015

NOX
















Seule perfection parmi
toutes les fins
la mort qui essore
le saint devoir que
l'on réserve à l'être aimé
c'est tout ce qui reste
tout entier
l'espérance est telle
comme un long regard
avide
la chair trouée sans
l'aigreur d'une gloire
illusoire
triste parage éloigné
par l'élue et sa prière
qui m'entoure et me serre
"c'est pourquoi pardonnez,
Terrible, à celui sur le
coeur de qui, Dieu fort
est tombé"

jeudi 20 août 2015

Souviens-toi...




A chaque pas que je fais
A chaque lieu que j’arpente
Mon cœur menace à nouveau

C’est qu’ici les souvenirs
S’amoncellent – qu’ils
M’étranglent en retour –

D’être mort plusieurs fois
Dans cette ville...Où je
Laisse ma mère mon
Chat et mes désordres –

Sais-tu que ton empreinte
Est partout ? De la Normandie
Qui a ton odeur douce à
Paris qui me hante –

Ici tu me suis encore
De ces escaliers que l’on
A montés à ces rues
Venteuses – tu m’y as
Réchauffé – les hôtels
Nous ont accueillis comme
Des alcôves chaudes et
Rassurantes –


mercredi 22 juillet 2015

Garçon





















Le garçon secouru
étouffé par la chaleur
en arrêt comme l’enfant
perdu - ce vagabond
à bout de souffle
évacué à l’air
libre - c’est là
encore plus haut
hors de l’ombre
qu’il revit - le garçon
possédé par l’abandon
son amour détruit - je
vois son frémissement
apeuré - son visage
soudain tiré d’un
sommeil mortel -
peut-être se voit-il
déjà mourir ? La
cérémonie pénible
de son évacuation -
aux rumeurs éprises
entourant sa vie
suspendue -
solitaire et grave
et puis l’absence
qui entame chacun
de ses pas - qui n’en
sont plus - des rêves
devenus ces menteurs -
le garçon qui redoute les
profondeurs


jeudi 16 juillet 2015

Insertion


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Au coeur du problème
l’endroit sans l’ombre
à l’abri de rien -

corps étendu c’est toi que
je veux parcourir -
 
et donc cette présence
et donc plus sûrement
te rendre au continent

tu vis pourtant dans
un naufrage - tu dis
pourtant les chutes

le jour venu c’est
toi que je veux noyer

sans déroger à ta
peau - physical
crash physical crash

à ne plus me soucier
des forces à ne plus
me forcer -

ne plus mourir -
on peut l’être
crois-moi -
 
mon ivresse n’est
plus que passagère
blottie bien vivante

mais je me désaltère
aux landes - entre tes
mots écumants

ça me sauve et
résonne d'un temps

 

 

mercredi 15 juillet 2015

Last Shivering
















Voilà c’est fait
enclenché bien
comme il faut

depuis les rides
sur le visage
sont des ruptures

la fissure visible
signe la vie
son manifeste

dont ne sait où
s’imprime dans
l’air de la pièce
une offense
écorchure qu’à
tort on néglige

enfin s’ébroue dans
la chaleur un peu
lourde, une ivresse
simple et mortelle

saisie par le frisson
paternel si lointain
bruits de bouteilles

d’éternelles promesses
des chemins abîmés
ce délire dans lequel

qui s’imprime à
présent dans l’air
que je respire si mal
me dire que suivre
ces pas dans le bleu
du soir ou son gris
dans le regard

des larmes jamais
vraiment vu verser
ailleurs que dans son
verre, cet effort
funèbre imposé

paysage poudreux
qui disparaît enfin